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Ploune d’occasion

(à défaut du bonheur)

Par
Catherine Ethier
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Mes hommages. J’ai, et j’en suis chaque jour reconnaissante, la chance d’être entourée d’Amazones. D’impétueuses créatrices. De farouches conquérantes du soi, du nous et du prochain. De quelques coucous, aussi; formidables malgré le strabisme occasionnel.

À la lecture de ce qui suit, certains seront tentés de me retirer le très long balai fictif enfoncé entre mes miches jusqu’au crest Oscar. Mais qu’importe; j‘ai la Tatie Danielle qui veut sortir (on voit la tête).

C’est que je me questionne sur la valse des “ploune” qui m’envahit l’écran.
Ploune. Moult nounes. Des “snatch-menstru-pet-culs”. Le petit mot qui fait spécial.

Venant de moi, ça jure.

Moi qui suis prête à pousser mémé dans les orties pour découvrir une expression chouette qui désigne ma muqueuse. Avide de poésie et de célébration de la pantoufle et de l’abricot, j’ai pourtant un grain avec cette résolue impression que donnent certaines de scander ploune et vagin à tout vent sous le couvert de la revendication du jardin. Du féminisme glacé au Betty Crocker et de l’audace un peu pauvre.

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Je vous le concède; PLOUNE, ça te fait vibrer le nerf auditif avec délice. Ça évoque les petits gâteaux “croquettes” de Vachon que ma mère glissait dans mon lunch en classe verte au Fort Chambly. Une vulve avec un petit chapeau de fête et des mains jazz.

Revendiquer son corps et sa génitalia dans le schéma comme dans le concret, c’est superbe. C’est sain. Et pas toujours facile. Nommer les choses, c’est essentiel. En rire, aussi. Mais ça fait pas de toi la Casgrain de la fourche parce que tu te partages l’érythème interlabial dans le détail avec des mots fun sur Facebook.

Gripette, je refuse qu’on me dicte comment et quand nommer les choses. Je m’assure simplement de ne pas me déclarer résolument RAP parce que je me dissèque la crotte en public. C’est ça, qui me ronge la grappe: le similipoulet d’une gloire qui vogue sur des mots de pissette.

En revenir, serait exquis.

On nous a certes contenu la liberté de s’exposer le cuisseau pendant longtemps. Torse nu, je ne peux pas déambuler sans souci au parc Jarry. Et ce qui se passe entre mes Fallope en écœure/indiffère plus d’un. Jamais je ne m’en censurerai le propos. Je m’assurerai simplement d’en avoir un, propos. Une proposition. Un biscuit Lu.

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Dire le mot vagin à répétition à heure de grande écoute sans la moindre vergogne, c’est bien. Mais c’est ce qui vient ensuite, qui m’intéresse. J’attends toujours.

La bise.

***

Pour lire un autre texte de Catherine Ethier : “Montre-moi ta crotte”

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