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Bien avant qu’Olivier Primeau n’en fasse son empire, la famille de notre collaboratrice Caroline Lavergne faisait partie de la royauté de Pointe-Calumet. Elle s’est tournée vers sa grand-mère, anciennement « Miss » de la place, pour élucider la question qui nous brûle tous les lèvres : est-ce que ce lieu qui accueille chaque été les plus gros partys de la province a toujours été aussi… douche?
Cet article est tiré du numéro 49 du magazine URBANIA.
Pointe-Calumet n ’a pas toujours été une place où des gars en bedaine espèrent partir avec la barmaid s’ils tippent assez leur pichet de Palm Bay. Avant que des visionnaires du clubbing estival ne s’y installent, avant l’invention des extensions de cils, bien avant qu’on bétonne les plages pour protéger les résidents des ardeurs printanières du lac des Deux-Montagnes, Pointe-Calumet, c’était le « Petit Old Orchard du Québec ».
Et pour ma grand-mère, Huguette Liberio (née Bonhomme), Pointe-Calumet, c’est les étés de sa jeunesse. L’époque des voiliers et du swing à la radio, l’époque où elle a rencontré son mari.
–– Une belle jeunesse, une jeunesse propre. Juste du beau. Tsé, quand t’es the star of the show. J’aurais souhaité la même chose à mes enfants.
Pointe-Calumet a beaucoup changé depuis. Ceci dit… je ne suis pas sûre pour le « propre », mais de la « belle jeunesse » et du « show », c’est pas exactement ce que fait miroiter l’entrepreneur Olivier Primeau aux fêtards du Beachclub?
De si belles plages, si près de Montréal
Au départ, Pointe-Calumet, c’était la swamp que les fermiers de Saint-Joseph-du-Lac, près d’Oka, traversaient pour aller abreuver leur bétail au lac. Puis, au début du siècle, le mot s’est passé : des belles plages de sable fin comme ça, à quelques kilomètres à peine au nord-ouest de Montréal, ça ferait un méchant beau lieu de villégiature. Bien vite, on y a construit des chalets en rangée, sur pilotis, avec des vérandas à moustiquaire, pour profiter des belles affaires qui s’apprêtent à débouler. Pendant la Deuxième Guerre, la paroisse, composée d’une trentaine de familles à temps plein, accueillait, la fin de semaine venue, jusqu’à 20 000 Montréalais, de la Saint-Jean-Baptiste à la fête du Travail.
Monsieur Bonhomme était un peu baller. Il disait à sa famille qu’il était propriétaire d’une station-service, mais en fait, il la gérait pour le compte de son vrai propriétaire, le joueur des Canadiens Georges Mantha.
Mon arrière-grand-père, Paul-Émile Bonhomme, payait le luxe à sa famille de passer non pas une journée ou le week-end, mais bien toute la belle saison à Pointe-Calumet. Monsieur Bonhomme était un peu baller. Il disait à sa famille qu’il était propriétaire d’une station-service, mais en fait, il la gérait pour le compte de son vrai propriétaire, le joueur des Canadiens Georges Mantha. Puis, quand il a finalement repris la franchise, il a fait fortune en fraudant les coupons d’essence distribués pendant la guerre. En 1943, toujours rempli d’ambition et flairant l’opportunité à Pointe-Calumet, Monsieur Bonhomme a offert ses talents à un riche propriétaire du coin, un Américain du nom de Mister Roberts, et s’est arrangé pour exploiter la plus belle plage de la Pointe : la plage Robert.
Il s’occupait de faire payer les estivants une piasse par voiture pour l’accès à la plage, et mettait à profit les atouts de sa fille de 14 ans, ma future grand-mère Huguette, pour ramasser les frais d’entrée des baigneurs qui se faisaient dropper par le taxi à partir de la gare de train.
– Je m’occupais aussi du vestiaire. Le monde venait chercher leur wallet 50 fois par jour pour aller s’acheter une crème à glace. Il y avait toujours une file aux toilettes, alors le monde pissait sur les planches des douches à côté de mon coqueron, ça sentait quelque chose d’épouvantable.
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Faire les frais à Pointe-Calumet
Dès que son shift à la guérite finissait, la belle Huguette se pomponnait solide et courait rejoindre sa gang au diner chez Maheu pour prendre possession des tables à côté du jukebox.
– Les petits gars, y me trouvaient tous cute, fait qu’ils insistaient tous pour m’offrir une glace. Ça leur donnait de la prestance, offrir un cornet à 5 cennes avec leur paye de 25 cennes par semaine.
Huguette me raconte tout ça assise dans la salle à manger de son nouvel appartement. Elle est fière que ce soit l’un des logements les plus chers de l’immeuble, mais elle déplore ouvertement n’avoir plus personne à qui s’en vanter. Je l’ai toujours connue comme ça : obsédée par les apparences et sans scrupules à le dire à voix haute. C’est comme ça que je l’aime : sans filtre, sortant tout à mesure – le beau comme le laid. Un délice de tous les instants dans les soupers de Noël.
