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Pierre-Yves, je fais quoi avec mes bitcoins?

Demander un conseil financier à Pierre-Yves McSween, c'est comme demander à Martin St-Louis de faire mon pool de hockey.

Par
Olivier Niquet
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Il n’est pas toujours simple de bien juger jusqu’où on peut aller dans nos relations interpersonnelles avec quelqu’un. C’est une chose avec laquelle tout le monde doit vivre et dont les paramètres varient selon le type de personnalité.

Il y a des gens qui se considèrent trop vite votre ami. Il y a des gens qui vous font des câlins dès la première fois qu’ils vous rencontrent. Il y a aussi des gens qui n’osent pas assez. Des gens qui ne réalisent pas que ça vous ferait pourtant plaisir de leur prêter votre scie mécanique, votre chalet ou votre épouse.

J’ai généralement un assez bon baromètre pour évaluer où j’en suis dans ma relation avec quelqu’un. Étant par contre plutôt soucieux du confort d’autrui, je ne suis pas toujours les indications de ce baromètre. Même si en mon for intérieur je sais jusqu’où je peux aller, je préfère souvent m’abstenir, craignant d’être un désagrément.

J’ai tendance à m’indigner des gens qui ne se soucient pas des autres. Ceux qui bloquent les escaliers roulants, qui ne laissent pas les autres sortir avant d’entrer dans le métro, ou qui ne remplacent pas le rouleau de papier de toilette épuisé. En public, je me comporte de manière à ne faire chier personne. En plus d’être une excellente stratégie pour ne pas manquer de papier de toilette, je m’assure de ne pas non plus gosser les gens que je connais plus intimement. Je sais, je suis vraiment vertueux.

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Pour vous donner une idée, je passe plusieurs heures avec Louis-Jean Cormier toutes les semaines (j’imagine que vous avez compris que cette série de chroniques est surtout une façon pour moi de faire du name dropping?) parce que nos enfants jouent au hockey ensemble et ça m’a pris tout mon petit change pour lui téter deux billets pour un show de Karkwa. Je sais que la logistique d’avoir des invités peut être un aria, alors je n’osais pas lui imposer ça. On se voit au Club Soda!

Tout ça pour dire que l’autre jour, j’ai osé demander un conseil financier à Pierre-Yves McSween.

J’ai rencontré Pierre-Yves pour la première fois il y a bien longtemps, au mariage de mes voisins avec lesquels il était ami. À l’époque, je crois qu’il avait commencé à faire des chroniques avec Joël Le Bigot, la fin de semaine, mais il était bien loin d’être l’auteur à succès et l’économe de renommée mondiale qu’il est aujourd’hui. Je ne le connaissais pas et j’étais moi-même nouvellement arrivé à Radio-Canada. Nous avions discuté un peu (ce qui est beaucoup pour moi).

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Les mariés ne sont plus ensemble, mais Pierre-Yves et moi continuons de nous parler. Nous nous sommes vus quelques années plus tard à La soirée est (encore) jeune et nous nous sommes écrit de temps en temps en privé sur les réseaux sociaux. Il m’a même quelques fois envoyé des suggestions de bêtises entendues dans les médias, ce qui est toujours une excellente façon de conquérir mon coeur.

J’ai toujours aimé Pierre-Yves, mais le fait qu’il soit une personnalité publique rend difficile de juger de notre relation.

Je le sais parce que je suis moi-même à la radio toutes les semaines et que beaucoup de gens que je croise ont l’impression de me connaître. Faut dire qu’on se révèle beaucoup, à la radio. Ce n’est pas un reproche. Ça me facilite la vie, je n’ai pas besoin de me présenter.

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Donc, est-ce que d’avoir croisé Pierre-Yves une dizaine de fois dans la vie, de l’avoir entendu régulièrement à la radio et d’échanger de temps en temps des messages avec lui me permet de lui demander si je devrais transférer des CELI sur ma marge hypothécaire, considérant que les taux d’intérêt sont plus élevés que les rendements du CELI?

J’ai calculé que oui. Je me suis lancé.

Pierre-Yves, toujours très poli, m’a répondu quelque chose de pas très compromettant: « C’est rendu là une question de “je veux payer de la marge ou garder un coussin dans mon CELI” ». Je crois qu’il ne voulait pas se mouiller pour ne pas être responsable de mon éventuelle faillite.

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Finalement, c’est un peu overkill de demander à Pierre-Yves McSween une façon de ne pas perdre d’argent. C’est comme si j’écrivais à Martin St-Louis pour savoir si je dois prendre Cole Caufield dans mon pool de hockey. Ou si j’appelais Pierre Poilievre pour avoir des conseils sur comment avoir l’air baveux. Disons que ça aurait été plus logique d’appeler mon conseiller financier.

Je pense que ça a quand même fait plaisir à Pierre-Yves de me répondre et en revisitant nos discussions sur Messenger, je réalise que la première fois qu’il m’a interpellé, en 2013, c’était pour me demander une recette de vol aux vents.

Clairement, nous sommes quittes.

Même que j’ai maintenant envie de lui demander quoi faire avec mes bitcoins…

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