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Ça m’a pris du temps à me prononcer sur Nouveau Projet. Je disais que j’attendais de voir le produit avant de le commenter, mais en réalité, j’étais comme une fille jalouse qui regarde les autres filles d’un œil et qui fait comme si elle n’était pas impressionnée. J’avoue même que j’ai eu une petite satisfaction quand j’ai vu que des internautes les parodiaient.
Je me disais amusée que cette nouvelle revue se positionne contre tous les médias, comme s’il ne se faisait absolument rien de bon au Québec, mais au fond, j ’étais agacée, parce que ce tout, j’en faisais partie. J’étais triste pour tous les travailleurs des médias au Québec qui produisent du contenu avec passion et qui se faisaient dire dans une vidéo de 2:40 minutes que ça ne valait rien.
J’avais lu dans le Voir, sous la plume de Steve Proulx, que Nicolas Langelier voulait faire un magazine qui comblerait le néant médiatique de sa génération, parce qu’«entre L’actualité (qui endort les moins de 50 ans) et Urbania (qui n’a toujours pas quitté sa phase anale), c’est le vide», disait-il, j’ai 1. eu envie de recracher mon café 2. été un peu fru contre mon ami Steve et 3. été ben curieuse de voir ce qu’allait proposer le magazine dont Nicolas Langelier parlait depuis si longtemps.
Bon, j’ai eu plein d’autres questionnements, comme: «Comment ça se fait que je n’ai pas été approchée pour collaborer». J’avais après tout contribué (quoique modestement) à p45, l’«ancien projet» de Nicolas Langelier. Aujourd’hui, je comprends bien que c’est parce que je ne suis pas assez intello pour eux. Mais, comme une fille qui lit des livres de croissance personnelle sur comment regagner sa confiance en elle et réparer son estime, je me suis ressaisie. Avant de prendre l’avion pour Paris afin de conquérir la France avec l’équipe d’Urbania, j’ai glissé dans mon sac notre dernier numéro, celui sur l’hiver. Comme on partait le lendemain du lancement, je n’avais pas eu le temps de le lire encore.
Euh, je ne sais pas si vous avez lu, mais c’est vraiment bien, Urbania. Entre le récit de notre patronne dans le grand nord, l’entrevue avec Gilles Vigneault, le conte de hockey de Catherine Therrien, et, humblement, mon entrevue sur la nordicité, y a plein d’autres belles affaires qui s’y trouvent. Des choses sérieuses, même. Phase anale? Pff.
Maintenant que je suis réconciliée avec moi-même, je pense que je pourrai enfin lire Nouveau Projet. Quand j’aurai du temps là. Crime, c’est pas des petits textes!