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Cette semaine le chanteur Pierre Lapointe a avalé son gruau de travers en apprenant qu’une de ses chansons avait été entendue par des libéraux en liesse pendant le conseil d’administration le congrès du Parti Libéral du Québec.
Rappelons que c’était l’occasion pour le parti de Jean Charest de lui trouver un successeurs à l’éthique irréprochable qui pourrait faire oublier le piteux bilan du précédent gouvernement et sa désastreuse gestion de la crise étudiante.
Force est de constater (j’adore cette expression) que le PLQ a failli à la tâche.
Nous ne nous étendrons pas sur le nouveau chef aux amitiés douteuses et à l’éthique élastique. C’est à croire que pour être l’élu aux yeux des militants libéraux, il faut faire preuve de vanité, de suffisance et d’apparence de conflits d’intérêt, avoir surtout soif de pouvoir et un goût prononcé pour la grosse argent, fréquenter des amis louches et se faire photographhier à des parties de pêche.
La sortie émotive de Pierre Lapointe dont vous pouvez lire la lettre ici a fait ressortir ce que le PLQ a de plus veule.
Il est normal qu’un chanteur s’étonne et se chagrine en apprenant que sa musique serve à booster les militants d’un parti politique qui a, rappelez-vous, raillé il y a quelques mois à peine les artistes et leur engagement envers la cause étudiante.
Tout comme il est normal que n’importe quel quidam, quelle que soit son allégeance politique, puisse écouter la 9e Symphonie de Beethoven sans demander la permission à Ludwig von.
OK, Pierre Lapointe s’est un peu emporté pour rien. Il semblerait que sa toune passait en musique de fond. Mais ça lui a fait mal à son cœur d’artiste. Et il s’est exprimé avec sensibilité et intelligence. Il aurait été légitime que le PLQ et son directeur des communications en fasse de même.
Mais ce n’est pas leur genre. Au lieu de faire amende honorable et de présenter, sans flonflon, leurs excuses, les spin doctors du PLQ ont choisi l’affront en déclarant, je copie/colle, au sujet du chanteur: «S’il interdit le droit aux libéraux d’écouter ses chansons, j’imagine qu’il doit l’interdire à d’autres organismes qu’il n’aime pas?». Si c’est pas du dédain, ça…
Le parti de Philippe Charest, heu, de Jean Couillard a encore perdu une occasion d’avoir l’air sensible, ouvert et sympathique, bref, d’avoir l’air humain.
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D’habitude, je mets une photo de mes vacances pour illustrer ma chronique du jeudi, mais ici, la photo est l’œuvre du talentueux John Londono.