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On se souvient de nos premières fois à l’école. Les premiers «tout»: La cloche de la récréation qui peine à arriver, les premières odeurs de craies sur l’ardoise, l’odeur de la gouache, du Liquid paper, des surligneurs fluo, des effaces qu’on égraine sans raison, on se souvient aussi de nos premiers pupitres.
30 pupitres flambant neufs offerts à des jeunes d’Hochelaga.
Ceux-là mêmes qui occuperont une place prépondérante tout le long de notre cursus. Objet culte, on le choisit avec minutie: les pupitres situés à l’avant sont pour les nerds, ceux en arrière pour les ti-tannants et au milieu, pour les indécis. Ces pupitres, on les a malmenés, on y a gravé des cœurs, des croix, des mots grivois, et si on les retourne, on y découvre une toile impressionniste faite de tous nos chew-gums.
Les gamins sont devenus grands chez À Hauteur d’homme (artisan ébéniste et concepteur de mobilier écoresponsable) et chez la maison d’édition La Pastèque qui ont d’un effort commun offert un joli cadeau à la postérité: 30 pupitres flambant neufs, illustrés par l’artiste Patrick Doyon, remis à des jeunes issus de milieux modestes d’Hochelaga.
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Rencontre avec Frédéric Gauthier, l’un des instigateurs du projet:
Comment s’est concrétisée l’idée?
L’idée est venue de Louis-Philippe Pratte de À hauteur d’homme qui produit du mobilier fantastique et qui adore nos livres. Il voulait redonner aux jeunes à travers ce projet et il nous a proposé cette idée de pupitre et on a adhéré immédiatement à son projet. Comme nous cherchons à développer les projets en lien direct avec notre production de livres et ce type de collaboration créative nous allume et en plus nous permet de mettre en lumière un développement social, c’était une occasion idéale.
Comment décrivez-vous l’expérience de travail entre une maison d’édition et un atelier d’ébéniste?
Nous aimons beaucoup croiser les expertises pour tenter de nouvelles approches et étendre notre horizon pour développer la marque «Pastèque». On a déjà collaboré avec Dhals pour faire un sac en tissu pour La Pastèque par exemple.
Pourquoi un pupitre occupe une si grande place chez un jeune écolier?
Le pupitre devient un peu un sanctuaire qui valorise le travail scolaire, la lecture et d’autres activités créatives et éducatives. Ce mobilier propose à l’écolier une forme d’engagement et une motivation à la persévérance et à la réussite.
Nous avons décidé d’implanter le projet dans les quartiers défavorisés où l’achat d’un pupitre relève souvent du superflu et les enfants se retrouvent à tenter de faire leurs devoirs dans la cuisine ou ailleurs, ce pupitre vient changer la donne dans ces familles qui souvent valorise grandement l’école et la réussite. Également, plusieurs familles choisies ont des fratries qui pourront bénéficier de ce pupitre également.
Quelle a été la réaction des jeunes?
La réaction a été merveilleuse, empreinte d’humilité, de joie et surtout de fierté. La réaction des parents était également très touchante, bref on a senti que ce projet, bien qu’il ne soit qu’à très petite échelle, pouvait faire une différence.
Jeune, vous aviez l’habitude de vous asseoir en avant ou arrière de la classe?
Bien pour ma part j’étais plutôt derrière la classe.
C’est clair que Frédéric Gauthtier était un ti-tannant, mais un ti-tannant pas mal généreux! URBANIA salue l’initiative!
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Pour lire un autre texte d’Hamza Abouelouafaa: «En quête du meilleur café de Montréal // Le Pista».
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