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Niagara Falls

Voyage de noces au royaume du kitsch

Par
Rose-Aimée Automne T. Morin
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Capitale mondiale de la lune de miel, Niagara Falls attire les nouveaux mariés du monde entier depuis plus de 200 ans. C’était donc tout naturel d’envoyer un couple de tourtereaux vivre son après-mariage en Ontario. Compte-rendu double d’un séjour au royaume canadien de la romance.

Chutes up and drive! – Rihanna

Rose-Aimée Automne T. Morin

Je conduis habituellement un scooter. Mon chum, un Bixi. On est une caricature : un couple de jeunes « créatifs » presque trentenaires qui mangent bio et magasinent local. On n’a pas de voiture, mais beaucoup de dettes d’études. Pour notre cérémonie de mariage, on a invité 200 personnes à manger des hot-dogs et à danser autour d’un feu pendant que le band Qualité Motel se faisait aller sur le gazon. Bref, on serait plus du genre à passer notre lune de miel dans une yourte qu’à Niagara…

Mais à quoi bon résister à l’appel du tourisme romantique, on est des nouveaux mariés, ne boudons pas notre plaisir. Joyaux du Canada, les chutes Niagara sont synonymes d’amour pour toujours. Il nous faut les voir de nos yeux vus.

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Je passe donc toute une journée de juin assise dans une Ford Fusion (prêtée pour la grande occasion), en route vers la Honeymoon capital of the world. Dans les faits, je passe surtout dix heures à gosser sur l’écran tactile de l’auto, tandis que Jocelyn conduit. J’enchaine un lot de chansons mielleuses pour nous mettre dans le mood. Je fais jouer deux fois Les chats sauvages de Marjo. Et une fois Tue-moi de Dan Bigras.

Laissez-moi vous dire qu’on arrive à bon port pas mal horny.

Jocelyn Chaput

La route Montréal-Niagara Falls, c’est plate longtemps. Pas de paysage bucolique, de courbe enivrante, rien. Une longue ligne droite sans surprise. Sauf peut-être le pont où il vente en crisse. Je ne dis pas où il est, question de pimenter votre voyage si jamais vous y allez.

Au moins, l’hybride que je conduis est un bel exemple de gamification (vocable à maîtriser si vous êtes invités sur le toit d’Ubisoft). Le tableau de bord me donne une note en fonction de l’efficacité de mes freinages. Ça fait que je gosse tout le monde sur la route en voulant freiner graduellement pour améliorer mes stats.

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Écouter Les chats sauvages pognés dans le trafic de Toronto, c’est tu ça rapprocher les deux solitudes ?

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Hotel me more, tell me more ! – Les T-Birds

Rose-Aimée Automne T. Morin

La route menant au Sheraton on the Falls aura valu la peine. Notre suite est assez incroyable : un foyer qui se start avec un interrupteur, une boîte de chocolats Hershey, un lit king et des draps blancs (dans lesquels, selon la tradition, je devrais saigner en tant que nouvelle mariée – ça tombe bien, j’ai mes règles).

Du 18e étage, on pousse un wow bien senti en tirant les rideaux. La vue sur les chutes est spectaculaire. On a beau se moquer, la nature finit par nous rattraper.

Ma zone coup de cœur se situe toutefois loin des fenêtres; il y a des miroirs sur tous les murs de la salle de bain et ça me fait capoter. J’insiste pour prendre Jocelyn en photo pendant qu’il fait pipi, parce que c’est rare que je puisse voir ça en 360 degrés.

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Quand on décide d’essayer le bain à remous, j’en profite surtout pour regarder mon dessous de fesses, donner une note à mes seins (6 sur 10) et analyser ma cellulite grimpante. Finalement, je suis aussi turnée on par le setup que par une émission de Louis-François Marcotte.

Jocelyn Chaput

La chambre est bien et la vue l’est encore plus. Sauf que le plus impressionnant, c’est qu’il y a des glissades d’eau intérieures annexées à l’établissement ! Je veux y aller, mais la mariée n’est pas chaude à l’idée, prétextant que c’est fait pour les enfants. Elle me convainc finalement en évoquant la possibilité de repartir avec des verrues plantaires d’un peu partout sur la planète.

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La suite dans le magazine URBANIA spécial Canada disponible en kiosque dès le 4 septembre.

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