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Pour en finir avec les &?%$ de lutins

Ne laissez plus Pompon et Flocon empoisonner votre existence.

Par
Hugo Meunier
Hugo Meunier
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AVERTISSEMENT : ceci n’est pas un simple billet un peu cabotin, mais bien une fucking déclaration de guerre, le premier coup de semonce d’un mouvement de résistance national (pour commencer).

Aux armes citoyens – mais pas trop quand même – parce que si les rebelles sont parvenus à venir à bout de l’Étoile de la mort avec 3-4 vaisseaux boboches, rayer les damnés lutins de la surface de la province devrait constituer un jeu d’enfant.

Mais d’abord, un peu d’introspection, inspiré par la première des 12 étapes des AA.

« Nous avons admis que nous étions impuissants devant les lutins – que nous avions perdu la maîtrise de notre vie. »

Oui, nous avons été dupés par leur petit sourire taquin un peu niais figé dans le plastique (super creepy en vérité) et leur outfit de magie de Noël.

Insouciants, nous leur avons ouvert grandes nos portes.

Mais comme des Français croisés brièvement en voyage à Goa en 2004, ils reviennent continuellement, comme s’ils ne comprenaient jamais qu’ils ne sont plus les bienvenus.

Toujours, ils reviennent. Encore et encore.

« Du coup, il est où le Montréal undeurrrgroundeuuhhh? »

NOOOONNNNNNN!!!!!!

Oui, parents du monde, c’est entièrement notre faute.

OK c’était cute au début, souvenons-nous.

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Nous étions presque emballés à l’idée de faire faire des anges dans la farine à Fripon sur le comptoir de la cuisine ou à simuler un dégât de papier cul dans le sapin causé par Patachou.

C’était rigolo (hi-hi-hi) un soir, deux soirs, trois peut-être. Delphine et Arnaud appréciaient, trépignaient, se levaient plus tôt que d’habitude même, excités à l’idée de découvrir le dernier coup fumant de Griffon.

Puis, les jours, les semaines et les années passèrent, sournoisement, au rythme de l’étau qui se resserre toujours un peu plus autour de nous.

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Puis un beau matin tu te réveilles en réalisant que les petits salopards ont hijacké ta vie comme des pirates de l’air saoudiens. Que tu n’es plus qu’un locataire dans LEUR maison, un figurant dans leur décor, un esclave à leur service.

Bref, que ton rôle dans la vie se résume à patenter à la botch le 30 novembre au soir un piège avec une boîte et des biscuits pour attraper Grelot, avant d’entreprendre un mois complet de tours pendables QUOTIDIENS.

Aucune excuse n’est alors possible pour se défiler, sauf si tu veux faire brailler tes enfants devenus aussi accros des mauvais coups du lutin que la colonie artistique l’était à la cocaïne dans les années 80.

T’as beau rentrer chez toi en titubant et avoir zigonné dix minutes dans la serrure avec ta clé en fredonnant Fréquenter l’oubli, faut quand même trouver une espièglerie à Folichon avant de t’échouer dans ton lit tout habillé.

Doit-on continuer à vivre dans une société où oublier un rond de poêle ouvert ou un enfant à La Ronde est moins grave qu’une bêtise de lutin?

La réponse est non.

C’est pourquoi je vous lance aujourd’hui cet appel. Vous n’êtes plus seul(e). La résistance s’organise. J’ai déjà commencé à mobiliser une petite armée autour de moi.

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Ma collègue Caroline, par exemple, aimerait se débarrasser de ses deux indésirables locataires saisonniers, qui ont bu du lait mélangé à du colorant cachés dans le frigo la nuit dernière. « On est écœurés. Mes enfants (4 et 7 ans) ont même peur et de la difficulté à dormir dans leur lit à cause d’eux. On a proposé de les renvoyer au Pôle Nord, mais mes enfants ont peur que le père Noël pense qu’ils n’ont pas été sages », confie courageusement Caroline, qui dit ressentir une pression de ses enfants ET de la société. « Ma fille s’attend à une qualité de tours. Elle m’a dit deux fois dernièrement : ils n’étaient pas drôles ce matin », confie Caroline ajoutant que la garderie aussi se prête au jeu chaque jour.

Car oui, les garderies sont de mèches avec les lutins, prenant la forme d’un centre de recrutement où les enfants alimentent une surenchère des meilleures pitreries pour s’élever au-dessus de leurs camarades.

T’as beau rentrer chez toi en titubant et avoir zigonné dix minutes dans la serrure avec ta clé en fredonnant Fréquenter l’oubli, faut quand même trouver une espièglerie à Folichon avant de t’échouer dans ton lit tout habillé.

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Certains parents complices – des traîtres – alimentent cette rivalité tordue en faisant preuve d’ingéniosité et de créativité dans leurs tours pendables. Loin de se contenter d’accrocher paresseusement Baluchon au sommet du sapin, ils investissent temps et énergie dans l’organisation d’un estifi de set up avec des guimauves, des accessoires et des Barbie pour recréer une bataille de boule de neige digne de La Guerre des tuques.

Pire, ces parias fabriquent une canne à pêche avec une tige et un stylo avant de déposer des Goldfish dans le lavabo rempli d’eau pour faire comme si Galopin taquine réellement le poisson.

C’EST DES CRAQUELINS, PAS DES POISSONS CRISSE DE LUTIN INNOCENT!

Ces mêmes parents qui partagent des images de ces rigolotes calembredaines sur les réseaux sociaux en faisant semblant qu’ils font ça pour amuser les cocos, alors qu’on sait tous qu’ils veulent des likes et passer pour des parents fous-fous.

Le règne des lutins est terminé. Réveillons-nous avant le Réveillon (ho-ho), mobilisons-nous, défendons-nous, mais surtout souvenons-nous à qui nous avons réellement affaire : « c’est l’instrument du diable! »

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Des parents, comme Émilie, qui n’est même pas tannée du retour de Gustave année après année. « Ça vaut la peine, ma plus jeune trippe tellement et ma plus vieille m’aide à trouver des gaffes. Remplissez de joie le cœur de vos enfants! », ose même lancer cette perfide succube, visiblement sous le joug diabolique des lutins.

« ÇA SUFFIT! », ai-je envie de crier en majuscules.

Le règne des lutins est terminé. Réveillons-nous avant le Réveillon (ho-ho), mobilisons-nous, défendons-nous, mais surtout souvenons-nous à qui nous avons réellement affaire : « c’est l’instrument du diable! », résume parfaitement ma patronne Raphaëlle, hors d’elle.

Dès aujourd’hui, je vous invite à montrer aux lutins qui est le vrai boss. Au lieu de leur stager un pique-nique avec madame patate, faites-les écrapoutir par un Tonka, éventrer par votre chien ou kidnapper (et torturer) par des G.I. Joe aux méthodes peu orthodoxes.

Vos enfants, catastrophés, accepteront ensuite plus facilement la proposition : « peut-être que Gai Luron aimerait mieux rester au Pôle Nord cette année pour aider le père Noël dans son atelier ben relaxe avec sa famille ».

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Et quand vous sacrerez subtilement les restes effilochés de l’espiègle Gai Luron dans les vidanges, vous saurez que vous avez gagné la guerre.

Nous vaincrons.