Je n’ai pas connu son père, mon arrière-grand-père Bonhomme, mais il est clair que pour lui aussi, c’était important, de bien paraître. Et surtout, de paraître riche. Plutôt que le dernier iPhone, il avait offert à sa fille Huguette un voilier bien à elle, sur lequel elle voguait avec les copains jusqu’à l’île Mouk-Mouk (maintenant la plage d’Oka) ou jusqu’au lac Saint-Louis. Un été, il lui a même acheté un poney. En vrai, il s’en occupait pour un ami médecin parti en voyage en Europe, mais ça sonnait mieux de même.
Devant le chalet que louait Monsieur Bonhomme, il y avait une plage privée avec un des seuls quais où on pouvait plonger. Huguette aimait bien faire l’importante en invitant du monde à plonger à « son » quai.
– Popa avait sa bullshit, ça c’était ma bullshit à moi.
Je l’imagine faire ses manigances d’adolescente, avec sa petite face pré-facelifts. Soixante-quinze ans plus tard, entourée de cadres gold et de fleurs artificielles, elle n’a pas changé tant que ça : elle est toujours aussi pimpante dans sa marinière et ses pantalons blancs, et certainement toujours aussi bronzée.
Je l’imagine, nu-pieds, se faire cruiser par des petits gars en vélo. Des petits gars « de l’Est », dont les pères étaient des salariés juste assez riches pour caser leur femme et leurs enfants dans un chalet pour l’été, alors qu’eux prenaient le train soir et matin pour aller travailler.
– C’tait pas du monde riche. C’tait pas cheap, mais c’tait pas la grande classe. Pas la classe qui allait dans les hôtels dans le Nord : pour eux, c’était pas assez loin, Pointe-Calumet. Non, c’étaient des gens de la classe ouvrière, mais qui avaient de la classe. Pas de sacrage, pas de fourrage. Pas de bière sur la plage. Un peu above des pauvres.
Vous devriez l’entendre parler des immigrants à la nouvelle blonde de mon frère.
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Se mettre chic le samedi soir
Comme Olivier Primeau aujourd’hui, Paul-Émile Bonhomme voyait grand. Plutôt que des VIP booths en cuirette blanche ou une piscine sur la piste de danse, il a fait construire une véranda qui pouvait tenir 200 personnes, ajouté des chambres au deuxième, restauré et accosté un gros bateau devant l’h ôtel pour en faire un bar flottant.
En 1949, mon arrière-grand-père a acheté le Château du Lac, l’hôtel de la Pointe où la jeune clientèle distinguée allait danser. Comme Olivier Primeau aujourd’hui, Paul-Émile Bonhomme voyait grand. Plutôt que des VIP booths en cuirette blanche ou une piscine sur la piste de danse, il a fait construire une véranda qui pouvait tenir 200 personnes, ajouté des chambres au deuxième, restauré et accosté un gros bateau devant l’hôtel pour en faire un bar flottant. Il a même fait construire une espèce de scène rotative qui, à elle seule, devait amplement cocher la case « épater la galerie ».
– Le band, à place d’être dans un coin ou une affaire de même, était en plein centre de la piste de danse pis y’avait patenté un plancher avec un moteur en dessous qui tournait. L’orchestre tournait tout le temps qu’à jouait. M’a dire comme on dit : Popa, y’avait de l’idée.
Pour s’assurer de remplir la salle, le père Bonhomme graissait souvent la patte aux chauffeurs des autobus Nowhere, qui partaient de la rue Sainte-Catherine tous les samedis pour amener les esprits aventuriers dans un endroit-surprise pour la soirée (quelqu’un peut-il s’il vous plaît ramener les autobus Nowhere?!), pour qu’ils débarquent au Château du Lac.
– Des fois, il y avait cinq autobus qui arrivaient en même temps. Ton grand-père, Rudy, travaillait au bar. Pour fournir les 20 waiters, il se prenait d’avance et remplissait des centaines de verres de gin et de tonic, comme ça il restait juste à ajouter la glace. L’argent rentrait tellement que mon frère devait se mettre des diachylons au bout des doigts à force de peser les pitons de la caisse.
Depuis, le gin-tonic a perdu de son lustre, laissant la place au drink des Primeau : le Beach Day Every Day saveur « punch aux fruits », un ersatz de Palm Bay. À 12 $ la canette, sans même s’abîmer la manucure sur les écrans tactiles de Maitre’D, c’est le père Bonhomme qui doit saliver dans sa tombe.
