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Avant de se nexter sur Chatroulette, de se limited profiler sur Facebook ou de retweeter toutes les interventions de @michelleblanc, on peignait dans les grottes de Lascaux, on s’envoyait des signaux de fumée ou — pire encore — on se parlait, tout simplement. Comme l’historique des réseaux sociaux modernes est aussi complexe que les tweets de @pierrecote, on a décidé de présenter le tout sous forme d’une ligne du temps. #epic win.
• Années 1970 – Le phone preaking
Aux États-Unis, les premiers nerds piratent les systèmes des compagnies téléphoniques. On les surnomme phreakers (contraction entre phone et freaks). Ces derniers socialisent entre eux en squattant les boîtes vocales d’extensions libres de grosses entreprises de télécommunications, où ils s’échangent des conseils et des techniques pour profiter davantage de ces systèmes. Le premier d’entre eux serait Josef «Joybubbles» Engressia. La légende veut qu’à l’âge de sept ans, le jeune aveugle ait découvert, par accident, qu’on pouvait faire un interurbain gratuit en émettant une fréquence de 2600 hertz dans le téléphone, avant de faire un appel. Alors qu’il y serait arrivé en sifflant, d’autres pirates y seraient parvenus à l’aide… de sifflets qu’on distribuait alors dans les boîtes de Cap’n Crunch. Parmi eux : Steve Wozniak, futur co-fondateur d’Apple !
• Années 1980 – BBS
On assiste à la montée des Bulletin Board Systems (ou BBS pour les intimes), des forums de discussion électronique en ligne, accessibles via modems. En se branchant sur leur ordinateur personnel, les adeptes partagent des fichiers, en plus de jouer en ligne à des jeux très, très bas de gamme (où ton héros a la forme d’un arobas…). Sur le BBS — comme on n’est encore très loin de la haute vitesse —, télécharger une photo de Pamela Anderson peut prendre jusqu’à 10 minutes. Se masturber tient donc de l’exploit tantrique.
• Années 1990 – Usenet
Autrefois réservé aux chercheurs et aux militaires, Internet devient maintenant accessible au grand public. En plus des courriels et des sites web où on débat de «Pour ou Contre Star Trek ?», on y retrouve Usenet, un gigantesque réseau de forums de discussion. À défaut de se brancher sur leur ordi personnel, les utilisateurs se connectent à un réseau qui s’étire aux quatre coins du globe. C’est un peu comme un BBS, mais sur les stéroïdes. Un Geneviève Jeanson des réseaux de communications, quoi. Tout comme la cycliste, Usenet est aujourd’hui dans l’ombre, alors que de plus en plus d’internautes se tournent vers Google Groups et d’autres forums au design plus attrayant, qui profitent de fonctions plus puissantes et surtout plus simples.
• 1995 – Classmates.com
Neuf ans avant Facebook, un nerd du nom de Randy Conrads inaugure Classmates.com, un espace permettant de retracer amis d’enfance à la garderie, partenaires de badminton au secondaire et autres indésirables. En plus d’être un des premiers sites de réseautage social, Classmates.com est aussi un des plus populaires (qui n’a pas croisé une de ses bannières publicitaires sur Netscape ?) et des plus controversés. En effet, à l’époque, Classmates envoie des courriels aux Internautes pour les convaincre de devenir membre du site, dans lesquels ils affirment qu’une «connaissance» les attend. Mais, une fois branché, les usagers découvrent qu’ils doivent payer un certain montant pour connaître son identité. Une pratique à la fois fausse et frauduleuse qui a d’ailleurs poussé un utilisateur de San Diego à traîner Classmates en cour en 2008.
• 1996 – ICQ
Une bande de geeks israéliens lancent ICQ. Comme son nom l’indique («I seek you» ou «je te cherche»), se distingue des autres logiciels du même genre en offrant une panoplie de moyens pour communiquer avec ses proches et de parfaits inconnus : messagerie hors ligne, clavardage, un bottin d’abonnés, jeux en réseau, alouette. En janvier 2010, on dévoilait la septième mouture de l’application. Encore une fois, ICQ s’est alourdi de nouvelles fonctions, telles que l’intégration à Facebook. Malgré tout, à ce jour, le fameux « uh oh ! » qu’on entend lorsqu’on reçoit un message est toujours numéro trois des bruits les plus désagréables du monde entier (#2 : les pleurs d’un enfant #1 : la prestation de Garou aux Jeux olympiques).
• 2002 – Friendster
Invention des informaticiens californiens Jonathan Abrams et Cris Emmanuel, Friendster répond tout d’abord aux besoins de ses créateurs : rencontrer des gens sans quitter le sous-sol de ses parents. Mis en ligne en mars 2003, le site attire l’attention de millions d’utilisateurs et de médias américains, avant d’être éclipsé par MySpace. Aujourd’hui, il demeure le réseau social le plus populaire en Asie.
• 2003 – LinkedIn
LinkedIn est le cousin corpo de Friendster. Les usagers y créent leur fiche personnelle (qui ressemble drôlement à un CV), ajoutent des copains et des collègues, puis leur demandent de les introduire aux contacts professionnels qu’ils ont en commun, mais qu’ils ne connaissent pas. Bien qu’il compte plus de 60 millions d’utilisateurs, qu’il serve d’outil de réseautage et qu’il permette de publier des offres d’emplois, un sondage maison a révélé qu’aucun pigiste de chez Urbania n’a décroché un contrat via ce portail.
• 2003 – Myspace
Cofondateur du fameux réseau social, Thomas Anderson est aussi le premier «ami» des internautes s’inscrivant au portail archiconnu. Alors que la compagnie rachetée par Fox en 2005 coule présentement à pic (Facebook a supplanté MySpace, 30% des employés ont été remerciés en 2009, etc.), Tom tente de se faire voir ailleurs (@myspacetom sur Twitter, c’est lui). Bien qu’il soit notre ami sur Myspace, Tom pourrait nous cacher quelques trucs « dans la vraie vie ». Sur le web, une rumeur voulant qu’il ait été webmestre de teamasian.com (un site porno) à une autre époque, court depuis des annés.
• 2004 – Facebook
On a tous capté une des nnnnnnombreuses discussions sur le sujet à Christiane Charrette. Alors, passons…
• 2006 – Twitter
Le deuxième outil de prédilection des recherchistes de Christiane Charrette. Parce qu’il allie réseautage social et microblogage, on pourrait comparer Twitter à un échange de textos sur le Web avec la planète entière. L’engin a pris son envol en 2006 et a été propulsé par Jack Dorsey, un designer de logiciel de San Francisco. La beauté de Twitter, c’est que non seulement n’importe qui peut s’en servir, mais qu’il est accessible partout (notamment à l’aide de téléphones intelligents). C’est d’ailleurs ce leitmotiv qui a inspiré le nom de l’engin. En effet, en 2009, Dorsey a révélé au Los Angeles Times qu’un des premiers titres de travail du projet était « Twitch » (nom inspiré du spasme ressenti sur la cuisse lorsqu’un cellulaire vibre dans une poche). Mais, il a laissé tomber l’idée, étant donné que le terme était aussi utilisé pour parler d’un symptôme de dépendance de drogue (tiens, tiens). The rest is #history !
Ce texte est issu du #26 spécial Médias sociaux | Printemps 2010