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Pitoune Poutine Time

Une bouchée de notre plat national, en bédé.

Par
Mathieu Roy
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La saison des excès est derrière nous et notre foie se remet à peine de tout cet overtime. On a sauté d’apéros à party de famille en passant par le petit get together improvisé qui finit invariablement en beuverie avant de se retrouver attablé devant une poutine.

Ça fait longtemps qu’on en chante ses louanges, mais il en demeure que c’est plus qu’un aliment : c’est un véritable médicament ! C’est du moins ce qu’en pense Jos Montferrand, personnage issu du folklore québécois et héros de La pitoune et la poutine d’Alexandre Fontaine Rousseau (mots) et Xavier Cadieux (dessins.)

D’abord… qu’est-ce que la pitoune ?

  1. A) Fille clinquante juchée sur des échasses

B) Jeton du jeu de bingo

  1. C) Billot de bois qui flotte sur la rivière

D) Manège à La Ronde

  1. E) Toutes ses réponses

La réponse est évidemment E. Mais nous, on s’intéresse plutôt à C et accessoirement à D.

Jos est draveur.

Comment ? C’est quoi un draveur ?

Disons que c’est un surfeur du Nord qui ride de la pitoune, ok ?

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Donc, notre rustre gaillard à la force surhumaine travaille fort, mais brosse encore plus fort. Ce régime de vie use prématurément et Montferrand passe de la catégorie légende vivante à vermine puante dont personne ne veut entendre l’histoire de la fois où il a « swingué un Irlandais par les pieds comme si c’était une massue pour varloper 75 Anglais dans la rivière des Outaouais. » Ça fait qu’il boit comme un trou en attendant la mort – c’est dark hein ? Sauf qu’un jour, il a vent d’un plat au nom saugrenu de poutine et que ladite création a la capacité de guérir les terribles afflictions du lendemain de veille. Il n’en fallait pas plus pour que son instinct de baroudeur kick in et qu’il parte à la recherche du Saint Graal.

Comme toute quête apporte son lot de problèmes et de rencontres fortuites, celle de Jos ne fait pas exception à la règle : le hipster à Buck McLog, l’impératrice de la bûche et son gang de Bûches Babes ainsi qu’un vieux castor sale… euh… sage ! Le final boss s’avère n’être nul autre que le curé de Saint-Shack-à-Patate-du-Lac (viens pour le shack, reste pour la patate !) Flanqué de ses moines Shaolin, il combat les hérétiques qui osent souiller la virginité de la frite avec de la sauce brune et du fromage skouik-skouik.

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De l’issu de cette bataille sanglante menée par un wino parti sur un trip de bouffe s’érigeront les fondations d’un Québec moderne aboutissant à la Révolution tranquille. C’est le castor qui l’a dit.

Quand on y pense, tout ça ressemble aux délires éthyliques dont on se réveille en sursaut encore tout habillé avec la bouche pâteuse et un mal de tête lancinant ; un amalgame de choses qui de prime abord n’ont pas l’air d’être faites pour s’entendre, mais qui coexistent en harmonie. Ça devrait être ça le test des valeurs : manger une poutine en compagnie de nouveaux arrivants question de leur faire sentir qu’ils font maintenant partie de la sauce.

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