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Pourquoi cette obsession pour la maturité dans « L’île de l’amour»?

On n’a peut-être pas la même définition du terme.

Par
Lucie Piqueur
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« Jeune personne mince et bronzée cherche quelqu’un de mature pour lui offrir son cœur », en gros, c’est comme ça que chaque insulaire se présente, cette année, à L’île de l’amour. Et dès qu’une nouvelle attraction naît, on sent le besoin de se justifier avec un « (il ou elle) est vraiment mature ». Mais à force de répéter ce mot, est-ce que quelqu’un se souvient de ce qu’il veut dire?

C’est quoi, au juste, la maturité en amour?

Si on était des bananes, ce serait facile à définir. Verte = pas mûre, jaune = mûre, brune = trop mûre. Mais en psychologie et en amour, la définition de la maturité est moins évidente. Quelqu’un de mature, c’est peut-être quelqu’un qui a fini de grandir et qui ne donne plus de coups de pied à son crush dans la cour de l’école. Quelqu’un qui a confiance en sa personne et en ses choix. Quelqu’un qui a de l’expérience et de l’empathie.

Pour les candidat.e.s de L’île de l’amour, la maturité accepte d’autres définitions.

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Pour Kevin, c’est quelqu’un qui veut fonder une famille au lieu de faire le party. Pour Raphaël, c’est une femme qui parle quatre langues et qui s’intéresse à lui. Pour Bianka, c’est un homme qui s’excuse quand elle le gaslighte ouvertement.

Est-ce que le concept même de L’île de l’amour ne s’oppose pas à celui de la maturité émotionnelle? Quand on a 24h pour se mettre en couple, est-ce qu’on a vraiment le temps de voir plus loin que les abdos pour faire son choix? Pourtant, même les commentaires des spectateurs s’acharnent à essayer de savoir qui a le plus de maturité et qui mérite donc plus de trouver l’amour.

Lâchez-moi ça, cette obsession-là

Et si la vraie maturité, c’était de comprendre qu’on est seul responsable de notre propre bonheur? Avoir 20 ans sur une île paradisiaque, je vous dirais que c’est exactement le bon moment pour se permettre d’être heureux sans faire semblant d’être déjà sérieux.

Tomber amoureux de n’importe quelle fille qui nous flatte dans le sens du poil, comme Raphaël, c’est correct.

Ricaner innocemment toute la journée sans raison, comme Tristan, c’est tant mieux pour lui.

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Être à fleur de peau sans bon sens et avec humour, comme Lorie, c’est pas grave.

Parler jusqu’à 4h du matin dans la suite intime avec le gentil Gabriele sans s’attacher, comme Mahyka, y’a vraiment rien, là.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : la violence et l’objectification sont inacceptables à n’importe quel âge.

Aucune hormone ni tentation ne devraient être tenues pour responsables de possibles comportements dégradants envers les autres.

Mais pour ce qui est des sensations et des émotions qui sont imprévisibles en raison de leur nature humaine, ne les tuez pas dans l’œuf pour faire plaisir aux autres. On ne peut pas devenir mature si on ne se permet pas d’être soi-même avant.

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