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Où est passé le tofu?

Les entreprises n’étaient pas prêtes au réveil collectif.

Par
Jasmine Legendre
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«Prends tout ce qu’il y a dans les présentoirs, il n’en restera plus demain», me dit le commis d’épicerie alors que je tentais désespérément de trouver du tofu extra-ferme (sans saveur ajoutée) au marché Tradition en face de chez URBANIA.

Il m’explique du même souffle que la crise du tofu, «c’est une réalité», et que les gens adoptent de plus en plus la «mode» du végétarisme. Ce qu’il ne sait pas, c’est que je fais partie de cette «tendance» alors que je terminerai quelques jours plus tard mon mois «sans viande». Finalement, le 1er mars j’ai décidé de le poursuivre, mais c’est une autre histoire.

Reste qu’il a raison, le tofu et les autres protéines végétales sont des denrées presque rares actuellement. Les épiceries sont même «surprises» d’en recevoir dans leur commande.

D’ailleurs, la compagnie québécoise Unisoya a décidé de ne plus vendre à Maxi et Provigo par manque de stock. Les détaillants se sont donc tournés vers Sunrise, entreprise de Vancouver, qui a aussi du mal à répondre à la demande.

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Qu’est-ce qui se passe?

Après avoir parlé d’une traditionnelle pénurie en janvier alors que les gens se garrochent vers le gym et le tofu pour perdre les kilos accumulés pendant les Fêtes, on se rend compte au terme de février que le «problème» est là pour rester.

Ce matin, La Presse remettait les pendules à l’heure : difficile de répondre à la demande croissante en aliments végétariens alors que les ventes ont bondi de 35% au cours de la dernière année.

Pour le tofu, c’est 30% de plus de ventes seulement pour l’automne 2018 et 100% d’augmentation en deux ans.

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Pour le tofu, c’est 30% de plus de ventes seulement pour l’automne 2018 et 100% d’augmentation en deux ans. C’est beaucoup pour l’entreprise Horizon Nature, le plus grand producteur de protéines végétales et bio au Québec, qui ne compte que 100 employés, mais 1300 clients et 3000 produits.

En entrevue avec La Presse, le propriétaire Daniel Dubuc croit que c’est parce que les gens commencent à prendre conscience des changements climatiques avec l’été étouffant qu’on a eu.

Netflix et ses documentaires sur l’impact de l’industrie de l’élevage de viande sur la planète auraient aussi joué sur la conscience collective.

En ayant de plus en plus d’alternatives à la viande, il devient donc plus facile de troquer son steak pour une boulette de protéines végétales assaisonnée.

A&W, Burger King et même PFK offrent une option de burger végé sur leur menu (allô McDo, t’attends quoi pour emboîter le pas?) pour les cravings post-soirée-arrosée.

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De ma propre expérience, il est effectivement plus facile de migrer vers un mode de vie végétarien en 2019, qu’il y a quelques années. J’avais essayé, mais par manque de choix (et sûrement de volonté), je n’avais réussi qu’à tenir trois mois.

Mais maintenant que le nouveau Guide alimentaire canadien suggère de consommer davantage de protéines végétales, les gens sont plus prompts à essayer le végétarisme. Les restaurants diversifient leur offre et les entreprises promettent d’augmenter (voire doubler, pour l’industrie du tofu) leur production d’ici 2020.

Reste à voir si ça sera suffisant pour répondre aux envies grandissantes de délaisser la viande. On l’espère.

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