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Nouveau Canada Hot-Dog

Par
Sophie Morel
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Le Nouveau Canada Hot-Dog, c’est LE greasy spoon de la Petite-Patrie. Établie au coin de la rue Beaubien et de l’avenue des Érables depuis 1972, cette institution de la patate frite n’a de nouveau que le nom.

Ici, tout le monde est bienvenu : du client bizarre à la petite famille.

Tous y viennent pour y savourer la cuisine du monde : spécialités québécoises, grecques, italiennes; du choix, en veux-tu, en v’là! C’est aussi l’endroit par excellence pour lire le Journal de Montréal en cachette et regarder TVA Nouvelles en boucle, sans se faire juger.

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En s’en allant de bon chemin

Nouveau Canada Hot-Dog rime aussi avec hot-dog… et ceux qu’ils y servent sont d’une perfection sans nom. Mes après-midis de commissions sur Beaubien se font encore mieux avec une petite gâterie et ne serait-ce que pour me faire dire “ma belle” au moins une fois dans ma journée, ça vaut le détour.

Je peux ensuite continuer mon chemin sur Beaubien dans le déni pour aller acheter quinoa, kombucha et graines de chanvre au Rachelle-Béry les mains graisseuses et le cœur léger!

Dans la vie comme sur Facebook, je prône une alimentation saine et un style de vie équilibré : bien manger et faire du yoga tous les jours, c’est bien. Mais virer une brosse une fois de temps en temps et manger de la crap pour se replacer, c’est très acceptable aussi!

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Le take-out anti-culpabilité

Comme la friture est un art et qu’elle n’a pas sa place dans un 4 et demi sans aération, je préfère de loin laisser ça aux pros! De plus, j’ai élaboré une stratégie grâce au take-out qui me permet de manger du fast-food sans me sentir coupable!

Voici mon stratagème : Je considère que d’aller me chercher à pied un petit pogo que je me servirai à la maison avec une belle salade fabriquée de mes blanches mains, c’est plus qu’acceptable dans mes standards d’alimentation saine. Donc, pogo + salade = ça s’annule! (Vos commentaires au sujet de cette logique implacable sont inutiles.)

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L’accord panure-salade a pour effet d’augmenter l’appréciation de la fraîcheur des légumes. Un bon pogo bien chaud et croustillant ne déçoit jamais (insérer “that’s what she said” ici). L’aspect fun de ce plat est hautement rehaussé par l’application de la moutarde en zigzag.

Le déjeuner du réconfort

Réconforter (Verbe transitif)

  • “Aider quelqu’un à supporter une épreuve en lui redonnant des raisons d’espérer.”
  • “Manger du gras pis du sel sur une banquette rouge dans un endroit où tu peux avoir l’air d’un sac à vidange sans que personne ne te juge.”

Admettons que ça adonne que je me réveille à côté de quelqu’un qui a décidé de déjeuner avec moi, mais que ça me le tente pas tant, le Nouveau Canada Hot-Dog est, par définition, l’endroit idéal pour traîner mon mal de tête (et ledit one-night) après l’avoir échappé (la soirée de la veille, pas le one-night, quoi que…).

L’accueil chaleureux des serveuses et la douce odeur de bacon te redonnent foi en ta capacité de passer au travers de cette journée qui s’annonce pénible. La confortable banquette rouge et les napperons “Bienvenue, Welcome” m’émeuvent presque. Le réconfort, c’est un greasy spoon au fond. Une belle place très loin des fenêtres me fait de l’œil, question d’éviter de tomber sur une connaissance dans ce moment peu glorieux.

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Ensuite, aucun effort n’est nécessaire. Même pas fini de m’asseoir que le café est déjà servi par Nicole qui a toujours l’air d’arriver d’une soirée de danse sociale. Nul besoin d’ouvrir le menu, parce que le réconfort et la simplicité vont de pair : 2 œufs, bacon, patates rissolées, rôties et café filtre. Littéralement deux minutes après, l’assiette arrive.

Niveau d’efficacité : +1000.

#OnMangeDlaCrap

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Comme le dit si bien le dicton : “What you see is what you get”.

Deux œufs qui goûtent les œufs. Du bacon qui donne à ton corps la volonté nécessaire pour établir une discussion avec la personne assise en face de toi. Des petites patates bien grasses et rissolées à la perfection avec un ratio égal de croustillant et de moelleux. Les rôties avec plus de beurre qu’elles ne peuvent en contenir. La tartinade de faux fruits, mais de vrai sucre. La tomate pâteuse et inutile, mais qu’on apprécie pour sa belle énergie. Le café filtre qui fait tellement plus que la job dans un moment comme celui-ci. Bref, aucune surprise et c’est exactement l’objectif recherché.

Merci beaucoup.

Prochaine mission : digérer. Impossible de quitter les lieux en ne faisant pas les salutations d’usage à celui qui t’a remis de la mine dans l’crayon : “Bye chef! Merci, c’était bon. On se revoit au prochain hangover!”

***

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