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Montréal et les parkings à vélos

La ville va installer 1000 nouveaux supports à vélo. On l'aide à choisir les meilleurs modèles.

Par
Pier-Luc Ouellet
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Cette semaine, ce vidéo est devenu viral. Si vous êtes au travail et que votre patron aime pas ça que vous regardiez des vidéos sur la job (chez URBANIA, on n’a pas ce problème-là, regarder des vidéos niaiseux sur Internet est dans notre définition de tâches), je vous le résume : un monsieur pas ben ben gentil voit un vélo attaché à un poteau de stationnement. Dans une espèce de version Dollarama du Cirque du Soleil, il se tient en équilibre sur un bac à compost, il dévisse la pancarte de stationnement, et il fait passer le vélo par-dessus le poteau, avant de s’en aller tout bonnement sur un vélo duquel pendouille un cadenas qui n’a finalement servi à rien.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a réagi en conférence de presse en promettant 1000 nouveaux supports à vélo dans son arrondissement. Parce que oui, en 2018, les politiciens font des conférences de presse pour réagir à des vidéos viraux. Des fois, je regrette que cette habitude n’ait pas commencé plus tôt, j’aurais vraiment aimé avoir les impressions de Gérald Tremblay sur le Harlem Shake.

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Mais la mairesse n’a pas dit quels types de supports seraient choisis. Et l’affaire, c’est qu’il y en a une trâlée de modèles différents dans la ville. Et il suffit d’avoir déjà essayé de barrer un vélo dans un rack où la roue ne rentre même pas pour savoir qu’ils ne sont pas tous égaux (allô les maudits supports style « clôture » !).

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Moi, j’ai eu la bonne idée de choisir Bixi, comme ça je n’ai pas à me casser la tête avec le vol de vélos. Pas parce que les supports sont spécialement sécuritaires, mais parce que je sais très bien que personne ne voudrait voler un vélo qui pèse huit tonnes et qui fait un bruit de scies rondes qui fourrent quand tu essaies d’avancer.

Et venant d’une petite ville de région, les supports de vélo que je connaissais étaient : « sacrer mon vélo par terre dans le milieu de l’entrée » et « mettre mon vélo dans le cabanon parce que ma mère m’a chicané ». Donc, j’ai demandé à Magali Bebronne, chargée de projet chez Vélo Québec et cycliste passionnée, quels modèles on devrait privilégier.

Les différents types de supports

Il existe plusieurs choix et chacun a ses avantages. Magali Bebronne hésite d’ailleurs à nommer son modèle préféré. « Ça dépend vraiment de l’espace qu’on a, du nombre de personnes qu’on veut stationner là-dedans. Il n’y a pas UN type de support qui répond à tous les besoins. » Et surtout, avec les types de vélos qui sont de plus en plus variés, du vélo de route ultra léger en fibre de carbone (j’écris des choses, mais je ne connais rien aux vélos) au vélo-cargo en passant par le tandem, les types de vélos deviennent aussi variés que les identités de genre. La versatilité devient donc un mot-clé.

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Le poteau

Évidemment, on ne parle pas ici du fameux poteau de signalisation duquel l’homme dans le vidéo a facilement subtilisé le vélo, mais bien ceux qu’on trouve un peu partout à Montréal, qui sont entourés d’un anneau de métal.

« L’avantage du poteau, c’est qu’il est facile à implanter sur n’importe quel trottoir. Il cause peu d’encombrement. C’est un moyen flexible, mais il ne rajoute pas une grande capacité de stationnement, parce que chaque poteau ne peut accueillir que deux vélos. »

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Les arceaux

Ces demi-cercles de métal sont particulièrement appréciés des cyclistes parce qu’ils permettent d’appuyer tout le vélo. Ça fait une plus grande surface pour barrer le vélo, et ça évite qu’il ne tombe : « Un bon stationnement de vélo doit avoir deux points de contact avec le cadre pour éviter que le vélo ne glisse au sol. L’arceau permet ça. »

Par contre, c’est un peu encombrant.

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Les râteliers

Ce type de support à vélo est des plus communs. C’est le traditionnel stationnement à vélo en face du dép. Et pour cause : « C’est le modèle qui permet de mettre le plus de vélos dans le moins d’espace. C’est sûr que si on a des vélos un peu hors norme, ça peut devenir un petit peu compliqué. Et comme les vélos sont rapprochés, souvent les guidons sont entremêlés et ça devient un peu de la gymnastique d’arriver à rentrer les vélos là-dedans. »

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Heureusement, certains fabricants mettent maintenant des petites plateformes en alternance, si bien que tous les vélos ne sont plus à la même hauteur, ce qui facilite le stationnement.

… et les autres

Il y a évidemment beaucoup de types de supports que je ne mentionne pas ici… parce qu’ils sont pourris. Par exemple, notre experte a particulièrement horreur du modèle de type râtelier au sol : « Ce sont des supports qui permettent uniquement de mettre la roue, il n’y a aucun contact avec le cadre. On peut aussi les appeler tord-roues parce que dès que le vélo a un certain poids, ça risque de tordre la roue. Et si on a un cadenas en U, ça ne permet pas de barrer le cadre sur le support. Dans une ville comme Montréal, avec les taux de vol qu’on connaît, ces supports-là sont complètement inutiles. »

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Qu’est-ce que la ville doit considérer ?

Quand la ville fera son choix de modèle pour ses nouveaux supports, Magali Bebronne espère qu’elle prendra en compte ces facteurs : « Un bon support à vélo est ancré au sol et est inoxydable. Certains supports étaient bons à leurs débuts, mais la rouille les a rendus fragiles. »

Et surtout, en bonne adepte du transport actif, Magali Bebronne pose la question de l’emplacement des supports : « Où on les met, ces supports ? Ce qui est un peu regrettable, c’est que souvent on empiète sur la place des piétons pour mettre des stationnements à vélos. Ce qu’on aimerait voir de plus en plus, c’est prendre une case de stationnement pour auto dans la rue pour y installer un stationnement à vélos. Ça permet une plus grande capacité de stockage de vélos et ce n’est pas dans les jambes des piétons. »

J’ai aussi une suggestion personnelle : peut-être qu’on pourrait mettre des caméras ? Parce que les gens, quand ils voient un voleur, au lieu de l’arrêter, ils filment le coupable pour mettre ça sur Facebook.

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