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Petit guide des rénos écolos
URBANIA et RECYC-QUÉBEC s’unissent pour vous donner quelques conseils qui transformeront vos rénos en véritable histoire à succès de la récupération!
Vous songez depuis longtemps à remplacer les vieilles armoires de votre cuisine? Votre salle de bain a vu grandir deux générations depuis sa dernière rénovation? Votre toiture est finie, la plomberie est à refaire? Vous rêvez d’un concept à aire ouverte et tout ce qui vous en sépare est un mur qui semble si facile à démolir?
Selon Nicolas Bellerose, conseiller en environnement chez RECYC-QUÉBEC, le Québec génère annuellement environ 3,5 millions de tonnes de résidus provenant des chantiers de construction, de rénovation ou de démolition. Et ce qui est inquiétant, c’est que presque la moitié (47 %) termine sa vie dans un site d’enfouissement… Ça soulève une méchante bonne question : qu’est-ce que je peux faire pour contribuer à réduire cette quantité de résidus?
Planifier, planifier, planifier!
Bien sûr, tout le monde sait qu’il faut aller porter ses résidus de chantier à l’écocentre, mais comment bien le faire? Selon Nicolas Bellerose, la clé se trouve dans la planification des travaux à exécuter, étape par étape. Pour commencer, il est recommandé de délaisser la traditionnelle démolition et de prévoir plutôt la déconstruction d’une pièce ou d’une structure. Opter pour l’emploi d’outils de précision (plutôt que pour le cathartique coup de masse) vous permettra de trier plus facilement les matières, mais aussi d’en conserver la qualité. Ainsi, il y aura plus d’options de réemploi pour le bois, la céramique, le verre ou la quincaillerie que vous recueillerez.
Avant de louer un conteneur, posez des questions à l’entreprise afin de savoir ce qu’il adviendra des matériaux que vous y déposerez.
Seront-ils acheminés vers un centre de tri spécialisé afin d’être recyclés ou vers un site d’enfouissement? Il n’est pas toujours facile d’obtenir cette information, mais elle peut faire une grosse différence pour la planète.
S’il s’agit d’un projet de plus petite envergure, prévoyez de faire vous-même le tri des matériaux. En séparant le bois, les métaux, le gypse, la laine minérale, etc., vous éviterez la contamination des matières réutilisables ou recyclables et faciliterez le travail des employé.e.s de votre écocentre. Un geste simple à faire dès le début des travaux! Parce qu’on va se le dire, il n’y a rien de pire que de tenter de tout trier à la fin.
Maximiser le réemploi
Tous les matériaux doivent-ils forcément prendre le chemin de l’écocentre? Bien sûr que non! Nicolas Bellerose nous encourage à faire preuve de créativité pour réutiliser nous-mêmes nos résidus afin de leur donner une deuxième vie (ou une troisième, ou une quatrième). En discutant avec l’expert, je constate que c’est une stratégie gagnante pour la planète, mais aussi pour nous, puisque le prix des matériaux a grandement augmenté au cours des dernières années.
Que faire de nos vieilles armoires de cuisine? Pourquoi ne pas les réutiliser dans le cabanon, dans le garage ou au chalet? Et ces vieilles fenêtres qui viennent d’être remplacées, à quoi pourraient-elles servir? Sortez des sentiers battus! Pourquoi ne pas en faire une petite serre pour le potager? Ou une grande vitre pour séparer un espace dans la maison?
Si vous n’avez pas d’autres projets personnels en tête, sachez que certains de ces matériaux pourraient faire des heureux sur les plateformes de revente en ligne. Après tout, les déchets des uns font les projets de bricolage des autres!
Sur l’île de Montréal, il existe aussi des organismes voués au réemploi de matériaux, neufs ou usagés, où on trouve des matériaux revalorisés à prix abordables. Le genre d’endroit où on peut vouloir se rendre aussi bien avant ses rénovations, pour faire des achats, qu’après, pour faire un don!
Penser à l’avenir
Le projet de se lancer dans une série de travaux, petits ou grands, peut être vertigineux, et il est difficile de penser en plus à ce qu’il adviendra de nos nouvelles installations dans 20 ou 30 ans… Pourtant, réfléchir tout de suite à la façon dont on pourra récupérer nos matériaux plus tard est une stratégie gagnante à la fois pour aujourd’hui et pour demain.
Choisir des matériaux qui pourront être réemployés plus tard est une sage décision. J’interroge l’expert de RECYC-QUÉBEC sur ce que cela peut signifier concrètement, et il me donne l’exemple du revêtement des toitures de maison. Le classique et répandu bardeau d’asphalte a très peu de débouchés sur le marché des produits recyclables, alors que les toitures de métal auront une belle vie après leur utilisation première. Il me parle aussi du choix à faire entre planchers de bois franc et planchers flottants. Ces derniers ont connu une grande popularité dans les maisons québécoises ces dernières années, mais leurs matériaux se recyclent moins bien que le bois franc. Certes, ils sont un peu moins chers à l’achat, mais leur coût environnemental se fera sentir dans les années à venir.
La qualité des matériaux est aussi un facteur qui compte beaucoup. La durée de vie de matériaux de qualité est beaucoup plus longue, ce qui signifie qu’on n’aura pas besoin de tout arracher pour recommencer dans seulement 5 ou 10 ans. Choisir la qualité, c’est réduire à la source la quantité de matières résiduelles à venir. Parce qu’au bout du compte, ce qu’on souhaite, c’est réduire notre consommation de matériaux et de ressources. Le réemploi et le recyclage ne suffiront pas si la réduction ne fait pas aussi partie de l’équation dès le départ.
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On peut tous et toutes contribuer à réduire la quantité de résidus produits par nos chantiers de construction, un geste à la fois. À ce sujet, RECYC-QUÉBEC met un paquet d’outils pertinents à la disposition des citoyen.ne.s qui prévoient faire des rénos, comme la liste des centres de tri de la province et l’application Ça va où?, dans laquelle les différents responsables municipaux peuvent mettre à jour des informations géolocalisées pour nous aider à bien disposer de nos matières résiduelles.
Pour en savoir plus sur la gestion responsable des résidus de rénovations, consultez le site Web de RECYC-QUÉBEC.