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Ce billet revêtira un côté plus personnel qu’à l‘habitude. En ce début d’année, je me suis dit que j’irais plus léger que de traiter d’un monorail électrique suspendu ou de la péréquation.
La politique active est un véritable aspirateur de tout. Croyez-moi. Exit le temps en famille, le sommeil réparateur, les vacances et les loisirs. Parfois même une carrière autrement plus lucrative. Quand on y croit, ces sacrifices paraissent toutefois légitimes et des centaines de personnes semblent y croire, toutes allégeances confondues.
Mais on peut aussi tout faire pour amoindrir les côtés néfastes d’une implication politique. Par exemple, militer plus directement dans la région que l’on habite, et non à deux heures de route de son foyer familial qui, dans mon cas, est Montréal depuis peu. C’est pour cette raison que j’ai décidé que je ne pouvais pas être à nouveau candidat dans la circonscription de Nicolet-Bécancour, issue d’un agrandissement de Nicolet-Yamaska vers le territoire de Lotbinière plus à l’est (donc encore plus loin du nouveau foyer familial en question).
Dès l’annonce que je ne serais plus candidat dans Nicolet-Bécancour, les questions ont fusé: Pourquoi? Est-ce la fin d’Option nationale? Aussant tourne-t-il le dos à ses électeurs? Comment fait-il pour être aussi charmant? (Cette dernière question n’a pas vraiment existé, mais elle aurait très bien pu).
C’est la seule décision logique que je pouvais prendre compte-tenu de ma nouvelle réalité personnelle et familiale. Il devenait impensable de siéger éventuellement à Québec, vivre à Montréal et représenter une troisième région en étant député au Centre-du-Québec. Ni les électeurs, ni moi n’aurions été gagnants dans cette proposition. Si j’ai toujours trouvé ridicule qu’un trop grand nombre de députés se contentent de distribuer mécaniquement des poignées de mains à leurs électeurs sans faire réellement avancer quoi que ce soit, il n’en demeure pas moins important de garder un bon contact avec la population qu’on représente. La distance aurait rendu la chose trop peu probable.
Durant mon mandat dans Nicolet-Yamaska de 2008 à 2012, j’ai d’ailleurs dû faire une bonne quarantaine d’assemblées citoyennes partout dans l’immense circonscription, avant même que ça ne devienne subitement la mode de le faire et de le publiciser. Imaginez, nous n’invitions même pas les médias tellement nous pensions qu’il s’agissait simplement de notre travail. Je remercie d’ailleurs à nouveau cette formidable équipe de comté que j’avais et dont les citoyens s’ennuieront j’en suis certain.
Des dossiers comme la centrale nucléaire de Gentilly-2 n’ont pas aidé à ma réélection. En tant que député local, j’avais l’air d’un extra-terrestre quand je proposais qu’on ferme cette centrale et qu’on fasse autre chose avec les milliards de fonds publics prévus pour la construction d’une Gentilly-3. Les politiciens à la vieille sauce en ont bien profité pour dire que je voulais faire perdre des emplois (je ne mentionnerai pas le PLQ ni la CAQ, ce serait trop facile). Ils n’expliquaient évidemment pas que ce que je proposais en créerait des milliers de plus que ceux qui existent dans le nucléaire, et tout ça avec le même argent. Mais bon, ce n’est pas demain la veille que les arguments démagogiques disparaitront chez ces grands penseurs. Le manque de vision réside aussi chez les voyants.
Réalistement, je pense que mes chances de réélection seraient aussi bonnes, voire meilleures, dans Nicolet-Bécancour que partout ailleurs. Mais depuis le 4 septembre dernier, je vois beaucoup plus ma famille et je compte continuer à le faire. Mes enfants ont deux ans et ont besoin de leur père. Surtout qu’on travaille actuellement leur diction avec des expressions de base comme « déséquilibre fiscal » ou encore « légitimité démocratique déficiente du système constitutionnel fédéral ». Du vrai fun je vous dis.
L’avenir est prometteur pour Option nationale dans son ensemble. Le parti compte déjà 25% plus de membres depuis la dernière élection. Les principes qui ont jusqu’à maintenant attiré des milliers de militants en politique pour la première fois demeurent aussi attrayants pour ceux qui continuent à découvrir le message, incluant la façon moins partisane de le livrer. Les statuts du parti incluent toujours la collaboration avec tout autre parti qui partagera ce message. La cause avant le parti, c’est pourtant simple.
Et cette cause, au risque de vous surprendre, c’est de faire du Québec un pays en bonne et due forme, comme 193 autres pays l’ont fait avant nous sans jamais regretter d’être maîtres chez eux. Serions-nous donc les premiers dans l’Histoire de l’humanité à obtenir la pleine souveraineté pour ensuite trouver que la liberté de choisir ne nous sied pas et qu’il vaut mieux continuer à s’en remettre à un gouvernement hors-Québec dont les intérêts sont divergents?
La dernière fois qu’on a demandé formellement aux Québécois s’ils voulaient de la souveraineté, la moitié d’entre eux a répondu positivement. Il serait donc inimaginable qu’il n’y ait aucun parti dans le spectre politique qui en fasse le fondement de son action. Je ne parle pas ici de se contenter de prononcer le mot dans chaque discours, ce qui est ineffectif dans les faits, mais bien de dire qu’on veut être élu pour la faire. Est-ce plus difficile d’être élu avec un discours aussi clair? Sans doute, oui, jusqu’à ce que les arguments fassent leur chemin et que cette clarté mérite la confiance des électeurs. C’est qu’il devient lassant de voir des candidats changer de discours au gré des indécis qu’ils croisent.
L’avenir dure longtemps, comme disait l’autre. On ne peut rien prévoir trop précisément quant à ce que deviendra Option nationale, mais ceux qui ont parié sur la disparition de ce qu’ils considèrent une nuisance à leurs droits acquis ont fait le mauvais bet. Du moins, je l’espère pour le Québec.