L’écrasement d’un avion. La perte de la vue. La maladie. La dépendance. La mort.
Les sources d’angoisse sont nombreuses pour l’artiste visuelle Gabrielle Laïla-Tittley, connue sous le nom de Pony. Vous savez? Celle qui a créé des œuvres phares telles que le pénis géant M. LONELY (qui trônait sur le Boulevard St-Laurent l’hiver dernier), un calendrier de rappeurs tristes, puis une panoplie de prints et vêtements prônant entre autres la « HUG LIFE »? Elle s’est racontée à l’auteur-compositeur-interprète Jason Bajada, dans le cadre du tout nouvel épisode du balado Bajada dialogues…
À un âge où, chez URBANIA, on se demandait quelle carte Pokémon garder ou échanger, Pony a dû apprendre à gérer ses crises de panique.
À 10 ans, l’artiste craignait de devenir schizophrène. « Quel est le meaning of everything? Que se passe-t-il après la mort? Est-ce vraiment nécessaire et important que j’aille à l’école? Est-ce réellement pour mon bien? » L’enfant se posait déjà un paquet de questions existentielles et ne se reconnaissait pas chez ses pairs : « J’étais sûre d’avoir développé une maladie mentale parce que les autres kids, man ils ne pensaient pas à ça. Ils ne s’en faisaient pas comme moi; j’avais peur de devenir schizophrène », livre-t-elle à Jason. Plus tard, elle ajoute : « Jeune, je voyais des mauvaises intentions partout – les gars ne pensent qu’au sexe, tout est un mensonge, etc… »
À un âge où, chez URBANIA, on se demandait quelle carte Pokémon garder ou échanger, Pony a dû apprendre à gérer ses crises de panique. Un de ses trucs? Écrire ses angoisses sur un mur de sa chambre, question de voir si elles augmentaient. Une façon de ne pas perdre la tête. De ne pas perdre le contrôle.
L’horreur du terme « infini »
En vieillissant, l’angoisse est demeurée et les peurs se sont transformées. Pony raconte à Bajada que le mot infini est sûrement celui qui l’horrifie le plus: « Ça me fait fondamentalement peur. Y’a pas de début, pas de fin, pis c’est pas mesurable… J’aime pas les choses pas mesurables! J’suis une fille vraiment remplie de fears, malheureusement… J’ai pris l’avion v’là deux semaines et je braillais! », dit-elle en riant.
Mais on a beau aimer dessiner des pénis, on peut aussi être dotée d’une sagesse immense. Pony a compris comment canaliser ses craintes et les transformer en œuvres salvatrices pour un paquet de fans, collectionneurs et rappeurs dans l’âme.
Au-delà de l’art, la créatrice a plusieurs façons de se rassurer et apprivoiser la perte de contrôle. Elle est une femme conscientisée, engagée, qui reconnaît les bénéfices de la spiritualité dans les valeurs d’une société. Elle mène aujourd’hui de front une quête vers un « healthy mind & body », comme elle dit si bien. « Je veux faire plus attention à moi, mon corps et mon mind. Je les ai délaissés pendant des années, à cause de problèmes alimentaires importants, mais il n’est jamais trop tard pour opter pour une vie meilleure, tsé! J’crois que l’important, c’est de faire du mieux que tu peux et de grow up as a better person everyday. »
À ça, les seules choses qu’on puisse répondre, c’est :
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Pour entendre Pony et Jason Bajada jaser de « vraie deepness » dans l’art, de serrures verrouillées trois fois et de Jésus 3D (!), ça se passe juste ici, dans le tout nouvel épisode des Bajada dialogues.
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