.jpg)
C’est le bordel chez nous. Y’a des boîtes partout. Mes chats sont heureux, ça leur fait plein de petites maisons.
Mes bobettes traînent sur la table de la cuisine depuis une semaine. Je passe mon temps à chercher les choses essentielles parce que je les ai mises dans des endroits trop stratégiques pour les retrouver. Vous l’aurez deviné : comme des centaines de milliers d’originaux, je déménage à la fin de la semaine.
Personne n’a encore réussi à me faire comprendre pourquoi, sacre-bleu, nous, bons Québécois, déménageons tous le même jour, d’année en année, comme une sempiternelle ritournelle. Tradition complètement débile que le très érudit Wikipédia explique grâce à différentes hypothèses. Mais peu importe la raison du comment, ce phénomène demeure réel et pour ceux qui, à mon instar, le vivent de l’intérieur, ça peut devenir vraiment épuisant. De déménager en général. Le 1er juillet en particulier. J’ai donc décidé d’y aller d’une petite liste de « à faire et à ne pas faire », histoire de détendre l’atmosphère – ou de faire stresser encore plus ceux qui parmi les lecteurs-déménageurs auraient oublié un item de ladite liste.
1- Faites vos changements d’adresse. TOUS vos changements d’adresse. Parce que sérieux, c’est vraiment fatiguant de recevoir le courrier des gens qui habitaient là avant nous, pis avant avant nous, pis avant avant avant nous. J’en profite pour y aller d’un message personnel : Carole Bédard, où que tu sois, je t’en conjure, fais ton os@#$%?& de changement d’adresse chez BMO, parce que ça m’a fait chier de trier ton courrier pendant trois ans, et je ne voudrais pas que le futur locataire endure le même calvaire que moi.
2- Nettoyez un peu l’appartement avant de le quitter. Juste un peu, sérieux. C’est sûr que ce n’est pas le fun de nettoyer la graisse de cuisson accumulée sur les palmes du ventilateur de la cuisine, ni de récurer tous les petits racoins que personne ne voit jamais mais qui se montrent dans toute leur splendeur lorsqu’on déplace les meubles, ni de torcher les traces de merde qui restent pognées dans le haut de la bol de toilette, mais c’est encore moins le fun de le faire quand c’est la merde de l’ancien locataire qui a cru bon vous laisser un cadeau de bienvenue.
3- Si vous ne déménagez pas, ayez un peu de compassion pour ceux qui le font, quand même. Par exemple, si un de vos voisins met deux chaises en bois dépareillées dans la rue, reliées par une ficelle à laquelle est suspendu un écriteau « Demenagement demain de midis à 5 heure, merci de laissé la place libre », faites-le. Même si son français est mauvais, soyez gentil et acquiescez à sa demande. Parce que c’est vraiment stressant de remplir un camion de déménagement parqué en double dans un sens unique. Et ce n’est pas seulement le gars qui écrit au son que vous allez faire chier, mais tout le voisinage.
4- Donnez des choses. Recyclez-en. Faites une vente de garage. Et le reste, ben coup donc, jetez-le. Mais surtout, surtout, ne prenez pas la peine d’emballer dans de vieux journaux Voir le bibelot que votre petite cousine vous a donné à l’échange de cadeaux de Noël d’il y 7 ans. Il a eu une belle vie. C’est le temps de vous en débarrasser maintenant. Même chose pour tous ces chandails qui traînent dans le fond de votre garde-robe et que vous n’avez pas mis depuis que vous avez emménagé là – il y a de cela combien de décennies ? Vous aurez tout le loisir d’accumuler d’autres cochonneries inutiles dans votre prochaine maison, alors à rien ne sert de traîner celles-là.
5- Plusieurs laisseront leurs vieux électros, leurs télé à roulette 32 pouces qui pèse autant de tonnes et autres objets désuets sur le bord du chemin avant de quitter leur ancienne demeure. D’autres auront le réflexe d’aller fouiller là-dedans en se disant « Tiens, des meubles gratis, cool ! ». Résistez. Ne succombez pas à la tentation de ramasser le divan défoncé de feu votre voisin et de le ramener dans votre salon. Même chose pour la belle commode en bois, le splendide tapis afghan et je ne sais plus trop quelle autre babiole. Laissez-les là où elles sont. Comment vous pensez que Montréal s’est retrouvé avec une épidémie de punaises de lit ?
6- Mettez votre chapelet sur la corde à linge la veille du grand départ pour être sûr qu’il fera beau lorsque vous charrierez vos boîtes. Si vous n’avez pas de chapelet sous la main, utilisez n’importe quel autre objet à signification religieuse – une retaille d’hostie, un turban, un couteau, laissez aller votre imagination.
7- Déménagez dans un endroit que vous aimez. Pas simplement le premier loyer du bord, le moins cher ou le-mieux-situé-mais-bordel-que-ce-n’est-pas-insonorisé. Choisissez un appartement calme, lumineux, avec beaucoup d’espace de rangement. Un lieu assez grand pour accueillir votre future progéniture, au cas où vous céderiez finalement aux demandes incessantes de votre blonde qui a donc hâte de faire des enfants. Un petit cocon que vous décorerez à votre goût, où vous aurez envie de vous installer pour un petit bout puisque vraiment, vous y vous sentez chez vous. De quoi éviter de déménager encore une fois l’an prochain. Parce que sérieux, quoi de plus chiant ?