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Le couronnement de Miss Pointe-Calumet
Parmi les centaines de milliers de Montréalais qui se sont saucés à Pointe-Calumet, il y a une poignée d’artistes et de futurs romanciers qui ont plus tard contribué à consacrer son souvenir dans l’imaginaire collectif québécois. Comme Claude Jasmin, qui mentionne la belle Huguette dans ses mémoires d’adolescence : « Huguette Bonhomme a été élue “Miss Pointe-Calumet”. Il y a un défilé pour cette occasion. Elle est jolie, assise sur le siège arrière d’une décapotable de la plage Robert. »
En fait, Huguette n’avait pas exactement été « élue » Miss Pointe-Calumet. Pour alimenter son bon standing d’homme d’affaires local, Monsieur Bonhomme a contribué à l’organisation d’une belle parade, et il ne s’est pas gêné pour nommer sa propre fille « Miss Pointe-Calumet » – s’autocouronnant ainsi roi de Pointe-Calumet par association.
Après la guerre, Pointe-Calumet s’est activée comme jamais pour divertir la jeunesse, sans compter sur aucune story Instagram. Épluchettes de blé d’Inde, soirées d’amateurs, bingo, parties de cartes, soirées cinéma, tombolas, soupers italiens, « soupers aux bines », tournois de ballon-volant, badminton, ping-pong, boulingrin, tennis, ballon-balai, croquet et balle-molle, sans oublier le gala aquatique avec water-polo, les hay rides, les soupers du Président à 25 $, le derby de pêche dans le pit de sable, le rodéo à bicyclette, les olympiades et les combats de boxe du jeudi soir.
Au fil des années 1950 et 1960, après les bands de jazz, on a fait appel à différents artistes pour agrémenter les activités : Michèle Richard, Michel Louvain, Ginette Reno, Les Pharaons, Les Classels, Les Baronets, Les Cyniques… qui ont pavé la voie aux Shaggy, Sean Paul ou Tiësto de ce monde, copieux virement Interac en moins. Mais tout ça est arrivé bien plus tard.
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Au-revoir plages, bonjour pit de sable
En juillet 1951, le rêve américain des Bonhomme s’est écroulé : le Château du Lac a passé au feu. Monsieur Bonhomme a tout perdu, et ceux qui ont voulu raviver la business n’ont malheureusement jamais pu se procurer le permis d’alcool nécessaire pour attirer les estivants. Huguette venait d’avoir 21 ans et elle était enceinte de sa première fille : ma mère. Ça se mariait jeune, dans ce temps-là. Quand le Château du Lac a brûlé, ça a laissé un trou difficile à combler.
– On n’avait plus de place où aller le samedi soir! Il y avait le Country Club, mais c’était des valses, ça parlait pas fort pis ça finissait tôt. Chez Maheu, y’avait pas de boisson, ça faisait bébé. Ça fait que Pointe-Calumet est devenu une place de matantes.
Le caquet bas, convaincu qu’il s’agissait d’un incendie criminel, le père Bonhomme s’est poussé quelques kilomètres plus loin pour exploiter un autre hôtel dans le coin d’Oka. Question de se garder un petit spot au soleil, la famille Bonhomme s’est installée dans un logement attenant à la Villa Rosa, l’auberge du père de Rudy. (Mon autre arrière-grand-père, Giuseppe Liberio, était lui aussi propriétaire d’un commerce hôtelier à la Pointe.) Réduits à être redevables d’un Italien, la honte! Au moins c’était un Italien riche. En tous les cas, la belle époque était finie.
Pour Pointe-Calumet, c’était aussi le début de la fin. Pour le moment, du moins.
Au début des années 1960, la qualité de l’eau du lac des Deux-Montagnes s’était sensiblement détériorée alors que le réseau routier continuait à se développer, incitant beaucoup de familles à s’aventurer jusqu’au bord de mer américain. En 1968, le Canadien National n’arrange rien en mettant fin à son service de train voyageur en direction de la Pointe.
Qu’ils soient quétaines ou pas, j’ai toujours aimé regarder les photos de mes grands-parents sur les plages de Pointe-Calumet, avec leurs sourires flasheux et leurs corps parfaits.
Finalement, en 1975, Pointe-Calumet perd son attrait principal : de belles plages de sable fin, accessibles aux vacanciers. Pour amadouer les électeurs qui en avaient assez d’aller au dépanneur en chaloupe tous les printemps, on a construit des digues en ciment tout le long de la plage. On a recouvert les chalets de « clabord » pour accueillir des résidents à l’année, et la plage désormais bétonnée a été découpée en terrains privés.
Pointe-Calumet commençait à se transformer en un village de banlieue où on se dit bonjour en klaxonnant, et où les jeunes du coin, laissés à eux-mêmes, vont bummer au pit de sable.
