.jpg)
Ça a commencé hier après-midi, à peu près au moment où le monde au bureau commence à regarder sa montre plus qu’une fois au quart d’heure. Y’a Jean Airoldi qui a changé son statut Facebook, de « marié » à « célibataire ». (On a les screenshots pour le prouver, imagine)
Évidemment, les as reporters de Hollywood PQ sautent sur la nouvelle et se font confirmer la chose par la relationniste du chef de file québécois en stylisme dix-trentesque. Et je suis perplexe.
Ce n’est pas que le potin, généralement, me déplaise. J’aime le juicy comme tout le monde, et peut-être même un peu plus. Je ne vais pas non plus vous sortir la rengaine de « il y a don ben des affaires plus importantes que ça dans le monde, des enfants meurent de faim en Afrique et la forêt amazonienne et les gaz de schiste ». On le sait tous, ça, et ce n’est pas l’imminence d’un typhon en Asie du Sud-Est qui va nous empêcher d’aller fouiner sur TMZ une fois de temps en temps.
Mais il faudra un jour que nos vedettes se rendent compte qu’ils ne sont pas Kim Jong-Un et que chacune de leurs déclarations ne fait pas trembler la planète.
Je m’excuse, Jean Airoldi, mais: t’es pas Bono, ni Charlie Sheen, ni même Véronique Cloutier. T’es Jean Airoldi. Faire sortir une déclaration officielle au sujet de ta séparation et de la vente de ton chalet par la bouche de ton agente, c’est le $30 le moins bien dépensé de ta semaine. (Je ne connais pas les tarifs de Sonia Gagnon de l’agence Sonia Gagnon, remarque; c’est peut-être inclus dans son forfait à l’année, il a 3 déclarations officielles aux médias et il lui en restait encore 2 en banque jusqu’en décembre.)
Il se trouve beaucoup de gens pour dire qu’au Québec, on est un petit peuple. Je ne suis pas de cet avis, loin de là, et quoi qu’en disent les chroniqueurs misérabilistes, je trouve que notre province, règle générale, s’en tire plutôt bien.
Mais il va falloir qu’on fasse quelque chose avec nos « stars », parce que, bon dieu de bon sang, qu’est-ce que nos potins locaux sont de calibre Bantam-deux-B.
Aux États-Unis, je veux bien, ils ont une quinzaine de magazines à potins. Ils ont aussi le plus gros star-système du monde, alors ils peuvent certainement se le permettre. Mais, je vous le demande, c’est quand la dernière fois qu’une nouvelle potino-artistique québécoise vous a intéressée, et pas au troisième degré d’ironie? Il faut voir la réalité en face: le Québec n’a pas de Lindsay Lohan. Quand je vois un magazine faire sa une avec un des gars des Grandes Gueules qui s’est foulé une cheville (« Urgence à l’île-des-Soeurs ») ou j’entends qu’un vague troisième rôle de 30 Vies sort un communiqué de presse pour annoncer son coming-out en même temps que le lancement de sa ligne de bretelles (disponible à l’Aubainerie!), ça me fait de la peine pour nos artistes.
Parce qu’on se comprend: un communiqué repris dans le HuffPo ou un photographe de La Semaine qui assiste à ton mariage, ça ne se fait pas tout seul. J’ai donc, en ce moment, une petite pensée pour notre petit Clinton Kelly à nous, qui a pris du temps entre paqueter sa collection de peignoirs en satin et ses draps en coton égyptien avec un plus haut thread count que les cotes d’écoute de MaTV pour se demander si le Peuple devait être mis au courant de son malheur romantique. Et, pliant sa taie d’oreiller brodée « LUI » (parce que madame a certainement gardé celle qui est brodée « ELLE »), il s’est dit: « Mais bien sûr que oui. Vite, appelons Sonia. Je ne peux pas continuer à laisser planer le doute: l’heure est grave. »
Alors un message à 97% des membres de l’UDA: si tu penses que les gens s’intéressent à ce qui se passe présentement dans ta vie, t’as tort. Au pire, si c’est vraiment majeur, fais un post sur Facebook.
Ce n’est pas une question d’être prude. T’as amplement le droit de vivre ton quotidien en public et de vouloir nous raconter ce que tu manges à chaque repas, où et avec qui. Je ne te demande pas de virer Réjean Ducharme non plus. Fais juste pas appeler Écho-Vedettes par ton agent à chaque fois que tu vas t’acheter un bagel ou un nouveau chien.
(Tsé, quand Michelle Blanc parle de sa vaginite sur Twitter, c’est peut-être TMI, mais au moins elle n’envoie pas un communiqué de presse.)
Je suis désolé de te dire ça, mon cher membre du quasi-star-système québécois, mais ta vie, on s’en sacre.
Cette chronique est dédiée à mes deux chroniqueuses gossip préférées, Gabrielle Lisa Collard et Catherine Ethier. Gab, on s’ennuie du Dirt; Catherine, bienvenue sur le blogue d’Urbania!