MUSIQUE : Nos coups de coeur québs 2021

Pour un deuxième été covidien de suite, j’ai eu la grande chance de pouvoir me promener à travers le Québec en chassant les shows et les festivals. Et, alors qu’on apprenait récemment que les salles de spectacles devaient refermer leurs portes pour une énième fois, je reste positif en me disant que la scène musicale locale est résiliente.

On a encore eu droit cette année à de magnifiques projets, de plein de styles différents, et on dirait bien que les Québécois.es renouent plus que jamais avec ce qui se fait ici. Donc, lorsque j’ai demandé à mes collègues de me parler de leur projet local préféré de l’année, ça m’a fait chaud au coeur qu’ils et elles répondent avec autant d’aise et de sincérité.

Quelques albums reviennent à plusieurs reprises, donc si vous ne les avez pas encore écoutés, c’est votre cue! D’autres m’étaient inconnus, et je suis content de les avoir découverts, je vous recommande d’en faire autant.

Sur ce, voici les coups de coeur locaux de l’équipe d’URBANIA!

J’avais aucune attente. Chaque single qui sortait m’intriguait. Outre les passages de musique actuelle rappelant Le trésor de la langue de René Lussier qui me laissent indifférent, les autres pistes ne font pas dans la facilité. On sent un désir d’aller vers des avenues moins évidentes, mais ça marche à tout coup et j’en oublie l’abondance d’effets dans la voix ou autres sonorités moins communes. Marc, coordonnateur de post-production

On sent qu’Hubert a voulu pousser plus loin sa recherche musicale, où s’ajoute à la pop des sonorités jazz, R’n’B et l’électro, un mélange qui sonne franchement bien. Malgré le grand succès de son premier album, il a eu l’audace d’amener son public complètement ailleurs. Ça a sans doute déçu plein de matantes de Terrebonne, mais pour ma part, ça fait juste en sorte que je l’aime d’autant plus. Estelle, chargée de l’engagement et de la diffusion

Cet album a flotté au-dessus de la compétition, cette année. C’est glauque, émotif, sans issue. Si le horrorcore et le rap industriel sont deux vecteurs d’originalité en général, Backxwash a montré que ces deux genres pouvaient rivaliser avec le folk lorsque vient le temps de parler de ses sentiments. Pas un album qu’on peut écouter tous les jours, mais du GROS stock. Ben, rédacteur et gestionnaire de communauté

Je ne vais pas être très originale et je vais peut-être même être un peu cucul, mais JE VÉNÈRE Charlotte Cardin (et ce, avant même qu’elle soit devenue trendy à Paris). Son dernier album est un bijou du début à la fin : j’aime tout son Phoenix. Elle est à l’image de Montréal, ma ville préférée sur Terre : libre, sensible, attachante. Il faut avoir le cœur sévèrement embrumé pour ne pas l’aimer. Daisy, chargé.e de contenu URBANIA France

J’ai la mauvaise habitude de ne m’intéresser que très peu à la musique québécoise, mais le nouvel opus de Charlotte Cardin me donne envie d’y être plus attentive. Phoenix est pour moi le genre d’album qu’on écoute du début à la fin en savourant chaque chanson. Catherine, adjointe à la rédaction

‘Cause she’s just fucking amazing. Valérie, coordonnatrice de production

Pas comme si Lary Kidd avait encore à faire ses preuves, mais il s’est tout de même pointé au combat, le couteau entre les dents. En 2021, il a fait paraître cet EP magnifiquement bien ficelé, accrocheur du début à la fin. Plus fidèle à lui-même que jamais, Lary Kidd signe ici une jolie carte de visite pour ceux et celles qui ne seraient pas familiers avec le reste de son œuvre. Précis, à la fois introspectif et fastueux, on n’aurait pu penser à un meilleur titre pour ce projet. Billy, chargé de contenu

Cette année, j’ai adoré Pêle-Mêle de Valence aka Vincent Dufour. Il s’agit de son premier album et il a beaucoup tourné chez moi depuis sa sortie en septembre. En plus, Ariane Roy, une autre artiste québécoise que j’aime beaucoup, prête sa voix à quelques morceaux, dont La vie attend pas et America. J’adore! Laïma, journaliste

Parlant d’Ariane Roy, cette autrice-compositrice-interprète de Québec est un immense, immense coup de coeur. Je l’ai découverte pendant le premier confinement et je suis encore plus tombé en amour avec elle et sa musique quand je l’ai vue sur scène au FME 2021. Sa voix, sa vibe, son talent de musicienne, ses paroles, sa personnalité: j’aime tout de cette fille-là et j’ai très hâte de voir où le vent la mènera. Laïma, journaliste

Troisième effort de la formation montréalaise de black métal. Ses six morceaux célèbrent les codes du genre avec une rare maîtrise formelle. On se laisse engouffrer sans jamais se sentir coincé par l’épaisseur des couches ni par la cadence des mélodies. Un triomphe de la noirceur comme il s’en fait trop peu. Jean, journaliste et photoreporter

Sur cet album, de la grosse énergie, une formation originale (4 musiciens, 2 batteries, 2 sax ténors et des synthés). On retrouve une équipe qui représente bien la jeune scène musicale de jazz montréalaise, et qui n’a pas chômé pendant la pandémie : que des compositions aux mélodies fines, des grooves solides et techniques, des explorations sonores vraiment personnelles (belle recherche d’effets sur le son du saxophone). Un album qui retranscrit bien le dynamisme de ce milieu qui est, à mon sens, sous-représenté! Théo, développeur web

Je sais, je sais, l’album est sorti en 2020, mais je la ramène parce qu’elle a brillé à l’ADISQ cet automne et parce que je ne me tanne pas de l’écouter. Les univers qu’elle crée sont de vrais vortex, ça m’aspire à tous coups. Même si Notre-Dame-des-Sept-Douleurs c’est un peu comme marcher dans un épais brouillard, la traversée a un petit quelque chose de magique, d’éclatant. Tout a été dit sur cet album, écoutez-le. C’est tout. Barbara – Directrice du contenu numérique