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La vie des gens riches et célèbres, Gilles Robitaille l’a vécue à fond pendant une bonne partie de sa vie. Vous vous demandez : mais là, Gilles Robitaille, est-ce que c’est le vrai nom de Madonna? Non, non. Gilles Robitaille était plutôt assistant personnel de vedettes hollywoodiennes.
Incursion dans le quotidien de celui qui est déjà allé aux danseuses avec… quelqu’un de connu dont on ne vous dira pas le nom!
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D’abord, la question des filles qui voudraient frencher Justin Bieber : comment on fait pour devenir l’assistant d’une vedette?
Je ne sais pas pour les autres, mais dans mon cas, ça s’est fait graduellement. J’avais une formation en hôtellerie, et je n’en pouvais plus de l’hiver québécois, alors j’ai déménagé à Miami. Ce n’était pas comme aujourd’hui, à l’époque, tu pouvais voir des photographes mondialement reconnus faire des shootings sur la plage à South Beach. Ensuite, je suis allé rejoindre un ami à San Francisco, mais la ville me plaisait plus ou moins, alors j’ai abouti à Los Angeles. Et là, tout s’est placé comme par magie.
J’ai travaillé à L’Orangerie, qui était le restaurant numéro un en Amérique du Nord, puis au Cicada, comme maître d’hôtel. Le Cicada, c’était l’endroit hot du moment, et il y avait un bar derrière qui présentait de la musique live. J’y ai vu plein d’artistes influents qui venaient faire un set, tout le monde passait par là. C’est là que j’ai rencontré la vedette de la chanson britannique pour qui j’ai travaillé en premier. Quand son assistant a quitté son emploi, il avait besoin de quelqu’un et il m’a offert le poste.
Et ça consiste en quoi, être l’assistant personnel d’une personnalité connue?
Ça dépend qui tu assistes! Moi, au début, je faisais carrément de la direction de tournée, je gérais les horaires, et je coordonnais tous les aspects de sa vie. J’étais son bras droit. On disait que j’étais sa “dame de compagnie”! Et, au fil des années, c’est sûr qu’il y a un lien personnel qui s’est créé entre nous. J’ai vécu beaucoup de choses avec lui, des divorces, des déménagements…
Ça doit être un autre genre de déménagement…
Oh ça oui! Évidemment, c’est des compagnies qui font tout de A à Z, on ne fait pas de boîtes. On doit surtout faire attention aux œuvres d’art, aux objets de valeur… Une fois, on avait pensé à tout, sauf aux animaux; je me suis ramassé avec deux chiens et trois oiseaux dans une BMW décapotable. J’ai croisé un ami cette journée-là, il s’en souviendra toujours. Une chance, Facebook n’existait pas à l’époque, sinon cette image-là me hanterait encore!
Il y en a eu beaucoup, des déménagements?
Quand même! Une autre fois, il avait acheté un appartement qui n’était pas prêt, mais il devait quitter sa maison… J’ai réservé une suite au Château Marmont pour un mois. Aussi, après j’ai travaillé pour un autre chanteur qui jouait à Las Vegas tous les vendredis-samedis… on peut dire que je déménageais toutes les fins de semaine!
C’est pas épuisant tout ça?
Terriblement. C’est pour ça que je suis revenu à Montréal après, parce que j’étais complètement vidé. Sans compter que L.A., c’est une ville très dure. Juste géographiquement, c’est drôlement conçu; il n’y a pas de proximité, ça prend une voiture pour aller partout, alors tu ne connais pas vraiment tes voisins… c’est très spécial. Aussi, la crise économique aux États-Unis a frappé fort au début des années 2000… quand tu travailles dans le high end, ça fait une différence.
Parlant de high end, tu dois avoir vécu ta part de moments absurdes!
On allait à New York pour la fin de semaine parce qu’un ami, connu lui aussi, y tenait un événement pour sa fondation. En arrivant à l’aéroport, on voit vingt-cinq valises… on s’entend que c’était des valises faites sur mesure, faites à la main, alors c’est plutôt reconnaissable comme valises. On se dit que notre ami est sur place, on le cherche… mais non! C’était plutôt son costumier, qui voyageait en première classe avec pas moins de vingt-cinq valises remplies de costumes de scène.
Wow, on s’entend que c’est une autre réalité quand même…
J’ai déjà vu une van se faire remplir de vêtements de designers… Par ailleurs, j’étais chanceux, j’habillais la même grandeur que mon employeur!
Justement, c’est impressionnant, la célébrité?
Pour moi, pas vraiment. Je pense que ça m’a aidé, en quelque sorte. Comme je n’étais pas impressionné par leur statut, je pense que les gens connus que j’ai côtoyés sentaient que je n’essayais pas d’obtenir quelque chose d’eux.
J’imagine que ça doit arriver souvent?
Oh oui, c’était d’ailleurs une partie importante de mon travail, de filtrer! Au moins, j’ai souvent travaillé pour des gens qui avaient beaucoup d’expérience dans le milieu, alors ils savaient déjà comment dealer avec ça. Et ça explique aussi pourquoi les gens connus finissent par se tenir ensemble à la longue. Ce n’est pas nécessairement de la prétention, c’est surtout un moyen de savoir que les gens sont amis avec toi pour ce que tu es…
En attendant, m’as retourner prendre un verre avec mes amis ordinaires de mon bord, satisfaite de savoir que mon degré de séparation avec Kevin Bacon vient de diminuer drastiquement.
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Honnêtement, tout le monde rêve d’avoir un assistant personnel surtout pour un déménagement, pis on pourrait dire que c’est pas mal ça le service offert par Jedéménage.ca : trouver un camion, aider à déménager, assurer le nouveau logement. Ben non, c’est pas eux qui vont le faire, mais ils vont trouver en deux temps trois mouvements la bonne personne pour le faire!