Logo

Oui, au-delà des partis

Par
Catherine Fournier
Publicité

Si 2020 est déjà une grosse année en soi (et c’est un euphémisme!), elle marque aussi le soixantième anniversaire du début de la Révolution tranquille, le cinquantième de la crise d’Octobre, le quarantième du premier référendum sur l’indépendance du Québec et le vingt-cinquième du second. Costaud programme au chapitre des commémorations.

Nous pourrions aussi choisir de le voir comme un signal : nous sommes plus que mûrs pour un nouveau dialogue sur notre avenir collectif.

En 2020, à quel Québec pouvons-nous aspirer? Construire, sur les bases de ce riche bagage hérité du passé, un projet d’avenir, en définissant et en concrétisant ce que nous sommes et ce que nous souhaitons être.

Publicité

Justement, ce vendredi 30 octobre, nous soufflerons les 25 bougies du référendum de 1995, une consultation populaire sans pareille, au cours de laquelle 93,25% de la population québécoise a exercé son droit de vote : un record historique presque inégalé en Occident. Aujourd’hui, cependant, des millions de Québécoises et de Québécois ne peuvent se targuer d’avoir voté ce jour-là. Ce sont en effet l’ensemble des 42 ans et moins qui n’étaient pas nés ou qui n’avaient pas encore le droit de vote à l’époque, en plus de toutes celles et ceux qui sont arrivés au Québec et l’ont enrichi depuis.

La question demeure pourtant entière. En 2020, à quel Québec pouvons-nous aspirer? Construire, sur les bases de ce riche bagage hérité du passé, un projet d’avenir, en définissant et en concrétisant ce que nous sommes et ce que nous souhaitons être : nos valeurs, nos institutions, nos droits et nos devoirs. C’est, à mon sens, la nouvelle ambition qui doit nous guider dans la relance de cette grande idée de société qu’est celle de bâtir un pays.

Voir cette publication sur Instagram

Campagne référendaire, octobre 1995. C’était il y a 25 ans. #archives #polqc

Une publication partagée par Catherine Fournier (@cathfournierqc) le

Publicité

Il y a quelques jours sur Instagram, j’ai partagé cette photo d’archives de la campagne référendaire de 1995. La bannière «OUI au-delà des partis» avait été installée sur l’édifice du Centre St-Pierre par des militants souverainistes qui ne s’identifiaient pas à la coalition des partis pour le OUI. Ce message peut également s’inscrire dans la dynamique contemporaine du mouvement. Les partis ne suffisent pas à rallier une majorité de la population autour d’un projet de l’envergure d’un pays, d’autant plus lorsqu’ils sont plusieurs partis à avoir en commun ce même projet. Un résultat de 50% + 1 de la population du Québec avec un taux de participation égal à celui de 1995 équivaudrait aujourd’hui à plus de trois millions de votes. La CAQ n’a obtenu que la moitié de ce nombre pour former un gouvernement confortablement majoritaire en 2018 : c’est tout dire.

Surtout, à l’heure où la population a de moins en moins confiance en les partis politiques et à celle où les citoyennes et les citoyens sont de moins en moins nombreux à s’y engager, il faut arriver à repenser l’action politique du mouvement souverainiste en dehors du cadre partisan si l’on veut arriver à le relancer. Les partis existent et continueront bien sûr d’exister. Seulement, ils ne suffisent pas à la tâche ou, pire, ils y nuisent lorsqu’ils s’affrontent sur le plan électoral.

Il faut arriver à repenser l’action politique du mouvement souverainiste en dehors du cadre partisan si l’on veut arriver à le relancer.

Publicité

Que faire, dans cette situation? La complémentarité des approches doit être préconisée. L’analyse que je défends depuis que je suis députée souverainiste indépendante est que pour arriver à relancer le mouvement, il faut réussir à rejoindre les nouvelles cohortes d’électeurs et à remobiliser la frange de la population qui a perdu espoir que le projet de pays pourrait un jour se réaliser. C’est ainsi que nous réactiverons la ferveur nécessaire pour qu’un espace de rassemblement se dégage sur le plan électoral, au palier politique québécois. Lorsque la population bouge, le politique suit.

Il importe de préciser qu’un projet politique comme l’indépendance ne pourra jamais réussir si la population n’a pas confiance en la politique tout court, d’abord. Nous devons donc agir sur ce front en priorité, en invitant à la réappropriation du concept de souveraineté populaire. De même, pour démontrer sa pertinence et attirer à l’extérieur des cercles déjà convaincus, le projet souverainiste doit être concrétisé de façon à illustrer clairement le Québec auquel il est permis d’aspirer.

Publicité

L’an dernier, j’ai publié un livre intitulé Le projet Ambition Québec : s’organiser pour l’indépendance aux éditions Somme toute, puis ai annoncé qu’une organisation homonyme serait officiellement lancée dans les mois qui suivraient. La COVID nous a finalement demandé un petit peu plus de patience, mais surveillez-nous : ça s’en vient très bientôt. Mon petit doigt me dit que vous devriez marquer la mi-novembre à votre calendrier…

VUE DU FOND

La semaine dernière à l’Assemblée nationale, la petite Flora, fille de la députée Émilise Lessard-Therrien, est devenue le premier bébé à siéger avec sa maman au Salon bleu, signe qu’on avance, enfin! Les gazouillis de Flora se sont même fait entendre à la période de questions, détendant l’atmosphère. Les enfants ont cette capacité de nous ramener à l’essentiel. Et si on avait trouvé la clef pour assainir la dynamique parlementaire? ;-)

Publicité