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Piscines publiques post-pandémie : pareil, pas pareil?
Alors que les piscines extérieures, pataugeoires et jeux d’eau reprennent du service et que la canicule (la deuxième de l’été, déjà!) bat déjà son plein, je suis allée faire une saucette à la piscine du parc Jarry pour voir à quel point la COVID affectera nos activités aquatiques de cet été.
En me dirigeant vers le parc à vélo, je passe devant la pataugeoire du parc Gaspé. Là, tout semble plutôt normal. Une dizaine d’enfants tout au plus barbotent dans les quelques centimètres d’eau sous l’œil attentif des trois sauveteurs présents qui ne portent ni masque ni visière. De l’autre côté de la rue, il y a des jeux d’eau : aucune consigne, du moins lors de mon passage, n’exhorte les usagers à respecter les mesures des autorités sanitaires. Avec tout l’argent que le gouvernement a mis dans la PCU, j’imagine qu’il n’en reste plus assez pour fabriquer des affiches.
La réalité me rattrape à l’entrée, où se trouvent les pancartes «covid-19», du Purell, une file d’attente et des visières.
À la vue de la piscine, je suis submergée de souvenirs joyeux. L’odeur du chlore me chatouille le nez et le clapotis des vagues me rafraîchit presque instantanément. Un frisson d’excitation m’envahit à la vue de l’eau bleu clair dans laquelle pataugent les baigneurs. Le soleil tape et la sueur coule sous ma casquette. J’en oublie presque qu’on est en pandémie mondiale.
D’ailleurs, à première vue, rien ne le rappelle ici.
La réalité me rattrape à l’entrée, où se trouvent les pancartes «covid-19», du Purell, une file d’attente et des visières.
Je n’attends pas longtemps. Après avoir répondu non aux questions d’usage sur ma non-contamination au virus, on me laisse entrer, marquant ma présence d’un petit « clic » sur le compteur. La capacité maximale de la piscine est de 230 personnes.
La bonne humeur règne et les baigneurs respectent pour la plupart assez bien la règle du 2 mètres, que ce soit dans l’eau ou sur les bords de la piscine.
À l’intérieur, c’est un peu du free for all. Si les quelques sauveteurs au sol portent une visière, ceux sur les chaises hautes n’en portent pas et je ne vois personne avec un masque. La bonne humeur règne et les baigneurs respectent pour la plupart assez bien la règle du 2 mètres, que ce soit dans l’eau ou sur les bords de la piscine.
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« C’est pas vraiment à nous de leur dire de respecter les 2 mètres dans l’eau, m’explique le jeune sauveteur Raouf. On peut leur dire “s’il vous plaît distancez-vous”, mais on va pas commencer à sortir les gens de l’eau s’ils sont pas à 2 mètres. »
Il m’explique que lorsque la piscine atteint sa capacité maximale, elle est scindée en trois et des rotations de 30 minutes sont mises en place pour éviter que certains se baignent 2h pendant que d’autres se font rôtir sous le soleil. Le reste du temps, à part pour les vestiaires et les tremplins fermés, tout baigne comme d’habitude.
« Ça vaut le risque »
Je m’approche d’une dame d’un certain âge qui se prélasse au soleil. « Si j’avais peur, je ne serais pas là! » lance-t-elle en riant, avouant néanmoins avoir eu quelques incertitudes. « on le sait pas si le virus vit dans l’eau ou pas. Alors j’fais attention de pas mettre d’eau dans ma bouche », raconte Sylvie Lavallée, qui plaint surtout les sauveteurs qui doivent travailler sous la chaleur et le soleil avec des visières « j’trouve que ça a pas d’allure! »
Au final, elle est bien heureuse de la réouverture des piscines publiques, surtout quand les sauveteurs sont cutes. « moi, j’suis une grand-mère, mais j’ai le droit de les trouver beaux quand même! »
Des sauvetages périlleux
Entre deux longueurs, j’ai essayé fort de ne pas penser que j’avais plus de chances de barboter dans du pipi d’enfants à la piscine publique que dans le coronavirus.
Là où ça se corse, c’est en cas de sauvetage. Inutile de vous dire qu’un bouche-à-bouche c’est pas très « covid-friendly ». Camille, sauveteuse dans l’arrondissement de Saint-Laurent m’explique que les victimes sont encouragées à pratiquer l’autotraitement. Le sauveteur doit donc leur dicter à distance quoi faire et ne pas faire pour s’en sortir tout seul. Si la procédure l’inquiète un peu, cela s’ajoute aux pauses des employés qui sont écourtées pour assurer un nettoyage fréquent de la piscine. Un peu comme partout, c’est au final les employés qui l’ont plus rough que les usagers.
Alors avant de quitter, je me suis permis un petit saut dans la piscine, parce que fin du monde ou pas: 35 degrés, c’est 35 degrés.
Entre deux longueurs, j’ai essayé fort de ne pas penser que j’avais plus de chances de barboter dans du pipi d’enfants à la piscine publique que dans le coronavirus.
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