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Montréal, la nouvelle ville Lumière

Par
Mélissa Verreault
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Montréal perd des plumes depuis quelques temps. Si la ville attire encore les touristes, malgré un dollar canadien fort, les citadins, eux, commencent à trouver que rien ne va plus dans leur cité chérie.

Ponts en ruine, nids de poule en essor, maire mollasson – les raisons de chialer se font nombreuses. Moi, aujourd’hui, j’ai plutôt envie de donner aux Montréalais des raisons d’apprécier leur ville et d’en être fiers. J’ai passé le week-end dernier à Paris. La Ville Lumière. Avec un tel nom, on pourrait croire qu’on a tout à lui envier. Or, il n’en est rien. Voici une liste non exhaustive des avantages qu’offre Montréal par rapport à Paris. De quoi réconcilier ceux qui en ont marre avec la métropole.

1) Montréal est une « Île sans fil ». On a accès gratuitement à l’Internet à peu près partout. Dans les cafés, les bibliothèques, les hôtels. À Paris ? Que dalle, comme ils disent. Il y avait bien une connexion sans fil à notre hôtel, mais elle ne fonctionnait pas la moitié du temps et prenait 5 minutes à télécharger une page l’autre moitié. Pour sa part, l’Internet dans les cafés est payant et un nom d’usager est nécessaire pour y avoir accès – nom qu’il faut créer préalablement via un site web. Pas très pratique pour les touristes, à qui il ne reste pour seule option que les cyber cafés – également fréquentés par les adeptes de porno. Quand je suis allée consulter mes courriels, le gars derrière moi regardait des photos de filles en bobettes avec les jambes écartées. Quand il a remarqué que je l’avais vu, il a vite fermé sa fenêtre Explorer. Comme un adolescent de 13 ans surpris par sa mère.

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2) Les artères montréalaises forment des carrés et sont pour la plupart parallèles ou perpendiculaires. Il est ainsi très facile de s’y retrouver. On ne peut pas en dire autant des boulevards parisiens. Les rues partent dans tous les sens, en forme d’étoile décalée ou d’araignée à laquelle il manque une patte. Les plus petites d’entre elles ne sont pas répertoriées sur les cartes géographiques, faute d’espace. Et souvent, elles changent de nom en cours de route. À gauche « rue des Dames », à droite « rue Ganneron ». De quoi fucker un GPS.

3) Je ne pensais jamais dire ça, mais Montréal est vraiment propre. J’avais oublié à quel point les trottoirs de la capitale française ressemblent à des dépotoirs. Tickets de métro, emballages de Big Mac et mégots de cigarette jonchent le sol. Surtout des mégots, oui. Ils n’ont pas encore inventé les cendriers là-bas. Étonnant, puisqu’ils fument tous comme des cheminées.

4) À Montréal, on peut « petit déjeuner » avec autre chose qu’un croissant. Ils sont bien bons les croissants français – normal, puisqu’ils contiennent une demi-livre de beurre chacun –, mais un peu de variété dans l’assiette du matin ne ferait pas de tort. Si Cora ou Madame Grand-mère Poule lisent ce blogue, je les invite à se lancer en affaires chez nos cousins, il y a du cash à faire, j’en suis sûre.

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5) Le La Baie sur Sainte-Catherine est beaucoup plus agréable à fréquenter que les Galeries Lafayette du 9e arrondissement. D’accord, le plafond en vitrail de ces dernières est plus joli que celui en stuc beige du magasin du centre-ville, mais chez La Baie, au moins, on peut magasiner son parfum cheap en paix, car il n’y a pas un million de touristes au mètre carré. (D’ailleurs, quelqu’un pourrait me dire qui magasine encore chez La Baie, à part ma grand-tante de 92 ans ?)

6) Paris : 14 lignes de métro. Montréal : 4. Beaucoup plus facile à gérer. Moins de chance de se perdre. En plus, à Paris, les stations ont des noms bizarres. « Filles du Calvaire », « Glacière », « Le Kremlin-Bicêtre », « Ourcq » et « Picpus », sérieux, que c’est ça ?! Vive « Beaubien », « Préfontaine », « Longueuil » et « Acadie ».

7) À Montréal, les feux de circulation sont hauts. En quoi est-ce un avantage ? Le jour où vous vous péterez la tête et que vous manquerez casser vos lunettes en fonçant dans un feu de circulation à Paris, tout comme cela m’est arrivé, vous comprendrez. Sachez qu’il n’y a pas que moi qui suis aveugle : le chauffeur de taxi qui nous a ramenés de l’aéroport ne les voyait pas plus, les lumières. Il les brûlait sans faire exprès. Vraiment, je considère que l’appellation « Ville Lumière » ne sied plus très bien à Paris et décrète que celle-ci devrait dorénavant désigner Montréal.

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