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Photographier les cicatrices et écouter leurs histoires

Focus sur la série «Behind the scars» de la photographe Sophie Mayenne

Par
Fabien Kerneis
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«Chaque cicatrice raconte sa propre histoire». Cette phrase, c’est le point de départ du projet «Behind the scars», réalisé par la jeune photographe de 24 ans, Sophie Mayenne.

Si chaque cicatrice raconte une histoire, elles sont malheureusement cachées le plus souvent, car synonymes de défaut, de complexe. La surutilisation de Photoshop dans les médias a certainement accentué le «complexe de la cicatrice» et gâché bien des journées à la plage, des photos en maillot et même des chaudes nuits sous les draps.
«La façon dont la société conçoit les défauts m’a toujours fascinée. Cette série est centrée autour de photos naturelles, de cicatrices et de leurs incroyables histoires», explique Sophie Mayenne.

Seulement Sophie Mayenne, elle, elle les aime les cicatrices.

Une cicatrice renforce le côté unique de chaque personne, car chaque cicatrice a son histoire. Sans aller dans le sensationnel, avec une cicatrice de morsure de requin dans l’coin d’Acapulco ou d’une cicatrice récoltée lors d’un hold-up, mais plutôt des cicatrices de la vie de tous les jours. Celles qui tous les jours, gâchent un peu la vie de leurs propriétaires…

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«Il faut embrasser ces différences, qui nous rendent uniques», confiait l’artiste au magazine Dazed Digital.

En explorant ces supposées imperfections, la photographe souhaite célébrer les obstacles surmontés et les batailles menées par chaque individu. Les modèles se livrent sur leurs cicatrices et les émotions qu’elles renferment. Chaque histoire est écrite par le modèle, durant le shooting, pour un texte brut et sans retouches, là aussi.

Pour le moment, l’artiste a mis en ligne une soixantaine de portraits et ne refuse jamais une demande. Elle espère continuer son projet jusqu’à au moins 1 000 personnes, on lui souhaite bonne chance. En attendant, vous pouvez suivre l’avancée de la série sur son site et découvrir quelques portraits ci-dessous:

Frances

«Quand j’avais 8 ans, j’avais une tache de naissance sur le front – un gars de mon école m’embêtait avec ça donc je suis allée chez le docteur. Il s’est avéré que ça aurait pu être dangereux de garder cette tache de naissance et j’aime bien la cicatrice que ça a laissé».
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David

«Les cicatrices sur mon bras gauche viennent de l’automutilation, au cours des 7 dernières années. La cicatrice sur mon abdomen est le résultat d’une chirurgie pour extraire du cartilage de mes côtes pour reconstruire mon oreille gauche.»

Isabella

«Pendant l’été de mes 15 ans, ma maison a pris feu. Mes vêtements et ma façon de vivre partaient en flammes. J’ai passé mon été dans l’unité des grands brûlés de Fulham Road. Mes cicatrices continuent de changer, mais je ne me suis jamais sentie aussi belle.»
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Matt

«J’ai eu mes cicatrices il y a quelques années, quand j’avais 15 ou 16 ans. Elles viennent toutes de l’automutilation. C’était dans une période assez dure de ma vie, quand je vivais en Pologne où malheureusement beaucoup de gens sont homophobes – et grandir et aller à l’école en étant gai pouvait être dur.»

Miriam

«Quand j’avais 9 ans, je suis tombée d’une balançoire et me suis cassé le bras. Être à l’hôpital pendant les vacances était un calvaire, mais je m’y suis faite des ami(e)s et nous sommes restés proches pour un moment après. Ma cicatrice ne me dérange pas, je l’oublie jusqu’à ce que quelqu’un me la rappelle».
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Beckie

«Je ne sentais pas que mon corps me représentait, donc j’ai économisé pendant 3 ans pour me payer une réduction mammaire quand j’ai eu 18 ans».
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