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Peut-on aimer le sport, même sans violence?

L’opinion d’un fan.

Par
Philippe Côté-Giguère
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Le dernier épisode de Zone franche s’interrogeait sur la tolérance de la violence dans le sport. En 2019, par exemple, trois boxeurs sont morts des suites d’un combat trop brutal. C’est un sujet assez confrontant pour moi, fan de sport et rédacteur en chef de Balle Courbe, qui consomme cette violence sur une base «régulière».

En 2019, trois boxeurs sont morts des suites d’un combat trop brutal.

Depuis que je suis tout jeune, je suis un grand amateur de sport, particulièrement de hockey. J’ai grandi en faisant une multitude d’activités physiques, et évidemment, comme bien des jeunes Québécois, je suivais assidûment toute l’action entourant le Canadien avec un grand enthousiasme. Même si les glorieuses années du club étaient chose du passé…

Les années 2000 ont été particulièrement difficiles pour l’équipe que j’aimais tant. Comme le CH ne disposait pas de joueurs très spectaculaires ou efficaces offensivement, il fallait souvent se rabattre sur le jeu physique pour émoustiller leurs spectateurs afin qu’ils tirent du match un minimum de plaisir, malgré la défaite. C’est donc à cette époque que j’ai appris à aimer la robustesse du hockey, et du sport en général, parce que je la voyais comme un spectacle.

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On se rappellera qu’à l’époque, les joueurs de hockey et de football pouvaient frapper leurs adversaires en toute impunité (ou presque). C’était le temps où Scott Stevens, un défenseur de la LNH reconnu pour ses mises en échec brutales, assommait un opposant sur la glace et était acclamé par les spectateurs.

Or, la science a évolué depuis ces années et on comprend maintenant beaucoup mieux tous les impacts que peuvent avoir des commotions cérébrales chez les athlètes, comme des handicaps physiques et cognitifs ou même la mort. Ces nouvelles notions que je n’avais pas quand j’étais plus jeune m’ont aussi amené à une prise de conscience en tant que fan et adepte de sports.

En tant que fan, je crois que la violence aura toujours une place dans le sport, puisqu’elle est quasi indissociable de l’esprit de compétition et de l’agressivité exprimés lors de confrontations sportives.

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Aujourd’hui, je ne prends plus plaisir à voir un athlète, autant professionnel qu’amateur, se faire asséner un solide coup avant d’avoir de la difficulté à reprendre ses esprits. Même chose pour les bagarres ou les sports de combat: oui, il est vrai que j’ai toujours le réflexe de bondir de mon siège quand deux joueurs en viennent aux coups, mais je déchante rapidement quand le duel se termine mal. Qui peut réellement prendre plaisir en voyant un être humain se faire passer le knockout?

En tant que fan, je crois que la violence aura toujours une place dans le sport, puisqu’elle est quasi indissociable de l’esprit de compétition et de l’agressivité exprimés lors de confrontations sportives, mais elle doit être encadrée par des règles très strictes, sans quoi le spectacle n’amuse plus, il effraie.

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Pour vous faire votre propre opinion sur la violence dans le sport, écoutez le dernier épisode de Zone franche ici.