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Montréal, ça fait 20 ans que je t’aime
URBANIA et la Ville de Montréal s’unissent pour vous inviter à vivre Montréal en culture.
Montréal, comment tu vas? Ça fait longtemps que je t’ai vue. Pas que j’étais hors de la ville, au contraire. J’étais confinée chez moi, comme la plupart du monde. Pendant des mois, je te regardais de ma fenêtre en me demandant de quoi t’aurais l’air après le déconfinement. Triste et vide? Ennuyeuse et à l’abandon? Nope! Ce serait mal te connaître que de le penser.
Je suis arrivée chez toi au début du siècle, à 19 ans, mes maigres possessions cordées dans le trailer de mon grand-père. J’avais peur.
Aujourd’hui, j’arpente tes rues et tes parcs et je me rends compte que tu es déterminée plus que jamais à vivre et à afficher tes couleurs. Ça ne m’étonne pas. Ça fait longtemps que je te côtoie : plus de 20 ans. Tu abrites les esprits les plus libres et les communautés les plus solidaires; tu leur offres espace et liberté et, en échange, ils te nourrissent d’idées et te font avancer. C’est ainsi depuis longtemps.
Je suis arrivée chez toi au début du siècle, à 19 ans, mes maigres possessions cordées dans le trailer de mon grand-père. J’avais peur. J’avais hâte, certes, de commencer l’université et de vivre en appartement pour la première fois. Mais comme je venais d’une petite ville, tu m’intimidais beaucoup.
Tu étais immense, bruyante, complexe. Je suivais avec peine ton rythme effréné et je ne savais pas comment vivre avec toi, comment devenir Montréalaise.
J’ai rapidement trouvé chez toi des refuges, des endroits de calme et de paix que j’adorais fréquenter : je passais des journées entières dans la médiathèque de la Cinémathèque québécoise. J’ai erré et contemplé des centaines d’œuvres dans tes musées d’art. Tes parcs et tes espaces verts ont accueilli mes pique-niques, mes partys de fête, mes dates.
Quelques années après la fin de mes études, je suis arrivée par hasard sur la scène musicale émergente. Tsé, à l’époque où tu commençais à être reconnue en tant qu’incubateur de musique indie? Quand on pouvait voir des shows d’Arcade Fire au Divan Orange. Quand les magazines de musique américains trippaient sur The Unicorns. J’ai rarement été autant stimulée qu’en fréquentant cette scène. Il y avait un sentiment général de liberté, l’impression que tout était possible, que tout était à réinventer et, surtout, qu’il y avait de la place pour tout le monde.
Tu veux organiser un concert pour présenter la musique weird que tu fais dans ton sous-sol? Pas de problème, il y a un bar qui va accepter de te recevoir. Tu veux percer en musique, mais t’arrives pas à te trouver un label? Pas grave, envoie ton démo aux organisateurs de POP Montréal ou du festival Fringe et c’est quasiment certain que tu vas jouer.
Montréal, ta vie culturelle effervescente m’a marquée à jamais.
J’ai vécu plusieurs vies avec toi, Montréal, parce que c’est ce qui arrive dans une ville qui encourage l’innovation et la créativité. Je ne suis plus dépassée par ton immensité et tes contrastes. Je te vois aujourd’hui comme un endroit où tout est possible, où tout est à réinventer. Tu attires les gens créatifs et j’en ai rencontré des tonnes au cours des dernières années. J’ai côtoyé des artistes, des designers et des entrepreneurs qui t’ont choisie pour la liberté que tu leur offrais.
Je te vois aujourd’hui comme un endroit où tout est possible, où tout est à réinventer. Tu attires les gens créatifs et j’en ai rencontré des tonnes au cours des dernières années.
Et cette liberté-là, tu l’offres à tout le monde. J’ai vécu dans des quartiers multiethniques animés par une vie communautaire forte et solidaire. J’ai rencontré des nouveaux arrivants gonflés à bloc et remplis d’espoir d’une vie meilleure chez toi, avides d’apprendre le français, mais aussi reconnaissants de pouvoir s’épanouir dans un environnement où leur culture d’origine est vue comme une richesse et non comme un défaut.
Les événements de 2020 t’ont affectée autant que nous. C’est difficile de vivre dans un climat ambiant d’incertitude quant à l’avenir.
Ta scène musicale et culturelle, si chère à mes yeux, a dû prendre une pause. Je sais que tu ne la laisseras pas tomber, je sais que tu connais le pouvoir des arts et de la culture, leur capacité de donner espoir, d’émerveiller, de divertir, de faire réfléchir, d’éduquer. Je te vois lui offrir tes artères, tes parcs et tes ruelles pour ses concerts, ses expositions, ses installations.
Je te vois travailler pour améliorer la qualité de vie de tes résident.e.s, qui cherchent à retrouver un semblant de normalité. Tu as vu à quel point les parcs et les espaces verts sont devenus plus importants que jamais en cette période de pandémie, que ce soit pour fuir la chaleur, retrouver ses proches et les côtoyer de façon sécuritaire ou organiser des événements culturels.
En 20 ans, j’ai saisi toutes les occasions que tu m’as offertes d’exister, de créer, de construire, de grandir, d’avancer. Je sais comment profiter de ta fébrilité et je sais où trouver calme et réflexion. Montréal, aujourd’hui, tu ne m’intimides plus, tu m’émerveilles.
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