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POUR LE CASH.
Joke.
Non sérieux, why? Pourquoi est-ce qu’on s’impose cette vie incertaine de potentielles toasts au beurre de peanut quotidiennes, et d’éventuelle mort à 27 ans dans l’enfer de la drogue et du désespoir?
Pourquoi est-ce qu’on s’inflige des regards de pitié d’une madame de Repentigny, qui lorsqu’elle apprend qu’on fait de la musique comme métier, nous console d’un malheur dont on n’était pas au courant, en nous disant : « Ben au moins tu fais ce que t’aimes, ma belle chouette. » Euh… ok merci madame, babye! (By the way, I love Repentigny, I love toute. Toute sauf ton ex, qui avait ben raison d’être jaloux de ton chien, parce que ton chien lui au moins, il les mangeait ses crottes, il les laissait pas pourrir à travers la planète comme un idiot.)
Donc, pourquoi est-ce qu’on fait du beat, des chansons, de la cacophonie?
Je pense que pour vrai, c’est pour élever l’âme.
Pour l’amour. Des gens, de l’art, de soi.
Pour la bouffe gratis. (Pas parce qu’on est pauvres, juste parce que ça a quelque chose de satisfaisant, de la nourriture gratos, pis oui, la fille qui chill toute la soirée près du buffet, c’est moi. No shame.)
Pour pogner des chicks, pour certains garçons. (Attention à l’aura mystique d’un musicien. N’oubliez jamais de le regarder d’abord à la lumière du jour et/ou en train d’interagir avec sa grand-mère.)
Pour s’asseoir à côté de Roch Voisine dans un dévoilement de programmation et s’imaginer qu’on s’appelle Hélène.
Pour se rapprocher de soi et des autres. Pour s’en crisser dans l’allégresse. Pour le fun de la vie dans laquelle on coexiste avec les #hotdudesreading et Lena Dunham.
Pour créer une vraiment belle famille avec ses musicien(ne)s avec qui on rit tout seul trop fort de nos insides d’ados lourdauds, en se pensant les meilleurs au monde.
Pour faire des shows les aisselles pas rasées, se demander dix minutes avant de monter sur scène si les spectateurs vont nous lancer des choses pourries en hurlant : « Yash, du capillaire là où c’est supposé être lisse selon les panneaux d’American Apparel, est-tu folle elle!? Guillotinez cette Voldemort! » Pis finalement se dire que, « hey y’en a dans la face de Jonathan Roberge pis dans le cul de Guy A. Lepage, pourquoi y devrait ne pas y en avoir sur nos aisselles ».
Pour ne pas gagner de prix lors d’un gala, se sentir loser deux secondes (ok, plus comme deux jours) et comprendre que finalement c’est un peu comme au secondaire et qu’on n’a pas besoin de la reconnaissance de la gang pour être un humain valable. Pis notre mère, elle, elle nous trouve Numéro Uno. Et elle est fuckin cool, notre mère.
Pour faire en entrevue et en spectacle des jokes de mucus ou de PIB des pays occidentaux et créer peut-être des moments awkward, mais rester dans des choses nécessaires: la vérité et le plaisir.
Pour voyager et déployer sa joie dans la découverte du monde et de ses âmes frenchables.
Pour porter n’importe quelle robe, T-shirt, sac de vidanges ou rien pantoute en boules, n’importe quand n’importe où, parce qu’on trouve ça beau, drôle, ou pratique.
Pour être soi dans le monde. Pour matérialiser le fait qu’on a le droit d’exister. Et même le devoir de le faire. Pour toucher le moment présent, dans lequel la musique nous plonge souvent malgré nous dès qu’elle frôle notre corps.
Pour se connecter avec notre essence. Parce que quand on arrive à faire de la musique ou n’importe quelle forme d’art ou d’être, en se foutant enfin de ce qu’autrui pense de nous, la vie au complet se met à prendre tout son sens et on touche à ce qui fait de notre existence un GGO (gargantuesque gâteau orgasmique), en tombant finalement dans le socle de ce qu’on est pour vrai de vrai de vrai : Un(e) Humain(e) Libre.
Et, aussi…
Pour le cash.
Joke, j’arrête.
…Ou PEUT-ÊTRE QUE JE N’ARRÊTERAI JAMAIS…??!
Mouahahahahahah je t’aime.
P.S.: La liste de ces raisons s’applique aussi aux questions suivantes : « Pourquoi Pokémon Go? » et « Pourquoi le sexe? ».
Pour lire un autre texte de Nadia Essadiqi aka La Bronze: « Tu es le super-héros de ton choix ».