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Petit guide pour mieux gérer les refus professionnels
Lorsque j’ai été invité au panel Quand un artiste devient entrepreneur: pourquoi et comment faire le saut? de Juste pour rire PRO, j’ai lancé tout bonnement: «on est dans l’industrie du refus!»
Nous sommes tous confrontés à des refus de temps à autre, mais la job d’humoriste nous en amène sans cesse. Des gens refusent de rire à une joke, refusent de venir à nos spectacles, refusent de nous avoir en audition, refusent de nous booker sur leurs shows, refusent de venir à nos podcasts, refusent qu’on aille sur leurs podcasts et encore plus!
Je suis maintenant habitué de me faire claquer le Messenger au nez depuis des années. C’est pourquoi je pense être assez bien outillé pour vous donner quelques conseils afin de gérer des refus professionnels.
Accepter la mauvaise nouvelle
Quand je parle de vivre dans «l’industrie du refus», ça veut aussi dire que ça marche dans les deux sens. Il doit m’arriver à moi aussi de devoir dire «non» à d’autres collègues ou même des amis. La première chose que j’ai envie de dire, c’est que ça ne me fait pas plaisir. Dans un monde idéal, je dirais oui à tout le monde.
C’est pour cette raison qu’il est extrêmement désagréable de tomber sur quelqu’un qui se met à s’obstiner. Je ne suis déjà pas content de devoir annoncer cette mauvaise nouvelle et ce comportement empire la situation. C’est malaisant et ça ne me donne pas envie de l’engager plus tard. Dans le futur, je vais opter pour des gens qui ne m’ont jamais fait sentir mal de devoir trancher en leur défaveur.
Souvent, on est coincé dans un tourbillon de frustration, de colère et de tristesse. Trouvez les bonnes personnes à qui confier vos émotions.
C’est important de prendre ces refus avec classe et dignité. Il y a tellement de candidats qu’il est normal de ne pas toujours être élu. Ce sont des choses qui arrivent.
En même temps, il est primordial de vous laisser vivre vos émotions. Se faire rejeter, ce n’est jamais plaisant. Souvent, on est coincé dans un tourbillon de frustration, de colère et de tristesse. Trouvez les bonnes personnes à qui confier vos émotions et vous délivrez de tout ça.
Vous pouvez en discuter avec des amis et des collègues qui, eux aussi, n’ont pas eu ce que vous convoitiez. Rappelez-vous que vous n’êtes pas la seule personne à être rejetée. La situation est personnelle comme vous avez été rejeté, mais ce ne l’est pas totalement comme plein d’autres personnes l’ont été aussi. Rassurez-vous en vous disant que cette décision ne vise pas que vous personnellement.
Tirez une leçon
Le bon côté d’un refus, c’est la possibilité d’apprendre et de devenir meilleur. Pour ce faire, vous pouvez demander à des amis d’analyser la situation afin de vous concentrer sur vos points à améliorer.
Vous ne voulez pas sonner comme un incel frustré qui s’est fait dire non par la reine du bal.
Dans certains cas, il est possible de demander directement à la personne vous ayant annoncé la mauvaise nouvelle la raison de votre refus. Faites très attention à votre ton et à votre réaction. Vous ne voulez pas sonner comme un incel frustré qui s’est fait dire non par la reine du bal.
Personnellement, ce n’est pas quelque chose que j’ai osé faire, mais j’ai des collègues qui ont appris quelque chose des raisons d’un refus. Principalement parce qu’il est très rare qu’on se fasse dire la vérité dans ce genre de situations. Souvent, les gens sont mal à l’aise dans ces scénarios et ont peur de nous faire de la peine (et de devoir nous gérer par la suite).
Même que vous seriez surpris du nombre de situations où vous n’auriez rien pu faire mieux. Il y a des facteurs qui vous sont inconnus et que vous ne pouvez pas contrôler, comme le népotisme par exemple.
Nonobstant tout ça, la solution c’est de tenter de s’améliorer à long terme. C’est tout ce qui compte.
Comparez-vous avec vous-même seulement
Si quelqu’un obtient un contrat pour lequel vous avez été refusé et que ça vous crée de l’amertume, regardez ailleurs. La comparaison n’amènera jamais à quelque chose de bon. Elle n’est jamais satisfaisante. Si cette personne se plante, ça ne changera rien au fait que vous n’avez pas été choisi. Si elle réussit avec brio, vous ne serez pas heureux.se pour elle.
La rancoeur est un moteur fort, mais qui rend le voyage pénible et qui n’amène jamais à une belle destination.
Vivre dans la comparaison est la meilleure façon de cultiver son amertume. Les gens amers n’arrivent jamais à être heureux. Au lieu de vouloir montrer aux gens qui les soutiennent qu’ils sont capables de grandes choses, ils veulent prouver à des personnes qu’ils détestent qu’ils avaient tort. La rancoeur est un moteur fort, mais qui rend le voyage pénible et qui n’amène jamais à une belle destination.
De toute façon, votre but personnel n’est pas de recevoir l’approbation des autres, c’est de devenir plus compétent de mois en mois. On ne peut plus rien faire à la suite d’un rejet, sauf de s’en servir comme motivation positive.
Une question que je me pose constamment c’est: «Est-ce que je suis meilleur qu’il y a deux mois?» C’est tout ce qui compte.
Tenez-vous occupé
Personnellement, je trouve plus facile de gérer un rejet lorsqu’il s’agit d’un projet parmi tant d’autres. Que ce soit un festival qui refuse de me produire ou une émission de télé qui ne me veut pas sous ses caméras, ça m’affecte moins quand j’ai d’autres projets à avancer.
On réalise qu’il y a bien plus que cette opportunité dans notre industrie et que ce n’est pas la fin des haricots si on ne peut pas y accéder tout de suite.
Ainsi, tout mon monde ne s’écroule pas lorsque je lis que je n’ai pas été sélectionné. J’ai d’autres projets qui me valorisent et qui me font sentir bien. Bien que j’aurais aimé profiter de certaines occasions de level up ma carrière, je ne me trouve pas devant rien. J’ai placé mes œufs dans d’autres paniers.
Que ce soit par des formations, des cours en ligne, de l’expérience personnelle ou du réseautage, on réalise qu’il y a bien plus que cette opportunité dans notre industrie et que ce n’est pas la fin des haricots si on ne peut pas y accéder tout de suite.
Demeurez dans la gratitude
Le meilleur truc pour garder notre résilience et continuer de persévérer, c’est de rester dans la gratitude. Soyez content de ce que vous avez. Arrosez votre potager au lieu de regarder celui de votre voisin.
Dans certains cas, on remercie la providence de ne pas avoir eu quelque chose parce qu’on était objectivement pas prêt. On a raté une chance de se planter. Ça peut prendre du temps, mais rien n’est plus soulageant que de réaliser qu’on a évité une situation qui nous aurait fait reculer au lieu d’avancer!
Voilà, c’étaient quelques trucs que j’ai développés à force de recevoir des messages qui commencent par «Merci, mais nous sommes désolés de vous dire que…». Qui sait? Peut-être que ces portes aujourd’hui fermées seront ouvertes pour nous plus tard, mais ça ne sera pas le cas si on n’évolue pas.
C’est donc le temps de retrousser ses manches et de saisir les prochaines occasions!