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C’est en 2012 que je suis devenu concierge résident pour un édifice de 260 logements répartis sur 22 étages.
Adolescent et jeune adulte, je méprisais les jobs de bras. Je planifiais devenir riche et célèbre de ma plume.
25 ans plus tard, toujours pauvre et méconnu, tanné de toujours devoir courir après les contrats et ensuite devoir courir après les chèques, le travail manuel avec son salaire stable ne me semblait plus si abaissant, finalement.
Sans expérience, j’ai cherché une place dans l’entretien ménager. C’est là que l’on m’a offert ce travail, incluant une formation de base en plomberie, menuiserie et électricité.
Avant que le métier rentre, j’ai fait quelques gaffes mémorables. La première fois où j’ai débouché un évier, j’ignorais que son renvoi était connecté avec l’évier du voisin d’à côté. J’y ai envoyé un violent coup de pompe à air. La boue qui s’accumulait dans les tuyaux depuis 1964 est ressortie volcaniquement chez le voisin, répandant un arôme de charogne à en faire fondre l’émail des dents. Quatre heures à nettoyer et repeindre.
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Ceci dit, je n’ai pas le monopole des gaffes.
Parfois la Ville coupe l’eau pour effectuer des travaux. Voulant savoir quand elle reviendra, un locataire a laissé ses robinets ouverts. Il s’est ensuite absenté. L’eau est revenue. L’évier encombré par un Everest de vaisselle a aussitôt débordé. L’appartement complet sous un pouce d’eau, et la voisine du dessous mortifiée de voir son plafond pleuvoir sur son mobilier.
La salle de bain reste l’endroit de prédilection pour les accidents, surtout de la part de gens qui veulent bien faire. Par exemple, pour être sûre que je comprenais bien que la toilette débordait, une locataire a tiré la chaîne pour m’en faire la démonstration. J’ai mis vingt minutes pour ramasser le dégât, avant de prendre les dix secondes requises pour déboucher sa toilette.
Alors que je changeais le système d’éclairage d’une autre salle de bain, la bienveillante locataire craignait que je m’abîme les yeux à travailler dans le noir. Elle allume pendant que je manipule le filage. POW! Joli éclair électrique, et une main engourdie pendant vingt minutes.
Il y a aussi les locataires souffrant de solitude, qui voient le concierge résident comme un service de vie sociale sur appel.
Ceux-là me font faire un petit travail anodin, durant lequel ils en profitent pour jaser de tout et de rien. Une fois la réparation effectuée, je dois parfois leur rappeler gentiment que je suis au travail et sur un horaire. Ils comprennent et me laissent aller.
Ils ne sont hélas pas tous aussi compréhensifs. J’ai eu une vieille voisine qui s’était donné comme mission sacrée de devenir mon amie. Depuis mon tout premier jour, pas une semaine n’a passé sans qu’elle ne vienne cogner à ma porte, tentant de s’introduire chez moi sous divers prétextes, m’appelant chez elle pour toutes sortes de boulots dont la plupart n’étaient pas liés à mon travail. Elle me lançait des invitations, m’offrait de petits cadeaux variés. Elle m’a épié pour connaître mon horaire et ainsi me croiser plusieurs fois par jour.
Je dois rester courtois en tout temps, mais ce n’est toujours facile. Comme la fois où elle m’a dit d’un air coquin : “Hier, je suis allé te voir. Mais avant de cogner, j’ai écouté et j’ai entendu des gémissements. C’est l’fun de voir que tu t’occupes de ta blonde au lit.” En tant qu’homme qui possède toutes les clés, je croyais que c’était moi qui étais supposé inquiéter les dames seules. Comme quoi la réalité est parfois à l’inverse des préjugés.
Qu’est-ce qui fait que j’aime mon travail malgré de telles expériences? Simple : les avantages sont nombreux.
D’abord, oubliez le cliché du concierge qui habite au sous-sol parmi la machinerie. On me fournit gratuitement un beau 4½ bien éclairé au 11e étage, incluant chauffage, électricité, câble, téléphone et internet, et je gagne une fois et demie le salaire minimum. N’ayant que ma nourriture à payer, j’ai pu rembourser mon prêt étudiant en un an.
De plus, les gens jettent n’importe quoi. J’ai ainsi récupéré meubles, argenterie, appareils d’exercice, films, télévisions, et même un système de son quadriphonique complet.
J’ai de bons rapports avec la majorité des locataires. Alors lorsque vient le temps des fêtes, ils me couvrent de petits présents, surtout du vin et du chocolat. Mais le plus beau cadeau, je l’ai eu d’une dame qui quittait son logement pour aller en centre pour personnes âgées. Quelques mois plus tôt, la maladie avait emporté mon matou, fidèle compagnon de quatorze ans. Le sachant, elle m’a donné sa petite minette de quatre ans qui ne pouvait pas la suivre au centre. D’abord m éfiante, elle est vite devenue ma petite boule d’affection ronronnante qui m’attend à tous les soirs.
Mais le meilleur avantage, c’est que les gens respectent celui qui sait tout faire dans une maison.
Ça inclut les parents de ma fiancée. Un très agréable changement de ma période artiste sans le sou. Aussi, je ne regrette rien, même si j’ai moins de liberté qu’à l’époque. En effet, puisqu’il faut toujours quelqu’un de disponible sur place, je dois rester cloîtré chez moi 24/7 une semaine sur deux. Je réponds aux urgences, mais aussi au téléphone lorsque des gens appellent hors des heures de bureau pour être renseignés sur les appartements libres. Dans ce dernier cas, ils devraient plutôt aller sur Kangalou.
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