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Petit hommage à la vie en colocation
URBANIA et Swiffer s’unissent pour célébrer les avantages de la colocation.
Il y a quelques années, j’ai décidé de quitter mon 9 à 5 stable pour me lancer à la pige, abandonnant ainsi toute possibilité de bail en solo sur l’île de Montréal. Alors je vis en colocation. Oui oui, même à 30 ans. Des colocs, j’en ai eu de toutes les sortes. De l’auberge espagnole agréable à souhait à être enfermée dans ma chambre, traumatisée par l’ampleur des fêtes que ma coloc organisait.
La vie de colocation vient avec son lot de beaux et de moins beaux moments, mais je souhaite à tout le monde de vivre l’expérience au moins une fois. C’est comme un passage obligé, une façon d’apprendre énormément sur soi et notre façon de vivre avec les autres. Ça nous apprend à être un bon humain de plein de manières. À titre d’exemple, je me base sur une de mes colocations préférées, à cinq personnes (incluant un jeune bébé) dans un immense appartement du Plateau.
Accepter de perdre le contrôle sur son environnement
La colocation, c’est des gens qui se lèvent la nuit pour aller à la salle de bain et qui te réveillent. C’est un coloc saoul qui rentre à 5 h du matin et qui se croit silencieux même s’il se bute contre tous les meubles pour se rendre à sa chambre. C’est ta coloc qui débarque dans ta chambre quand t’es en fin de session parce qu’il faut ab-so-lu-ment qu’elle te parle de sa date. C’est faire l’amour très silencieusement parce que les appartements ne sont pas toujours bien divisés. C’est espérer très fort que tes colocs aient des ébats aussi silencieux que les tiens. C’est s’habituer à ramasser les cotons ouatés qui trainent sur le divan et les miettes des autres sur le comptoir. C’est enlever dans la douche des cheveux appartenant à quelqu’un qui n’est pas ta mère ni ta sœur. C’est passer le Swiffer après un party de cuisine auquel t’as pas participé.
La colocation est une terre de compromis. N’importe qui qui a le moindrement besoin de contrôle va trouver ça difficile au début.
La colocation est une terre de compromis. N’importe qui qui a le moindrement besoin de contrôle va trouver ça difficile au début. Puis, de fil en aiguille, tu lâches prise et c’est là que la magie arrive. C’est là que tu commences à trouver ça drôle, ta coloc un peu pompette qui vient se coucher dans ton lit pour te jaser de sa soirée après un 5 à tard riche en péripéties.
C’est là que tu commences à trouver ça charmant quand ton neveu d’un an et demi se réveille à 6 h et essaie d’entrer dans ta chambre. Puis, tu entends son père lui dire « Non c’est la chambre à Mali qui fait dodo ». Le petit se remettra très vite de sa déception en allant jouer avec les chaudrons dans la cuisine. Un bruit qui, à la longue, ne te réveillera même plus. Parce que oui, on s’habitue à pas mal de choses quand on vit à plusieurs. Ce n’est pas rien de partager intimité et réalité avec des gens qui ne sont ni nos chums-blondes ni notre famille.
Le nerf de la guerre : ajuster son niveau de propreté à celui des autres
Personnellement, je ne suis pas du genre à vouloir vivre à tout prix dans un décor Airbnb jour après jour. J’aime quand il y a de la vie. Est-ce qu’une tasse de café laissée sur le comptoir va me gêner? Pas du tout. À mes yeux, c’est juste normal qu’un espace ait l’air un tantinet habité.
Cela dit, oui, faire ta vaisselle après avoir cuisiné c’est la base et il faut s’ajuster. Les plus clean freaks doivent apprivoiser le désordre et les traîneux doivent faire des efforts pour ne pas rendre les autres fous.
Est-ce qu’une tasse de café laissée sur le comptoir va me gêner? Pas du tout. À mes yeux, c’est juste normal qu’un espace ait l’air un tantinet habité.
Est-ce que vivre à cinq c’était l’enfer pour le ménage? Même pas. C’est sûr qu’avec un bébé qui avait l’âge de systématiquement jeter par terre tout ce qu’on lui donnait à manger, le balai et la moppe se passaient quotidiennement et ça en est devenu une habitude. La laveuse était aussi un bruit de fond auquel on s’est habitués.
Devenir expert pour trouver sa bulle
Dans cet appartement du Petit Laurier, c’était comme s’il faisait toujours soleil. Ma sœur, son copain et leur bébé habitaient l’immense chambre double, j’avais la chambre moyenne et une amie occupait la petite chambre. Pour ma sœur et sa famille, la colocation n’était pas un style de vie idéal. C’était toutefois parfait le temps de magasiner un nid plus définitif. Mais c’est ce que ça donnait : l’impression d’être dans une maison familiale.
J’ai constaté qu’avec le temps, vivre à plusieurs facilite mon processus de « création de bulle ». À cinq, on pourrait s’imaginer que la logistique manque parfois de fluidité. Ce n’était pourtant pas le cas. Les chambres deviennent des sanctuaires hors limite. Le seul lieu qui t’appartient vraiment. Un peu comme à l’adolescence quand tu l’utilisais pour fuir tes parents. Avec le temps, on apprend à connaître les cycles de sociabilité de nos colocs et le nôtre. C’est une excellente façon d’apprendre à reconnaître les signaux qui disent « J’ai besoin d’un peu de solitude ».
L’équilibre qui fait du bien
Ce qui va toujours me manquer de cette dynamique à cinq, c’est l’équilibre qu’on a réussi à prendre sans trop d’efforts. C’était facile dans ce cas-ci, considérant que c’était très familial et que ma relation avec ma sœur est basée sur la transparence et l’honnêteté la plus complète (c’est vraiment plus facile de dire à ta sœur « Fais ta vaisselle » ou « Ramasse tes cheveux dans la douche » qu’à ta meilleure amie).
Mais souvent, après une période d’adaptation qui peut varier en longueur, il y a le moment où l’habitude embarque et que tes colocs deviennent ton ancrage, ton réseau de soutien, ta famille d’accueil et surtout, ceux qui te font le plus rire au monde.
Alors oui, vivre à plusieurs dans un même appartement, ça rend plus flexible humainement (sur le ménage, les habitudes différentes des nôtres, etc.) et ça nous fait développer une capacité d’adaptation à tout casser. Mis à part les bienfaits personnels que ça apporte, ce qui rend l’expérience de colocation inoubliable c’est le fait de se créer une famille hors de sa famille.
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