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Moritz Icy Square : la délicatesse la plus sous-estimée du temps des Fêtes
Qui dit temps des Fêtes dit grosses bouffes en famille. La tradition veut qu’on dédie des journées entières à la popote, qu’on se retrouve dans la cuisine pour jaser avec un petit verre à la main et qu’on profite les un.e.s des autres dans une atmosphère de simplicité et de connivence. On trouve plaisir dans le processus autant que dans les saveurs riches et réconfortantes qu’on revisite avec autant d’enthousiasme chaque année.
Ce ne sont pas tous les plaisirs des Fêtes qui demandent du travail. Il y a de ces douceurs de Noël qu’on peut juste consommer à notre guise. Sans trop de culpabilité, parce qu’elles ne durent qu’un temps. Je parle bien sûr de la friandise de Dieu : le Mortiz Icy Square.
Le nom ne vous dit peut-être rien, mais vous savez sûrement de quoi je parle. Vous savez, ces petits cubes de chocolat enrobés de papier moitié or, moitié d’une couleur arbitrairement choisie entre turquoise, mauve et rouge et qui viennent dans un contenant tubulaire en plastique difficile à ouvrir?
Les petits carrés froids de Mortiz sont curieusement difficiles à trouver sur les étagères des épiceries cette année. Refusant de vivre dans un monde sans ce plaisir, je suis donc parti à leur recherche au sens propre, comme au sens figuré.
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Qui est Moritz et pourquoi son chocolat est-il si bon?
Comme son nom le laisse sous-entendre, le Moritz Icy Square est un plaisir d’origine allemande. Le chocolatier Adam Eichelmann aurait inventé la recette de l’ischoklad (qui se traduit littéralement par « chocolat glacé ») en 1927 et celui-ci était originellement coulé et distribué dans de petits moules similaires à ceux qu’on utilise pour les muffins. Vous en avez probablement déjà vu apprêtés à la manière originale :
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Donc oui, il s’agit bel et bien d’une confiserie saisonnière et oui, il faut la laisser au frigo quelques heures avant de la consommer. Vous remarquerez d’ailleurs que la personne dans votre vie qui prétend ne pas aimer l’ischoklad parce qu’elle trouve ça « trop sucré » le consomme presque toujours chaud. C’est l’équivalent d’affirmer qu’on n’aime pas la bière sans avoir pris la peine d’en essayer une froide, t’sais!
Moritz est arrivé dans le portrait en 1936. La compagnie Moritz Eisenkonfekt (Eisenkonfekt étant un autre nom pour ischoklad qui se traduit en « confection glacée ») a réimaginé le produit. Ce n’est pas clair si le Mortiz en question est le fondateur de la compagnie ou le petit ours sur le logo : l’information n’est pas malheureusement pas disponible sur le site web de la marque. Ce qu’il faut retenir de l’implication de l’entreprise dans la confection de ce plaisir intemporel, c’est qu’elle en a révolutionné la forme. C’est la texture des petits carrés réfrigérés magiques qui en fait tout leur charme.
Le plaisir de sentir la fraîcheur en bouche, de croquer sa fragile carapace et de laisser fondre son intérieur crémeux contre le palais ne vieillit tout simplement pas.
Le rituel Mortiz
Déguster le Mortiz Icy Square, c’est une sorte de communion décadente. On se rend au frigo avec la ferme intention d’en prendre juste un. On ouvre le pot avec les meilleures intentions du monde. On prend ce qu’on est venu chercher avec la conviction que ce sera suffisant. Les plus braves iront même jusqu’à refermer le couvercle. Parfois la porte du frigo aussi. Puis, on déballe. On laisse la magie du carré glacé gagner notre système nerveux et on comprend. Le match est perdu d’avance.
Il va falloir en prendre un autre. Peut-être même deux. Mentalement, on planifie notre soirée en fonction de nos allées et venues au frigo.
Avec la rareté du produit cette année, je ne serais pas surpris de voir des batailles éclater chez Costco pour les derniers pots de Mortiz Icy Squares.
Une partie du rituel consiste aussi à constater avec dévastation combien votre blonde, chum, famille ou colocs en ont consommé lorsque vous étiez trop occupé.e pour piger dedans. Parce qu’à 10 $ du pot (14 $ pour les grands formats qui semblent être les seuls distribués cette année) les petits moments de douceur bénis ne sont pas donnés. Ils valent 100 % le prix demandé, mais la compétitivité qu’ils inspirent autour du pot est tout aussi légitime. Avec la rareté du produit cette année, je ne serais pas surpris de voir des batailles éclater chez Costco pour les derniers pots de Mortiz Icy Squares.
Si vous avez de la chance, vous tomberez peut-être au courant de l’année sur un commerce qui étire ses surplus de petits carrés glacés le plus longtemps possible. C’est quand même rare, et souvent, ils sont vendus à la pièce par des commerçants qui les offrent à leur comptoir de confiseries pour consommation immédiate. Ce n’est pas la même chose. Ce n’est même pas le même goût.
Le plaisir du Moritz Icy Square, on le prend durant cette lutte entre soi, sa volonté et son réfrigérateur. C’est la défaite la plus délicieuse et la moins grave de notre année. C’est pour ça qu’il fait bon de la vivre encore et encore et encore.
À vos frigos, gang! Juste pour un petit dernier (ou pas)!