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On voulait tous être dehors, mais être dehors ça coûte cher

C’est pas juste vous, le prix d’à peu près tout a augmenté!

Par
Billy Eff
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Ça fait maintenant deux mois que les terrasses sont ouvertes et que notre vie sociale semble revenir un peu plus à la normale chaque jour. Les festivals ont repris, les campings sont bookés, et on est contents de pouvoir, enfin, être à l’extérieur de chez nous.

Mais un court arrêt à la machine à café lundi matin a confirmé une impression que vous avez probablement aussi eue: sortir ça coûte cher! On s’attendait à un hot vax summer, à un été de terrasses cocktails en main, un été rempli de week-ends au chalet et de vêtements de designers locaux.

Et ce rêve reste tout à fait possible, il faut juste avoir un compte en banque solide!

Ce n’est pas juste vous: (presque) tout est effectivement un ti-peu plus cher, dans notre monde post-confinement. Et, comme toujours lorsqu’il est question de prix, il y a plusieurs situations qui causent ces augmentations.

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Sortir, manger, boire

«Je pensais sortir prendre quelques verres, tranquille, avec des amis sur une terrasse. Ç’a fini par me coûter 100$.»

Ce genre de phrases là, on l’entend souvent, ces jours-ci! C’est vrai que pour plusieurs, ça peut être toute une claque de réaliser à quel point les prix ont augmenté dans les bars et restaurants. Il faut dire que c’est probablement l’industrie qui a pris le plus cher, durant la pandémie. Des coûts additionnels ont été déboursés par les restaurateurs qui souhaitaient pouvoir accueillir en toute sécurité leurs clients. Toutefois, la Santé publique a dû recommander la fermeture des salles à manger, ce qui a grandement affecté la situation économique déjà peu idéale de l’industrie.

Le climat est tout désigné pour que le coût de votre soirée vous frappe un peu plus fort qu’avant la pandémie.

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L’hospitalité est déjà un milieu où les profits sont souvent dérisoires, donc les propriétaires d’établissement doivent maintenant passer le bill au consommateur. Le prix de la nourriture a augmenté dans la dernière année, de près de 30% selon l’indice FAO de l’ONU. L’alcool coûte aussi maintenant plus cher, la SAQ ayant récemment augmenté ses prix pour la deuxième fois en deux mois. Comme pour la nourriture, c’est la hausse du coût de transport et des délais dans la logistique d’approvisionnement qui peut en partie expliquer cette envolée.

Combinez à cela une pénurie de main-d’œuvre qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans cette industrie, et le climat est tout désigné pour que le coût de votre soirée vous frappe un peu plus fort qu’avant la pandémie. C’est une nouvelle réalité à laquelle on devra s’habituer!

Les produits de consommation

On vous en a déjà pas mal parlé dans les derniers mois, mais le prix d’autres objets du quotidien a aussi augmenté, et certains items sont carrément en rupture de stock. La pénurie de containers et le blocage du canal de Suez ont entraîné de grands chocs dans la chaîne mondiale d’approvisionnement. Une bonne partie des items que vous avez autour de vous ont été acheminés via d’énormes navires de marchandise. Lorsque la pandémie est survenue, plusieurs problèmes de visas, de cas de foyers de COVID, et d’incertitude face à ce problème mondial ont ralenti ce processus habituellement très fluide. Cela entraîne, mercantilisme oblige, des coûts additionnels qui sont souvent refilés au consommateur.

Ça fait beaucoup de petites hausses de prix qui s’additionnent rapidement!

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Pour l’industrie du vêtement, les prix ont grimpé d’environ 3,9%, contre 4,2% pour l’habitation et 7,6% dans les transports, au mois de mai dernier, par rapport à avril. Ajouté au 1,5% du coût de la nourriture et le 1,8% d’augmentation pour les loisirs en général, et ça fait beaucoup de petites hausses de prix qui s’additionnent rapidement!

Les matériaux bruts

Peut-être que la réalisation que le coût de la vie n’est plus le même vous est venu plus tôt ce printemps. Si de nombreux Québécois étaient fin prêts à se construire un nouveau deck, après un an à regarder des émissions de rénovations pour passer le temps, leurs ardeurs furent freinées par le prix du bois.

Entre avril 2020 et avril 2021, le prix du bois de construction a augmenté de près de 200%. Cela est en partie causé par la pandémie, qui a forcé les scieries à fermer, provoquant un véritable court-circuit dans la chaîne d’approvisionnement. Si plus d’un an plus tard, l’approvisionnement reprend son cours, la demande ne baisse pas. Cela déconcerte tout le monde, y compris l’industrie du bois elle-même!

Si plus d’un an plus tard, l’approvisionnement reprend son cours, la demande ne baisse pas.

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Comme le rapporte le magazine spécialisé Canadian Forest Industries: «Les scieries canadiennes ont vendu leurs produits en quelques secondes chaque fois qu’ils ont été mis sur le marché (…) La poursuite des hausses de prix a été accueillie avec incrédulité; cependant, les stocks tout au long de la chaîne d’approvisionnement sont si bas que les clients ne pouvaient rien faire d’autre que de payer.»

C’est aussi ce qui explique en partie l’envolée du marché immobilier, et les prix des nouvelles constructions. Toutefois, comme le notait récemment Pierre-Olivier Zappa, le bois retrouve son prix habituel, et les changements côté consommateur devraient se voir à partir de l’automne.

Ça fait bizarre à tout le monde. Après 16 mois de confinement, on n’était plus habitués à dépenser autant, ou aussi vite. On avait oublié le coût de la vie, les petits imprévus financiers qui changent la soirée quand on se laisse emporter par nos amis. Et entre l’inflation, les pénuries et les restrictions sanitaires qui freinent les cargos, ce n’est pas une tendance qui risque de ralentir d’ici tôt.

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Il y a beaucoup de nouvelles choses auxquelles on devra s’adapter dans un monde post-pandémique, c’est qu’être dehors, ça va coûter cher!