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«Pour toujours plus un jour» : une série originale sur un deuil anticipé

Diffusée en primeur sur Crave en français.

Par
Mali Navia
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Comme plusieurs, je suis fascinée par le deuil. Les séries et les films qui en parlent me font souvent beaucoup d’effet. Ghost Story, The Leftovers, Afterlife, Interstellar, toutes ces œuvres traitent ce sujet d’une manière recherchée. C’est aussi le cas de la toute nouvelle série québécoise Pour toujours plus un jour, diffusée depuis peu sur le nouveau volet francophone de Crave. Pour en discuter, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec le scénariste Guillaume Girard.

Écrire la mort, mais penser la vie

Pour toujours plus un jour c’est l’histoire d’un deuil anticipé. Chuck (Pier-Luc Funk) est atteint d’une maladie rare et apprend qu’il lui reste un an à vivre. Soutenu par sa copine Delphine (Catherine Brunet), il doit partager la nouvelle à ses amis et sa famille, qui réagiront tous de manières différentes.

«Il faudrait arrêter de se demander comment on va mourir et plutôt se demander comment on va vivre.»

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Comment écrit-on un deuil aussi spécifique de façon juste et réaliste ? « Typiquement, une histoire, ça parle de transformation et le deuil en est une. Que la mort soit métaphorique ou pas, ça fait donc souvent partie des composantes clés. C’est d’un point de vue émotif que j’ai trouvé ça intense. Parce qu’à travers l’écriture, j’ai été puiser dans mes propres deuils ainsi que mes propres conceptions du deuil, de la vie et de l’amour », confie le scénariste. Comme quoi, le personnel est toujours un bon point de départ pour réussir à toucher l’universel.

Le mécanisme fonctionne particulièrement bien ici puisqu’en regardant la série, on sera confronté aux mêmes questions que son scénariste. Lorsqu’on parle de la mort, on parle inévitablement de la vie. C’est justement pourquoi le sujet fascine et renverse autant. Les réflexions sont infinies et elles nous ramènent toujours à l’essentiel : de quoi a-t-on réellement besoin, ici et maintenant, pour bien vivre ? « Si on raccourcit la durée de la vie, ultimement, ce qui va ressortir ce sont les leçons qu’on peut tous en tirer », poursuit Guillaume Girard.

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« Raccourcir la vie, c’est se demander ce qu’on en fait. Ça met en relief tout le temps qu’on perd, me dit le scénariste. On a tendance à oublier que la vie est précieuse justement parce qu’on va mourir. Et on l’oublie ça, on vieillit, ça nous déprime d’y penser, mais on ne se pose pas la bonne question. Il faudrait arrêter de se demander comment on va mourir et plutôt se demander comment on va vivre ». Dans la série, c’est Benjamin, le frère de Chuck (Rémi Goulet), qui incarnera cette question existentielle. Étant reconnu pour sa passivité et son inconscience, devant l’éventualité de la mort de son frère, il décide de commencer à prendre sa vie en main.

Une comédie dramatique d’abord et avant tout

Si le propos de la série peut paraître lourd sur papier, le traitement ne l’est pas du tout. On s’attache rapidement aux personnages principaux et à leur entourage – mention spéciale à la comédienne Victoria Diamond dont le talent gagne à être découvert. Comme l’explique si bien Guillaume, « le rire nourrit les larmes et les larmes nourrissent le rire. Les moments les plus tragiques de l’existence sont aussi pleins de comédie ».

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Alors si vous avez envie d’une douce prise de conscience à la fois drôle et triste, n’hésitez pas une seconde à regarder Pour toujours plus un jour.

Bell Média et Crave

Plus tôt ce mois-ci, Bell Média lançait une initiative dans le but de faire rayonner le contenu francophone sur sa plateforme en ligne Crave. Le catalogue Super Écran ainsi que plusieurs séries originales écrites et produites par des artisans d’ici y sont désormais disponibles. Cette annonce reflète encore une fois la volonté des diffuseurs de chez nous à tenir tête aux géants du web et aux séries étrangères. De plus, Crave étant très populaire dans le « rest of Canada », cette initiative pourrait avoir un impact positif sur le rayonnement de nos séries québécoises à travers le pays.

Crave en français ira possiblement jouer dans les platebandes de Tou.TV et d’Illico. D’ailleurs, Vidéotron n’était pas très content d’apprendre la nouvelle.

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C’est intéressant de voir comment le milieu culturel québécois continue de s’ajuster aux nouveaux modèles de consommation de contenu. Crave en français ira possiblement jouer dans les platebandes de Tou.TV et d’Illico. D’ailleurs, Vidéotron n’était pas très content d’apprendre la nouvelle.

Du contenu en français et en version originale anglaise

À mes yeux, le plus grand avantage de Crave est qu’avec un abonnement à 9,99$ on accède à des séries en français et en anglais (VO). Même si HBO en anglais vous coûtera 9,99$ de plus, l’abonnement de base inclut une collection ShowTime pas piquée des vers. Pour les puristes comme moi qui ne peuvent supporter une série doublée, c’est un point fort. Toutefois, la facture peut monter rapidement si on ajoute Super Écran et HBO en anglais. La totale coûte autour de 30$ par mois. Et ça, c’est sans compter les abonnements qui sont déjà dans nos habitudes : Tou.TV, Netflix, le câble traditionnel, Disney +, etc.

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Tout avoir à petit prix est encore possible, mais ça demande un peu de gestion. Par exemple, les comptes Crave et le compte Netflix peuvent se partager à travers plusieurs foyers contrairement au câble de base traditionnel. Après, il est toujours possible d’avoir des abonnements individuels et de changer à tous les quelques mois selon le contenu qu’on a envie d’écouter.


D’autres séries originales à venir

Pour toujours plus un jour n’est pas la seule série originale qui sera d’abord diffusée sur Crave. Bell Media a aussi annoncé la diffusion de plusieurs séries documentaires dont Le dernier vol de Raymond Boulanger ainsi que la plus récente fiction de Sophie Lorain et Alexis Durand-Brault intitulée Sortez-moi de moi.