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Petites (et enivrantes) confidences sur les Rendez-vous Québec Cinéma

Christine Beaulieu, Denis Côté et Emmanuel Schwartz se souviennent.

Par
Amélie Revert
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URBANIA et les Rendez-vous Québec Cinéma (RVQC) s’unissent pour vous offrir quelques anecdotes croustillantes soutirées à des habitué.e.s du festival.

Les Rendez-vous Québec Cinéma ont 40 ans cette année. Un âge canonique pour un festival incontournable qui mérite qu’on le célèbre comme il se doit : en trinquant à sa longévité, évidemment, mais aussi, et surtout, en racontant quelques histoires à son sujet que vous ne connaissiez probablement pas.

Saviez-vous, par exemple, que la cultissime pièce de théâtre J’aime Hydro, de – et avec – Christine Beaulieu, trouve son origine aux RVQC? On est en 2011, dans un Québec presque paisible qui n’a pas encore connu son Printemps érable, et l’actrice et dramaturge est invitée à présenter un court-métrage qu’elle a coécrit et coréalisé à la Cinémathèque, quartier général des RVQC.

« Je traînais dans le hall et tout à coup, l’ambiance est devenue très intense. Les gens qui sortaient d’une autre projection parlaient fort, étaient agités… », se rappelle-t-elle, sans savoir vraiment ce qui se tramait. Ils venaient de voir Chercher le courant, un documentaire contre le projet de barrage d’Hydro-Québec sur la rivière Romaine. Et c’est à cet instant très précis que l’aventure J’aime Hydro a commencé. « Je suis allée vers le réalisateur, Hugo Latulipe, et on a discuté du film, sans que je l’aie vu. »

«Tu y vas pour une raison, mais ça se peut que tu sois frappé par autre chose.»

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Un vrai moment d’anthologie pour Christine Beaulieu, qui consacre la première scène de J’aime Hydro à cette rencontre 100 % RVQC. « On sous-estime ce qui peut se passer dans ces moments de corridor, entre deux films. » Pour elle, les Rendez-vous portent bien leur nom. « J’ai tout le temps le goût de m’éterniser là-bas, jusqu’à ce qu’on me dise de partir. Tu y vas pour une raison, mais ça se peut que tu sois frappé par autre chose. C’est ce qui est beau dans les RVQC. »

De l’importance du bar

Croiser un artisan du cinéma, rencontrer le milieu ou encore prendre un verre « tout à coup avec un cinéaste qui te fait tripper » : Christine Beaulieu utilise aussi le mot « extraordinaire » pour parler du festival. C’est vrai que l’idée de siroter un gin-to avec Xavier Dolan ou Denis Côté serait séduisante pour n’importe quel cinéphile!

Coïncidence de la vie, Denis Côté, justement, nous confie que « tout a changé quand ils ont mis un bar à la Cinémathèque »! Et Denis Côté est bien placé pour le dire. « Tu parles peut-être au plus vieux des plus habitués des RVQC. Je crois que, depuis 1997, 2019 est la seule et unique année où je n’y ai pas présenté de film », raconte-t-il au détour d’une conversation téléphonique. Wow. Ça en fait des souvenirs.

«Ce soir-là prenait vraiment l’allure d’une fête, car on célébrait l’idée derrière le film elle-même en plus de célébrer les artisans.»

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Et le vénérable cinéaste se met à jaser de la préhistoire de la fameuse Tournée Québec Cinéma, forme itinérante des RVQC. « J’étais dans la cohorte de 2003, coprésentée avec Musique Plus à l’époque, pour la portion Amos et Chibougamau, qui sont probablement les villes les plus loin de la tournée. » Bref, Denis Côté reste vague et mystérieux, mais après un party dans un motel crade, il y aurait eu du vomi dans l’avion du retour… « Sans vouloir nommer personne », bien entendu. Intéressant tout ça.

Revenons un peu dans un Montréal prépandémique. Emmanuel Schwartz, lui aussi, a quelques souvenirs vaporeux de la Cinémathèque pendant les RVQC. « Je n’avais pas pu être à la première de Nous sommes Gold, car j’avais une représentation de théâtre ce soir-là. J’avais rejoint l’équipe après la projection et je me rappelle une soirée très poétique. »

« Le réalisateur, Éric Morin, s’était mis à jouer de la batterie. Monia [Chokri] et moi, nous nous étions mis à chanter les chansons du film. Comme une sorte de cadeau pour le public. Ce soir-là prenait vraiment l’allure d’une fête, car on célébrait l’idée derrière le film elle-même en plus de célébrer les artisans. » On adore l’ivresse de la poésie d’Emmanuel Schwartz, par ailleurs porte-parole des Rendez-vous cette année.

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Des rencontres et encore des rencontres

Bien sûr, les RVQC sont associés à beaucoup plus qu’au plaisir de la beuverie. Emmanuel Schwartz l’exprime mieux que personne, puisque le festival lui a permis de passer l’une des plus belles soirées de cinéma de sa vie. Rien de moins!

«C’est l’endroit pour les objets absolument originaux, artisanaux et de confection particulière.»

« Je participais au jury de Prends ça court et j’ai pu rencontrer le monstre sacré du court-métrage québécois Danny Lennon, qui porte un regard attentif et aimant sur les cinéastes en devenir. Nous avons discuté avec des gens de différentes générations, de différentes disciplines du milieu. » C’est d’ailleurs à cette occasion que l’acteur allait faire la connaissance de Simon Beaulieu, avec qui il a par la suite collaboré.

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« Les Rendez-vous, lieu de rassemblement exceptionnel et forme de démocratie de l’œuvre d’art, donnent une place aux films atypiques. C’est l’endroit pour les objets absolument originaux, artisanaux et de confection particulière. Les RVQC créent une plateforme où ces films-là sont mis sur un pied d’égalité avec des formes plus commerciales. » Emmanuel Schwartz pense notamment à Impetus, de Jennifer Alleyn, « cet objet artistique obtus » dans lequel il a joué en 2018.

Denis Côté est du même avis. Il se souvient des RVQC de 2012, quand Bestiaire, son documentaire sur les animaux, faisait l’ouverture au Cinéma Impérial. « Il y avait une qualité d’écoute, une surprise du public. Je me sentais un peu étrange. Louise Portal était venue me voir après en me disant que c’était vraiment bon et qu’elle n’aurait jamais vu le film s’il n’avait pas été aux Rendez-vous », se remémore-t-il, encore pantois.

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Si vous voulez, vous aussi, avoir des aventures du RVQC à raconter, cliquez ici pour découvrir la programmation de 2022. Pour célébrer ses 40 ans en grand, plus de 300 films seront présentés du 20 au 30 avril, dont 77 en première! Sait-on jamais, vous y croiserez peut-être Denis Villeneuve ou Caroline Monnet.

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Procurez-vous un billet ou un passeport au rendez-vous.quebeccinema.ca.