Rendus là, les Liberio-Bonhomme étaient partis depuis longtemps faire les beaux sur les plages d’Old Orchard et sur leur nouveau bateau accosté à Ville-Saint-Laurent. De ce côté de ma famille – y compris pour ma mère –, on parle de Pointe-Calumet avec nostalgie : des années dorées, d’une époque légendaire où on était les plus élégants, les plus riches. Du côté de la famille de mon père, qui habitait à Outremont et qui était de celles qui passaient l’été dans les Laurentides, Pointe-Calumet, c’était clairement pour le monde quétaine.
Qu’ils soient quétaines ou pas, j’ai toujours aimé regarder les photos de mes grands-parents sur les plages de Pointe-Calumet, avec leurs sourires flasheux et leurs corps parfaits. Je les voyais comme des artefacts d’une époque à jamais révolue, où même la vanité avait de la classe. En les regardant avec ma grand-mère, j’ai compris à quel point cette époque avait compté pour elle, et senti sa profonde déception, quand on est retournés sur place cet été, de découvrir qu’il n’en restait plus de trace.
– C’est pas reconnaissable. C’est des grosses maisons mélangées avec des chalets que tu vois qui ont été rafistolées avec du fiberglass. Quelqu’un, comme moi, qui a pas vu le progrès, tu te dis, ben voyons, y’ont pas planifié ça comme il faut. Y’a rien que tu te dis : “Ah je me souviens de ça”. Non, c’est pu chez nous.
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Les bikinis changent, les ambitions restent
Pour les entrepreneurs avisés, s’il n’y avait plus rien à faire sur les rives désormais endiguées du lac des Deux-Montagnes, les terres sablonneuses et l’eau en quantité faisaient toujours de Pointe-Calumet un terrain fertile aux bonnes affaires estivales.
En 1984, à la place du pit de sable où les jeunes bums du coin brûlaient les chaises du voisinage, on a inauguré le plus gros parc aquatique du Québec : le Super Aqua Club, où 200 000 baigneurs se laissent toujours bercer chaque été par les eaux turquoise de la piscine à vagues.
En 1996, le Beachclub s’est installé à côté, devenant rapidement un repaire pour clubbers gays en quête de coups de soleil, puis, éventuellement, pour clubbers finis qui veulent continuer la fête un lendemain de Fuzzy.
En 2015, la famille Primeau, qui a fait fortune dans les supermarchés, reprend le Beachclub pour en faire « le plus gros complexe extérieur d’Amérique du Nord ». Comme Monsieur Bonhomme, les Primeau sont ambitieux. C’est grâce à eux que Pointe-Calumet fait alors une remontée fulgurante dans l’imaginaire québécois et reprend sa place comme destination party de premier choix pour Montréalais en bedaine.
C’est aussi à cause d’eux que, quand je pensais « Pointe-Calumet », je voyais totons augmentés et Honda Civic modifiées, sur fond de Bud Lime et tatous de cou. Après avoir écouté ma grand-mère me vanter les étés idylliques de sa jeunesse, j’ai ressenti le besoin de confronter mes préjugés.
Prenant mon courage à deux mains bien crémées, je suis allée voir Shaggy au Beachclub.
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Se mettre chaud le samedi après-midi
Les festivités estivales à Pointe-Calumet ont moins changé que je pensais. La ligne du bikini s’est échancrée, les hits ont changé, mais encore aujourd’hui, personne n’est à l’abri d’une saucette rapide le temps d’un petit pepi.
Les festivités estivales à Pointe-Calumet ont moins changé que je pensais. La ligne du bikini s’est échancrée, les hits ont changé, mais encore aujourd’hui, personne n’est à l’abri d’une saucette rapide le temps d’un petit pepi. Plutôt que d’écouter du swing sur la plage en maillot mou, parader ses moves devant le jukebox, se donner de la prestance en offrant un cornet, aller necker à l’île Mouk-Mouk ou se mettre belle pour aller voir chanter Jean Lapointe, les jeunes viennent à Pointe-Calumet pour se péter la face au soleil, mariner dans une piscine d’eau louche, se pogner les fesses, dépenser leur paye en bottle service et multiplier les selfies au cas où, entre les calottes et les bras levés, on n’apercevrait pas l’ombre de Kylie Jenner.
À la « belle époque », mon arrière-grand-père courait la piasse et le prestige en émulant le mode de vie des riches avec des petits voiliers, des poneys et des jazz-bands. Les Primeau font la même chose en invitant des vedettes internationales, aspirant à surbligner les grands clubs de Miami ou d’Ibiza.
La jeunesse continue de se pavaner jusqu’à Pointe-Calumet pour se baigner, se bronzer, se la jouer et – surtout – avoir du gros fun en profitant comme elle peut des 12 fins de semaine de l’été, loin des bottes et des manteaux.
Pis m’as dire comme on dit, j’avoue que je me suis regardé le tan dans le miroir en rentrant le samedi soir.