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Plus de sexe dans mon couple : est-ce la fin?

Quand absence de sexualité ne rime pas automatiquement avec se quitter.

Par
Myriam Daguzan Bernier
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L’autrice est sexologue. Pour encore plus de conseils éclairés, visitez son compte Instagram et son blogue La Tête dans le cul.

Vous êtes en couple depuis quelques années et c’est confortable. Tellement, que vous en venez à la réalisation suivante : ça fait des mois que vous n’avez plus de sexualité. Ouch! Pourtant, tout va bien. Genre, vraiment bien. Mais une petite culpabilité sournoise vous assaille.

Si ça allait si bien, on aurait du sexe, non?

Un petit feeling pas l’fun s’installe et vous tiraille l’intérieur: coucou le doute!

La bonne nouvelle? Vous n’êtes pas seul.e! Bon nombre de couples se questionnent lorsque s’installe une pause (plus ou moins longue, selon votre tolérance) de sexe. Un peu normal; on est biberonné.e.s, dès un jeune âge, à assimiler qu’un couple où tout fonctionne comme sur des roulettes a inévitablement de la sexualité. Et qui plus est, fréquente. Épanouissante. Transcendante. Name it. Mais, allô la Lune, ici la Terre : à moins d’être des machines, la réalité n’est pas (pantoute) comme ça!

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Des questionnements confrontants

Des tas de raisons peuvent faire en sorte que la sexualité prend le bord (ou juste un break) dans une configuration amoureuse/romantique. Fatigue, stress, anxiété, manque de temps, désirs qui fluctuent, sans oublier la parentalité, le boulot qui prend toute la place, les événements de vie qui bouleversent le quotidien, etc. Avec nos vies ultra remplies, mais aussi toute la pression à faire du self-care (#smoothievert #blessed) et à prendre soin de soi, le temps nous file entre les doigts. Est-ce vraiment étonnant, alors, qu’on arrive en fin de journée (ou même au début de la journée) épuisé.e.s et avec la seule envie de baver devant la télé ou son fil de nouvelles TikTok? Pas tant.

Le problème, c’est que l’absence de sexe dans le couple crée souvent un stress supplémentaire. Et ÉNORMÉMENT de questionnements sur soi. Sans oublier la fameuse (et fort agréable #not) anxiété de performance.

Mon.ma conjoint.e me désire-t-il.elle encore? Suis-je encore à la hauteur? Veut-il.elle aller voir ailleurs? M’aime-t-il.elle encore?

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Ce sont des questions extrêmement confrontantes qui, souvent, sont évitées ou difficiles à adresser. Et c’est tellement normal. Parce qu’on a peur de la réponse. Parce qu’on préfère parfois vivre dans le déni plutôt que de rencontrer la déception, la douleur ou la peine. Mais, avoir l’heure juste, c’est quand même le fun. Ça peut donner l’occasion de s’ajuster et ça ne rime pas automatiquement avec se quitter!

Quand c’est volontaire

Pour toutes sortes de raisons, des couples peuvent décider volontairement de prendre une pause de sexe. Et non, je ne parle pas ici de cure ayurvédique à la Kourtney Kardashian (si vous en avez les moyens, enjoy!), mais bien d’instaurer une abstinence qui peut être nécessaire, sinon bénéfique. Par exemple, on peut stopper le sexe parce qu’un.e des deux partenaires a une situation de santé plus difficile ou, encore, parce que la vie est trop chaotique actuellement et que ça met une pression inutile sur les épaules de tout le monde.

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Cela peut être parce que l’envie y est moins et qu’on veut statuer qu’il n’y a pas de soucis à se faire face à la relation. N’oublions pas aussi que bien des couples ont des configurations sexuelles hyper variées. Cela fait peut faire en sorte que la sexualité n’est pas la priorité #1 entre deux personnes. Par exemple, un couple dont l’un.e des partenaires et/ou les deux sont asexuel.le.s. Ou encore, deux partenaires qui ont une entente pour rester ensemble, mais dont les besoins sexuels sont comblés par le concept du couple ouvert. Honnêtement, tout est possible! Un couple qui n’aura jamais plus de sexe, aussi? Ben oui. Vraiment.

L’important, c’est que tout le monde soit à l’aise avec la situation.

Et, pour vrai, fuck la pression sociale svp.

Entretenir le désir

Pour les couples que cela inquiète et qui veulent avoir à nouveau une sexualité, on peut aussi se rappeler ceci: le désir, c’est un peu comme le gym. On peut passer un sacré bout de temps sans y aller et trouver des raisons de l’éviter, que ce soit par paresse, manque de temps, ou d’envie. Et ce, même si, rationnellement, on le sait que ça fait du bien, que ça peut avoir un impact sur l’humeur, que ça peut nous changer les idées et nous détendre.

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La réalité, c’est que ça demande quand même de se botter le derrière. Ça prend un élan. Parfois, on l’a. Parfois, pas pantoute.

Les débuts d’année s’accompagnent souvent de nouvelles résolutions; le gym se remplit à nouveau, bourré de gens gonflés à bloc à l’idée de redevenir actifs. Mais, souvent, quelques semaines après, ça retombe. Parce qu’on se laisse happer par la vie, parce qu’on trouve que l’élan est moins là et parce que ça prend un plus gros coup de pied au cul pour se mobiliser.

C’est correct; le gym, comme le désir, ça s’entretient.

Et on n’est pas obligé.e.s non plus d’être constamment en mode « chest, bras ». On peut juste aller faire un peu de rameur, se secouer un peu en courant sur le tapis, faire quelques machines pour se dérouiller. Une journée, ça peut être le circuit express (tsé, une p’tite vite, c’est quand même cool!) et l’autre, l’entraînement full body. You do you, comme on dit.

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L’essentiel (mis à part être aimé.e, mettons #GinetteLove), c’est de garder en tête que, malgré ce qu’on peut dire et entendre autour de soi, votre sexualité (ou l’absence de) ne regarde que vous. Donc, pas de panique et allez en paix; sexualité ou pas! 🤓