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Avec les FrancoFolies de Montréal qui s’en viennent à grands pas et au vu de sa programmation finale des scènes extérieures, j’ai mis en question mon raisonnement. Montréal ne serait-elle pas le centre de l’univers?
Hésitations.
Réflexion.
Réponse définitive : non. (Pas de haters cette semaine, aussi).
Voici ma troisième (et ultime) partie de cette série dans laquelle je vous propose le meilleur de la musique hors-Montréal.
Débutons avec l’Ontario français (parce qu’il y a des francophones en Ontario. Oui oui) :
Pandaléon
Depuis leur passage aux Francouvertes en 2012 et, pour être honnête, même avant ça, on se plaisait d’imaginer Pandaléon, ce trio de l’Est ontarien, accomplir de grandes choses avec leur rock indé à mi-chemin entre l’efficacité dramatique de Karkwa et des débordements tout en retenue de Grizzly Bear.
Après des mois de spéculation et de tergiversation, le trio a lancé son premier album – qu’on appelle EP parce qu’il n’a que 8 chansons, mais qui s’écoute vraiment comme un long-jeu – chez Audiogram le mois dernier. Pas une révélation, parce qu’on l’a venu venir de loin ici, mais plutôt une confirmation de toute l’attention qu’on leur prête depuis leurs débuts.
Mehdi Cayenne Club
Trio composé – officiellement – Olivier Fairfield (Timber Timbre, Ferriswheel), du claviériste François Gravel et du leader énergumène et charismatique Mehdi Hamdad, le Mehdi Cayenne Club se révèle être sans doute le band qui se permet les choses les plus weird au public franco-ontarien. Et par weird, j’entends structures musicales tronquées, détours stylistiques originaux et trouvailles sonores saugrenues.
«Na Na Boo Boo », leur seconde parution, s’écoute avec joie; tant les fans de Sonic Youth que ceux de, disons, Karim Ouellet pourront trouver leur compte dans cette galette mélodique et férocement atypique.
Tricia Foster
Au-delà du fait que la demoiselle se révèle une machine à citation coup-de-poing intarissable – le journaliste en moi jubile à chaque fois que vient le temps de saisir dans mon dictaphone quelques minutes de son temps – et que ces goûts vestimentaires se révèlent parfois à discuter, il reste que, entre ce que Tricia Foster dit et ce qu’elle est, au plus profond de son âme, il n’existe à peu ou à peu près pas de différences. Du moins, on aime le supposer. Tricia est vraie. Ce qu’elle dit, elle l’affirme comme quelqu’un peut affirmer aimer le soleil. Je suis. Voilà. And shut the fuck up if you can’t handle it.
“Négligée”, son album de post trip-hop paru en 2012 reste encore l’un de ces albums qui auraient mérité une meilleure vie. Faute de savoir où la caser, Foster tombe entre les craques, là justement où elle s’est bâtie une carrier on ne peut plus enthousiasmante.
Toronto (deuxième partie)
Comme c’est la métropole du ROC, quatrième ville en importance en Amérique du Nord, je m’en voulais de passer sous silence d’autre noms qui font de la Ville Reine, mon chez-moi du moment, une ville chouette.
Pup
En spectacle, c’est comme aller voir Weezer du temps du Blue Album : y’a les crowdsurfer, les mosh pits… Sur scène le quatuor se démènent à grands coups d’hymnes mélodiques et d’accords plaqués solides. Sur album, PUP se révèle peut-être un croisement entre la rage cérébrale de METZ et les sensibilités pop de Hollerado. Un opus qui fait jaser sur le forum du Prix Polaris, je ne serais pas surpris de le voir parmi les Arcade Fire, Jimmy Hunt et autres Owen Pallett lors du dévoilement de la liste longue du prix 2014 le 19 juin prochain.
Adorables comme des petits chiots avec les crocs déjà forts bien développés, pour tomber dans l’analogie journalistique à deux cennes. Genre?
Megan Bonnell
Ce que la Torontoise Megan Bonnell perd en originalité — y’en a une trâlée de dames qui font du folk, hein? –, elle gagne en maîtrise du langage folk, rappelant parfois les filles les plus indie de la cohorte Lilith Fair (le nom de Tracy Bonham nous vient en tête), mais aussi Joni Mitchell et Laura Marling. Si son album Hunt and Chase est paru en 2013, 2014 sera assurément l’année révélation pour la jolie musicienne.