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Il y en a qui en ont plus que marre de tout ce tintamarre. Je l’ai lu quelque part. Ça leur casse les pieds, les couilles, les oreilles, alouette. Manifestement, ils n’aiment pas plus les manifestations, les négociations et toutes ces réunions qui finissent ou non par des gnons.
C’était mieux avant. Quand il n’y avait pas de printemps, pas de discorde, pas de débat. Chacun chez soi, les burgers bien grillés et la bière sans arrière goût toujours au frais.
Mais le mouvement dérange ceux qui préfèrent l’immobilisme.
De deux choses l’une.
Que les aigris se bouchent les oreilles, ça ne devrait pas être difficile, ça fait des années qu’ils vivent les yeux fermés.
Ou qu’ils s’ouvrent à de nouvelles perspectives. Nous sommes en effet arrivés à ce qui commence.
La cacophonie que le Québec est en train de vivre est réjouissante. Elle ne fait peur qu’à ceux qui vivent dans l’ordre tranquille des vieilles habitudes.
Mais je comprends que l’inconnu puisse effrayer. Surtout s’il est présenté en une du Journal de M. avec le masque des quidams qui ont quelque chose à cacher et le titre gras des médias accusateurs.
Le mal est fait. Ou le bien. C’est selon. On ne pourra plus jamais s’asseoir dans son salon sans penser à ce printemps qui a mis le peuple dans la rue avant que le gouvernement ne le fasse. On ne pourra plus jamais faire cuire de la sauce à spaghetti sans penser à la cuillère en bois qu’on a cassé d’indignation. Et, surtout, on ne pourra plus jamais faire partie des 2 millions de personnes qui ne sont pas allées voter, comme aux dernières élections.
Pour que ce désordre qui vous en met plein le derrière n’ait pas été vain, mais aussi pour qu’il arrête de vous faire mal aux oreilles, il y a des choses qui peuvent encore être faites. Oui ! Des so-lu-tions ! Des innovations ! Des propositions ! Et ça va au-delà des fausses contre-offres gouvernementales en lien avec l’augmentation scandaleuse des frais de scolarité. Vous qui préférez ne pas vous mêler de la grande casserolade, vous pouvez même demander à votre député, quel qu’il soit, d’appuyer ces tentatives d’améliorations de notre système.
La première : il faut des élections à date fixe. Et vite! Ça semble tomber sous le sens. Mais à l’heure actuelle, c’est encore Jean Charest qui a le droit divin de déclencher des élections le jour qui lui sera le plus favorable. On voit bien ici que l’intérêt du Québec n’a rien à voir et que le gouvernement actuel joue de stratégies machiavéliques pour tirer son épingle du chaos.
Deuxièmement : un scrutin proportionnel. Fini le bi-partisme. Finis les « je ne sais pas pour lequel moins pire voter ». À la proportionnelle, tous les courants sont représentés, toutes les idées ont droit de parole. Et même si vous résidez dans le West-Island, vous pouvez voter pour Québec Solidaire sans penser que ça ne sert à rien. Avec le système actuel, celui qui dirige le pays (ou la province) comme s’il lui appartenait a de la peine à dépasser les 30 % de votes. Comment voulez-vous, dans ces conditions, être légitime ?
Troisièmement : un mode de financement public des partis. Pour éviter les copinages, les retours d’ascenseurs et la powercorporatisation du gouvernement.
Quatrièmement: limiter le nombre de mandats d’un premier ministre… Le pouvoir corrompt, tout le monde sait ça. Figurez-vous que parti comme c’est, on pourrait encore avoir Jean Charest en 2022…
Il y a plein d’autres choses qu’on pourrait faire. Mais si le gouvernement actuel commençait par ces trois choses simples, démocratiques et modernes, il ferait déjà preuve d’une véritable volonté d’ouverture et de changement… On peut rêver.
Et alors, les casseroles retrouveraient les cuisines, les oreilles retrouveraient le calme, les culs retrouveraient les canapés et vous pourriez enfin profiter de l’été… jusqu’au prochain printemps.