.jpg)
Publicité
Sachez dâabord que je suis pas pantoute Ă lâaise dans les 5 Ă 7 du type «raffiné». Je suis effectivement plus du type «divan-doritos».
Câest peut-ĂȘtre parce que dans ces soirĂ©es-lĂ , tout le monde est debout sauf bien Ă©videmment moi. Ăa provoque un problĂšme de symĂ©trie et dâacoustique assez tannant, qui fait en sorte que jâai ben de la misĂšre Ă suivre les conversations.
Mais mĂȘme si jâĂ©tais capable, je saurais pas quoi dire. Jâtâincapable dâĂȘtre sĂ©rieux plus que cinq minutes. Jâai tout le temps les mains moites pis jâhaĂŻs ça porter des chemises. Dans ces soirĂ©es-lĂ , jâsuis le gars qui fait semblant de texter.
Fait que je sais ben pas pourquoi je me suis inscris sur LinkedIn. Ce rĂ©seau-lĂ sâadressait visiblement pas Ă moi. Parce que si Facebook est le gros party ben chill (auquel se sont toutefois invitĂ©s divers services dâinformations gouvernementaux), LinkedIn est le bistro-feutrĂ©-culotte-serrĂ©e oĂč tout le monde se donne un look de jeune professionnel.
Publicité
Je me suis abonnĂ©, parce que, a priori, ça me paraissait fort utile. Une alternative moins coĂ»teuse et moins compliquĂ©e que le portfolio afin dâexposer son CV et ses expĂ©riences.
Mais ça vite dĂ©rapĂ©. Je me suis mis Ă me connecter avec du monde que je ne connais pas. à «endorser» des «skills» de «technical writing» dâun gars avec qui jâai absolument DĂTESTĂ faire un travail dâĂ©quipe en premiĂšre annĂ©e de bac.
Je me disais : au moins, câest utile pour savoir yâĂ© rendu oĂč dans vie Joe Bine, avec qui jâĂ©tais au cĂ©gep. OuaisâŠ
CREEPĂ
Fait que je consulte pu jamais aucun profil, de peur que lâutilisateur en question pense que je le nargue, lui qui est «à la recherche de nouveaux dĂ©fis» depuis un an et demi dĂ©jĂ . Jâte jure que non man, jâvoulais juste prendre de tes nouvelles.
Lâaffaire avec LinkedIn, aussi, câest quâon en prend pas vraiment soin. On le visite une fois par mois, Ă peu prĂšs. Fait que lâautre soir, je rencontre une ancienne collĂšgue, qui mâa cold-heart-deletĂ© de son Facebook. Je la fĂ©licite en passant pour sa nouvelle job. Elle me remercie poliment et me demande comment je lâai appris.
Publicité
«CâEST SIMPLE TU MâAS SUPPRIMĂ DE TON FACEBOOK MAIS PAS DE TON LINKEDIN. MAUDITE SANS-CĆUR.»
Mais de toutes ses facettes désagréables, il y en a une qui me titille en particulier.
professionnal cred
MAIS BULLSHITE-NOUS DONC PAS TROP.
Jâai lâimpression que les gens sont encore moins honnĂȘtes sur LinkedIn que sur Lavalife. Tâsais, les utilisateurs qui publient constamment des images pseudo-inspirantes. Tâsais, les images genre «BE THE CHANGE YOU WANT TO SEE IN THE WORLD».
Hey mon Ghandi 2.0, je tâai vu vomir dans une bouche dâĂ©gout sur Saint-Denis mardi dernier, tâavais pas lâair de te chercher un emploi fort fort.
Comme jâĂ©tais un peu tannĂ© de voir les mĂȘmes posts prĂ©tentieux, jâai commencĂ© Ă juste poster du Blink-182. Constamment. Toujours. Always. I miss you.
Non seulement je rĂ©colte quasi pas de likes (!! MĂȘme pour leur vieux albums!!!!) mais en plus, on mâĂ©crit: «CâEST VRAIMENT PAS PROFESSIONNEL CE QUE TU FAIS LĂ KĂVEN.»
Dammit! Ok, man, jâaurais dĂ» publier ça, moi too, Ă place :
Publicité
Câest correct de vouloir se crĂ©er un branding, mais soit donc toi-mĂȘme un peu aussi. Pas besoin de se travestir pour ça. Slack la cravate, mon gars. Yâa pas de code vestimentaire, sur lâInternet.
Jâpense.
Illustration Anne-Josée Bédard
Identifiez-vous! (câest gratuit)
Soyez le premier Ă commenter!