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Natasha Kanapé Fontaine et la mode autochtone
Portrait d’une des ambassadrices de la campagne La diversité est la fibre du Canada, de Reitmans.

URBANIA et Reitmans s’unissent pour présenter quelques-unes des ambassadrices de la campagne La diversité est la fibre du Canada, qui promeut la diversité sous toutes ses formes en faisant connaître des Canadiennes fortes et inspirantes.
«Je veux vraiment que les gens comprennent qui on est, la façon dont on pense, et le fait qu’on voit les choses différemment!»
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Natasha Kanapé Fontaine est une Innue originaire de Pessamit. Elle est également poètesse-interprète, actrice, artiste visuelle et militante pour les droits autochtones et environnementaux. Cette année, elle est l’une des ambassadrices de la campagne Diversité, de Reitmans, aux côtés de Sarahmée, de Mariana Mazza, d’Alexandra Diaz et d’autres femmes emblématiques canadiennes. L’entreprise veut promouvoir la diversité sous toutes ses formes et laisser ses ambassadrices porter un message qui leur tient à cœur. Mais qu’est-ce que ça représente vraiment pour ces femmes, d’être les ambassadrices d’une boutique de vêtements? Voici le témoignage de Natasha.
L’autochtonie au cœur de la discussion
Activiste et fière représentante de sa nation, Natasha Kanapé Fontaine fait de la recherche depuis plusieurs années sur les vêtements traditionnels innus. Elle s’intéresse beaucoup aux dessins et aux motifs qui ornent ces vêtements, car chaque motif représente un symbole, chaque ligne cache une histoire. Et ce qui est désolant, selon elle, c’est que « la plupart des vêtements anciens ne sont pas accessibles aux gens de nos communautés parce qu’ils se trouvent dans de grands musées un peu partout dans le monde. Parfois, le seul moyen d’y avoir accès, c’est par des photos sur des sites web ».
Natasha enchaîne en me racontant avec passion une histoire de chasseurs qui portaient des manteaux en peau de caribou dont les motifs rouges et oranges attiraient les énergies des esprits qui commandent les animaux. « On croyait que ces manteaux-là avaient un peu de pouvoir, et que lorsque les Innus circulaient sur le territoire en les portant, eh bien ils participaient à tout cet échange d’énergie », poursuit Natasha.
«En portant les vêtements de mon peuple, je veux me rappeler tous les jours ce genre d’histoire.»
Cette croyance, partagée à l’époque par les Innus, les Cris et les Naskapis, est aujourd’hui peu connue. Mais Natasha s’est donné l’objectif personnel de la garder en vie : « En portant les vêtements de mon peuple, je veux me rappeler tous les jours ce genre d’histoire. » Pour Natasha, ces vêtements font partie du patrimoine culturel : « Ce n’est pas juste à la mode! Ça rappelle la philosophie des Innus : si on ne participe pas à l’équilibre de la nature, on ne survivra pas. Alors c’est essentiel d’entrer dans cette relation-là avec le paysage. »
À quoi ressemble la mode autochtone?
Pour Natasha Kanapé Fontaine, sa visibilité d’ambassadrice est une occasion de valoriser l’artisanat autochtone, qu’il soit ancien ou contemporain. Pour elle, porter l’art et les créations d’autres artistes, porter des vêtements qui lui ressemblent, lui rappellent les savoirs ancestraux, c’est avant tout faire passer un message de fierté.
Elle parle notamment du châle, un des articles les plus importants, selon elle, car il comporte des motifs traditionnels même lorsqu’il s’agit d’une création contemporaine. « Le foulard et la couverture font partie de la vie quotidienne des autochtones depuis très longtemps, explique-t-elle, et cette réappropriation d’un élément qui s’inscrit dans une histoire vieille de milliers d’années, c’est la beauté de l’artisanat d’aujourd’hui. » Elle explique qu’une femme autochtone qui porte le châle dégage de l’élégance et « sent dans la couleur, dans le rouge, dans le blanc, la force de ces lignes-là ».
Voici quelques artistes autochtones qui créent des vêtements ou des bijoux et que Natasha Kanapé Fontaine a voulu promouvoir :
Vers la réappropriation culturelle
C’est dans cet élan de véritable réappropriation culturelle que s’inscrit la volonté de Natasha de participer à la campagne de Reitmans. Pour elle, c’est non seulement une occasion de faire connaître la mémoire de son peuple, mais « ça participe aussi justement au fait qu’on se fait de plus en plus visibles; les gens connaissent de mieux en mieux nos cultures et comprennent qu’on est réellement dans la réappropriation culturelle ». Elle aimerait que les Autochtones aient une plus grande place dans les médias et plus de visibilité en général.
«Même si certains motifs appartiennent à des nations en particulier, les vêtements, eux, quand ils sont créés, peuvent être portés par n’importe qui.»
Mais elle souhaite aussi que la mode autochtone soit accessible à tous : « Même si certains motifs appartiennent à des nations en particulier, les vêtements, eux, quand ils sont créés, peuvent être portés par n’importe qui. » Pour elle, dans la mesure où on comprend ce que les symboles représentent et qu’on les porte dans le respect, « ça fait partie de l’éveil collectif, ça s’inscrit dans la réappropriation culturelle et dans la construction d’une identité commune, nécessaire aujourd’hui plus que jamais ».
Elle explique préférer que les gens portent ces vêtements-là, créés par les peuples autochtones, plutôt que d’aller chercher des vêtements dont les motifs ont été changés, détournés de leurs symboles ou réutilisés à d’autres fins. Pour Natasha, porter des vêtements ou des bijoux créés par des artisans de son peuple, c’est « participer à l’économie autochtone, participer à cet élan de réappropriation culturelle, dans le respect, bien sûr, et en disant : “Je porte fièrement une création autochtone.” ».
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Découvrez le motif créé par Natasha dans le cadre de la campagne La diversité est la fibre du Canada. Chaque achat encouragera Le Fonds Waskapitan. Vous pouvez aussi jeter un œil aux sublimes créations des autres ambassadrices. Tout ça par ici!