.jpg)
Pour les chanceux et chanceuses qui tombent en congé pendant quelques jours comme pour les travailleuses et travailleurs essentiels, le temps des Fêtes représente beaucoup plus que la fête du petit Jésus. Plus même que la visite du livreur de cadeaux tout de velours rouge vêtu, qui réussit encore à passer par la cheminée malgré les millions de biscuits au chocolat qui l’attendent invariablement, chaque année, dans tous les foyers de la planète.
Le temps des Fêtes, c’est d’abord et avant tout une pause.
Du 24 décembre au 1er janvier, les règles de nutrition ne s’appliquent plus.
Une pause de travail pour les plus privilégié.e.s, mais une pause de la vie en général pour tout le monde. De la lourdeur du quotidien et de l’éternel recommencement, semaine après semaine. C’est l’occasion d’aller voir ses proches, de festoyer en leur compagnie et de leur dire à quel point on les aime (en tout cas, dans la mesure du possible). Que ce soit avec des mots ou des cadeaux, c’est l’intention qui compte. C’est pas tout le monde qui met son coeur dans les mêmes choses. Mais le break le plus important et le plus démocratique que nous offre le temps des Fêtes, il est dans notre assiette.
Parce que peu importe si vous soupez à la dinde et aux atocas le soir du réveillon ou si vous êtes l’un de ces savants fous qui improvisent un menu de Noël chaque année, la réalité est la même : du 24 décembre au 1er janvier, les règles de nutrition ne s’appliquent plus. Pour moi, rien ne symbolise cette délicieuse pause mieux que la bûche des Fêtes Vachon.
La spirale des dieux
Pourquoi la bûche Vachon et non pas juste le concept de la bûche? Après tout, Vachon n’a pas l’exclusivité sur ce dessert exquis. En décembre, tous les pâtissiers de la province offrent leur interprétation personnelle de ce classique. Pourquoi donc revenir religieusement à cette bûche spartiate et prévisible?
Les raisons sont nombreuses.
Peu importe d’où on vient, peu importe le métier qu’on fait (ou si on a un métier tout court), on peut s’en permettre au moins une, au moins une fois pendant les Fêtes.
Premièrement, la bûche des Fêtes Vachon est disponible à l’épicerie en quantité dionysiaque à partir de novembre. Pourquoi se contenter d’une seule bûche quand on peut en manger plusieurs, hein? C’est moins cher qu’une bûche achetée en pâtisserie (qu’on peut toujours réserver pour le soir de Noël – achetez local pis toute) et chaque fois, c’est le même délicieux goût. Le même choc des saveurs : la légèreté du gâteau, la douceur de la crème et l’avalanche de crémage au chocolat. Surtout pour ceux et celles à qui on sert une des extrémités, hein? Les vrais savent. La spirale des dieux ne déçoit jamais. Elle ne dépasse jamais les attentes, mais elle les comble encore et encore et encore.
La mention même du prix en a peut-être fait sourciller plusieurs, mais c’est une composante importante de la bûche de Noël Vachon. Parce qu’elle est abordable, elle est un plaisir partagé par les Québécois.es. Peu importe d’où on vient, peu importe le métier qu’on fait (ou si on a un métier tout court), on peut s’en permettre au moins une, au moins une fois pendant les Fêtes. Quand on pense à la bûche de Noël, c’est elle qui nous vient immédiatement en tête parce qu’on la voit partout et qu’on y a tous et toutes déjà goûté.
La bûche des Fêtes comme mode de vie
Chez nous, la bûche des Fêtes Vachon était beaucoup plus qu’un simple plaisir décadent qu’on s’offrait six semaines par année. C’était un plaisir discret offert par une maman « bibitte à sucre », comme elle aime bien se décrire à son fils pas « bibitte à sucre » pour deux sous en temps normal. Une véritable bacchanale de saveurs qu’on essayait d’étendre le plus longtemps possible au long de l’année.
On aimait tellement la bûche Vachon que ma mère en faisait congeler pour qu’on puisse en manger tout l’hiver. On en avait jusqu’en mars environ. Après ça, quand le soleil se mettait tranquillement à réchauffer notre petit hameau de la Côte-Nord, on apprenait à dire au revoir et à faire la transition à la crème glacée avec l’été qui se pointait tranquillement le bout du nez.
On aimait tellement la bûche Vachon que ma mère en faisait congeler pour qu’on puisse en manger tout l’hiver. On en avait jusqu’en mars environ.
L’amour des plaisirs simples, des petits rituels qu’on s’offre juste parce que l’occasion se présente, me suit encore aujourd’hui. La nuit, je ne rêve pas de côtoyer des gens importants ou de manger dans les grands restaurants de la planète. Je rêve peu ou pas de ce que j’ai pas. Je rêve de choses qui m’attendent à la fin de chaque jour, chaque semaine ou chaque mois si je suis fin et discipliné.
De choses comme la bûche des Fêtes Vachon. La saveur même de mon temps des Fêtes. Si vous passez par l’épicerie d’ici le 1er janvier, cédez donc à la tentation. Ne stockez peut-être pas le frigo, mais gâtez-vous pendant que ça passe. Y’a pas juste le Québec qui est en pause jusqu’au début 2022. Les règles de nutrition aussi. C’est ça, les Fêtes!