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La planète en non-dits

Les secrets autour du monde

Par
Émilie Folie-Boivin
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La sexualité, la criminalité et la maladie mentale, autant de sujets qui hérissent le poil sur les bras d’une bonne partie de la planète. Mais d’autres tabous ne voyagent pas aussi bien.

Tour du monde en six secrets

Selon Frank M. Ahearn, auteur du livre How to Disappear : Erase you digital Footprint, Leave False Trails, and Vanish without a Trace, l’Europe de l’est, spécialement l’Ukraine, est le lieu idéal pour aller se cacher et devenir le secret de votre famille. Les registres gouvernementaux sont peu précis et rarement mis à jour et il est peu fréquent de devoir s’identifier pour avoir accès, par exemple, à un compte d’électricité ou un appartement, l’une des façons les plus simples de retracer quelqu’un. Et l’alphabet cyrillique, vous avez déjà essayé de déchiffrer ça?

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Comme pour tout ce qui entoure ce pays, on ignore s’il y a des secrets de famille spécifiques à la Corée du Nord. Mais dans un pays qui assigne à ses nouveau-nés une classe sociale basée sur celle du père, qui punit gravement la vente et l’achat d’une résidence et où il est interdit de parler de la grande famine des années 90 (plus de trois millions de personnes seraient mortes), on s’imagine que les secrets, c’est pas mal la norme. On sait par contre que l’ancien chef suprême Kim Jong-Il est l’inventeur du hamburger. Ça fait déjà ça de pris.

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Après la Deuxième Guerre mondiale, en Allemagne, les enfants illégitimes nés d’une mère allemande et d’un soldat russe, souvent engendrés par le viol, étaient lourdement ostracisés. Surnommés « Bankerte » – un terme utilisé par la population pour parler d’enfants qui auraient été conçus sur des bancs de parc plutôt que dans un lit conjugal – les bambins étaient souvent cachés ou abandonnés. 400 000 de ces enfants ont été déclarés aux autorités allemandes, mais on estime ce chiffre largement en-dessous de la réalité.

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À la fin de la dictature militaire brésilienne (en vigueur entre 1964 et 1985) le régime vote une loi d’amnistie, en vertu de laquelle ni les membres du régime ni les opposants ne peuvent être poursuivis en justice pour leurs actions. Résultats : tout ce qui entoure la dictature devient tabou, y compris la disparition et le meurtre de milliers de militants pro-démocratie. Le pays entier est plongé dans une espèce d’amnésie collective. Depuis, il est mal vu de réclamer justice pour une personne disparue et possiblement tuée pendant cette période et les familles ont depuis longtemps choisi de se taire.

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Ne pas être hétérosexuel et cisgenre en Inde, c’est pas mal un cauchemar. Les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont toujours punies. Lorsqu’une personne sort du garde-robe, c’est toute sa famille qui fait le grand saut avec elle, qu’elle le veuille ou non. Mais des voix s’élèvent : en 2007, un prince issu de l’une des plus anciennes familles royales de l’Inde, Manvendra Singh Gohil, fait son coming-out à la télé; il sera immédiatement déshérité par sa famille. Depuis, il est l’un des militants LGBT les plus vocaux de l’Inde.

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Vous connaissez la politique de l’enfant unique, en vigueur en Chine entre 1979 et 2016. La majorité des couples ne pouvaient avoir plus d’un enfant, afin de contrôler la croissance de la population. Sauf que ce n’est pas si simple. Selon un recensement de 2010, il y aurait eu un minimum de 13 millions (soit la population totale de l’Ontario) d’enfants nés sans être déclarés aux autorités par leurs parents, qui évitaient ainsi de lourdes amendes. Ces enfants n’ont jamais été inscrits à l’équivalent chinois de l’état civil, les empêchant d’aller à l’école, de se marier, de travailler.

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