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Palmarès des pires « bonnes idées » des 0 à 5 ans

À quoi ça ressemble, le quotidien d’éducateur.trice de la petite enfance?

Par
Daphné Laurier-Montpetit
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URBANIA et le Parcours travail-études en petite enfance unissent leurs forces pour mettre en lumière le métier d’éducateur.trice de la petite enfance.

Tester ses marqueurs sur les murs, se rentrer une bille dans le nez, goûter au contenu de sa couche… Nos adorables tout-petits et toutes-petites débordent d’imagination quand il est question d’avoir de « fausses bonnes idées »… Comment réagir à ces grands élans de créativité?

La petite enfance est un moment extraordinaire dans la vie d’un humain. En effet, c’est de 0 à 5 ans que le cerveau est le plus actif. Malheureusement, cette belle évolution cognitive passe souvent par des expériences de type essai-erreur, parfois cocasses – mais parfois risquées!

En tant que future maman (22 semaines, merci, merci!), je m’inquiète déjà de ce qui pourrait arriver quand je vais regarder ailleurs ou, pire, quand je ne serai pas là. Pour me rassurer, j’ai eu (la douteuse) idée de demander à mes amis.es parents quelles étaient les pires « bonnes idées » qu’avaient eues leurs petits trésors. Ouch!

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Deux Tylenol plus tard, je me suis entretenue avec Justine Fournier, une éducatrice de la petite enfance qui travaille en CPE depuis plus de 15 ans, pour savoir comment gérer ces situations. Voici donc le palmarès des vraies pires « bonnes idées » des enfants de mon entourage et, surtout, les conseils d’une éducatrice d’expérience (maintenant directrice de CPE) pour que tout le monde en sorte indemne.

« Bonne idée » nº 5 – Exploration caverneuse

Amina*, un an et demi, trouve par hasard un petit morceau de styromousse. Ne sachant pas quoi en faire, elle choisit de se l’enfoncer dans l’oreille. Que fait son éducateur.trice?

Le conseil de l’éducatrice :

« En théorie, si un enfant manipule des petits objets, il doit être sous la surveillance d’un adulte. On s’assure de prévenir ce genre de situation. Mais si ça arrive malgré tout, on appelle le parent pour qu’il vienne chercher son enfant et aille consulter. »

« Bonne idée » nº 4 – Les jeux de (salle de) bain

Par un beau matin, Emma*, trois ans, décide de jouer avec le canard en plastique. Ce n’est pas l’heure du bain, mais ce n’est certainement pas ce qui l’arrête ! Emma se rabat sur la source d’eau la plus proche : la toilette. Que faire ?

Le conseil de l’éducatrice :

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« Ma première observation, comme éducatrice, c’est que l’enfant a besoin de jouer dans l’eau! La solution serait donc de lui installer un bac d’eau avec des jouets appropriés. Si elle est en âge de comprendre, on peut lui expliquer pourquoi la toilette n’est pas un bon endroit pour jouer. Sinon, on la redirige simplement vers un endroit acceptable. »

« Bonne idée » nº 3 – Coup de ciseaux

Noah* a quatre ans et adore le bricolage. Malheureusement, aujourd’hui, le papier de bricolage ne l’inspire pas tellement. Il décide plutôt de donner un grand coup de ciseaux dans ses cheveux (la couette la plus visible, bien en avant, évidemment). Comment réagir?

Le conseil de l’éducatrice :

« Ah, ça arrive souvent chez les enfants de trois ou quatre ans… Malheureusement, une fois que le mal est fait, il est fait! On opte généralement pour des conséquences réparatrices, mais dans ce cas-ci, difficile de faire une réparation. Alors on raconte la situation aux parents, on explique à l’enfant pourquoi c’est important que ce soit le coiffeur ou la coiffeuse qui coupe les cheveux et puis… on vit avec les conséquences. Ça arrive! »

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« Bonne idée » nº 2 – La fourchette curieuse

C’est l’heure de la collation et Liam* décide de faire une expérience avec son corps. L’éducatrice le retrouve en train d’enrouler son pénis avec une fourchette. Quelle est la procédure à suivre?

Le conseil de l’éducatrice :

« Ici, on est dans l’apprentissage de l’intimité. On doit expliquer à l’enfant qu’il peut jouer avec son pénis sur son matelas de dodo, dans sa chambre à la maison ou à la toilette. On ne le chicane pas, on lui explique simplement le concept de l’intimité… et le danger de se blesser avec une fourchette! »

« Bonne idée » nº 1 – L’envol de super-bébé

Ahmed* adore les superhéros! Il joue souvent à se déguiser comme Superman et s’invente toutes sortes d’aventures. Aujourd’hui, il décide de s’investir dans le method acting. Il met sa cape et s’élance du haut des marches pour voler comme son héros préféré. La suite?

Le conseil de l’éducatrice :

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« C’est le genre de chose qu’il faut prévoir pour prévenir… L’enfant ne devrait jamais avoir accès à des escaliers sans surveillance d’un adulte. Mais si un accident arrive, on gère l’urgence : on donne les premiers soins, on va à l’urgence avec l’enfant, on contacte les parents… Si d’autres enfants ont été témoins de l’accident, on fait un suivi sur la situation avec eux. »

* Les prénoms ont été changés pour préserver l’anonymat des p’tits cocos.

Ce que j’ai appris…

Après ma discussion avec Justine, je conclus que rien ne peut déstabiliser cette femme. Tout au long de notre conversation, elle s’exprimait non seulement avec assurance, mais aussi avec un ton incroyablement affectueux et amusé (même quand elle me parlait des enfants qui se mettent des crottes dans la bouche, oui oui!). « C’est un métier exigeant et encore sous-estimé, dit-elle, mais les enfants te redonnent l’énergie qu’ils te prennent. On voit les enfants grandir et évoluer. Ils nous font rire, on s’attache. »

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Le travail d’éducateur.trice demande de grandes capacités d’observation et beaucoup de patience. Nos éducateurs.trices sont expert.e.s et passionné.e.s, dévoué.e.s, déterminé.e.s à collaborer avec les parents pour le bien-être de chaque enfant. Bref, c’est en pleine confiance que j’enverrai mon futur bébé (et toutes ses mauvaises idées) en CPE ou en garderie l’année prochaine!

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Le métier d’éducateur.trice en petite enfance vous intéresse? Il n’est pas trop tard pour vous inscrire au Parcours travail-études en petite enfance, offert dans plusieurs cégeps du Québec, dès cet automne! Ce programme de 18 mois vous permet d’apprendre en situation réelle de travail, en plus de vous rémunérer pour vos heures d’étude. Renseignez-vous sur le programme!