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Je n’ai rien qui me passionne

Nous arpentons les rues de notre ville, à la rencontre des Montréalais et de leurs histoires

Par
Portraits de Montréal
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« J’ai quitté la maison quand j’avais 16-17 ans. Je me disputais souvent avec ma mère, les conflits étaient vraiment insupportables, et cette journée-là, elle m’a juste dit de partir. C’était comme un défi pour moi, alors je l’ai relevé. Généralement, les jeunes retournent chez eux au bout d’une semaine ou deux, mais après six mois, c’était plus une solution pour moi. Tu reviens une fois, deux fois, et à la troisième tu sais que ça ne sert plus à rien. J’ai enchaîné les hébergements, les jobs, et aujourd’hui je suis de retour à l’école secondaire pour essayer de finir. Mon rêve ce serait de vivre de ma musique. Ça, c’est le plan A. Sinon j’aimerais continuer mes études; aller au Cégep, à l’université, et devenir prof d’anglais pour enseigner n’importe où dans le monde. »

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« Je me cherche continuellement. Je suis tout le temps en train de chercher des indices qui pourraient me guider vers ce qui m’allume. J’aime plein de choses, mais je n’ai rien qui me passionne. Je voudrais faire quelque chose pour les gens, pour la société, mais je ne sais pas quoi; je suis pleine de questions. J’ai toujours eu l’impression qu’à 25 ans je serais quelque part… On dirait que je n’avance pas assez vite. J’ai peur du temps dans le fond. Qu’il m’enlève ce que j’aime, et surtout les gens que j’aime. »

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« L’an passé, je suis entré à l’UdeM, en littérature française, mais j’ai arrêté ma session… disons que c’était pas le bon moment. J’ai vécu toute ma vie à Ahuntsic, chez mes parents, avec mes sœurs. J’étais bien, j’ai toujours eu de bonnes relations avec eux. Mais je peux être assez intense quand j’étudie, parfois tard, et nos rythmes ne collaient plus trop. Fait qu’on a décidé ensemble que j’allais prendre un an pour m’isoler de mon monde habituel; de ma famille, de mes amis. Je veux prendre le temps de retourner à l’université dans les bonnes conditions, avec de quoi me payer un logement à côté. Je veux prendre le temps de devenir autonome dans le fond, et bien choisir ma voie. »

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« J’ai changé tellement de fois d’idée sur ce que je pensais faire… D’abord médecin, puis avocat, puis diplomate. J’aimais ça les débats! Mais éventuellement je suis entré dans une agence de publicité à Londres grâce à une amie. Je n’avais aucune expérience, mais j’étais passionné par la façon dont les gens communiquent ensemble. Et au même moment, j’ai commencé à aller à l’église [anglicane], parce que c’était entre la maison où j’habitais et l’agence. Ça n’avait jamais été central dans ma vie la religion, mais je voyais beaucoup de femmes très jolies sortir de cette église, il fallait que j’aille voir de plus près ce qui se passait. Je suis entré, et il y avait tous ces groupes de discussion, dont certains étaient animés par ces mêmes très jolies femmes. Et c’est là que j’ai rencontré la mienne. »

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« J’ai eu une rupture amoureuse quand j’étais plus jeune. C’était ma première vraie relation et ça ne s’est pas bien fini, je suis tombé en dépression. À la maison ça allait vraiment mal, je me pognais avec mes parents, c’était violent verbalement. L’école, ça ne marchait vraiment plus, je coulais toutes mes affaires. À un moment donné, je me suis battu avec mon père. Lui et moi, on n’est pas du monde violent, on est super calmes, mais c’est arrivé, la police est même venue. Fait que j’ai pris la décision de partir quand j’avais 16 ans environ. Et c’est là que j’ai commencé à fumer du pot et à prendre des drogues. Je travaillais pas, j’allais plus à l’école, je faisais juste jouer aux jeux vidéo. Et j’ai commencé à faire des crises d’anxiété, de panique. J’avais peur de mourir. »

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