Pimp ma paix d’esprit

Sérieux, est-ce que le degré de paix intérieure est directement relié au degré de bronzage?

Comme on a tous saisi, pendant que vous traînez votre carcasse pâle et dévitalisée dans le gris de l’automne québécois, je suis présentement à Hawaï, l’un des paradis unanimes de la planète. (Je ne vous baverai pas bien longtemps, je vous rejoins sous peu dans le béton.)

Depuis le début de cette escapade, mes soucis citadins font graduellement place à une exaltante paix d’esprit. J’ai la ferme impression que ces retrouvailles avec les forces du bien n’ont rien d’une lubie temporaire seulement générée par la sécrétion de dopamine en voyage. Non, c’est un état d’être qui me semble encré dans une authenticité tangible.

C’est quoi le secret? Comment faire pour conserver dans le quotidien cette allégresse et cette envie constante de sourire au passant qu’on croise? Comment faire pour ne pas devenir complètement blasé et à travers nos sens éteints, ne plus percevoir que les craques du trottoir, en route vers le métro?

Faire plus de yoga, de méditation et de Qi Gong? Tomber dans les drogues douces? Écouter davantage d’épisodes de Passe-Partout en humant un hibiscus? Investir dans la recherche sur les vibromasseurs détecteurs du point g?

Seule sur le sable les yeux dans l’eau, j’observe ces Hawaïens nus foutrement libres, pour qui la quantité de sacs de poubelles restants sous l’évier n’est pas une préoccupation anxiogène. Le zizi dans le vent, la planche sur la houle, le coeur en fleur, ils semblent vivre un matin de Noël à chaque inspiration.

Qu’est-ce qui fait en sorte que des futilités nous rendent si névrosés? Qu’est-ce qui nous fait perdre notre essence profonde et nous dilue en une masse de pâte tracassée et faussement amovible? Comment métamorphoser nos sourcils froncés et notre respiration crispée en un esprit en paix et un éclat de rire facile?

Moment magazine de filles, section hygiène de vie

On ne cesse de l’entendre, mais j’ai moi aussi la vive impression que le véritable sens de la vie nous file entre les doigts, parmi la Super-Vente-Finale-tout-à-97%-de-rabais-à-ne-manquer-pour-rien-au-monde et la hargne qui monte dans nos veines quand on entend le conard du bureau d’à côté manger trop fort ses chips au poulet teriyaki.

Comment ne pas se laisser décentrer par les gifles du chaos de la ville et les tags « misère humaine » et « détresse mangeuse de chair » dans le regard des sans-abris? Comment ne plus jamais se perdre et toujours rester en contact avec ce qui fait en sorte qu’on saisit si clairement et avec toutes les molécules qui nous constituent, la raison de notre être?

Je vous invite à partager vos avis, j’ai très envie de lire vos astuces et votre vision de la chose.

Amour, Soleil et jolis colliers de dauphins souriants aux nageoires qui changent de couleur selon ta paix d’esprit.