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New York. 2009. 4h am. Un petit appartement rempli de gadgets électroniques qui lui donnent des allures de magasin RadioShack. Une journaliste québécoise s’évertue à défriper une toile de fond à l’effigie du pont de Brooklyn avant de l’apposer sur le mur à l’aide de velcros. Elle sera en direct à TVA dans moins de dix minutes.

Cette scène est assez difficile à imaginer si on vient tout juste de découvrir Marie-Joëlle Parent. C’est vrai qu’on peut comparer son mode de vie actuel à un conte de fées. Par contre, si on se souvient bien, Cendrillon a quand même rushé avant de monter dans le carrosse du prince charmant.

MJAprès des études en biologie environnementale, Marie-Joëlle décide de quitter Montréal pour vivre à l’étranger pour la première fois. Ayant travaillé comme mannequin à temps partiel durant l’université, elle décide d’explorer cette voie et déménage à Paris. Toutefois, l’attente du prochain contrat et le manque de contrôle sur sa destinée la frustrent. Tous les soirs, elle épluche les bottins d’universités montréalaises jusqu’à ce qu’elle se décide : ce sera le journalisme.

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Elle travaillera pendant deux ans comme journaliste culturelle au Journal de Montréal, jusqu’à ce qu’elle obtienne le poste de correspondante à New York en 2009. Malgré l’apparent glamour de son titre, ses premières armes ne sont pas de tout repos et mettent son orgueil à rude épreuve : “J’installais ma caméra sur le trottoir, sans caméraman ni télécommande, j’allais appuyer sur play et je revenais en courant me positionner devant la caméra, en espérant que le focus était bon, pour parler dans le vide alors que des passants me faisaient des signes de peace au-dessus de la tête”. Facile de développer le syndrôme de l’imposteur, d’autant plus que son anglais n’était alors pas top. “Le golden ticket à New York, c’est obtenir du NYPD une accréditation de journaliste qui permet de faire son métier et de couvrir les évènements de la vie newyorkaise.” dit-elle. Ce n’est donc pas si étonnant d’apprendre que pour obtenir cette accréditation tant convoitée, la police a dû faire un background check sur Marie-Joëlle. On ne rigole plus.

Un peu après son arrivée, Marie-Joëlle rencontre une bonne fée sur son chemin en la personne de Daniel Laporte, un architecte québécois établi à New York depuis près de vingt ans. Daniel prend sous son aile les Québécois fraîchement débarqués dans la Grosse pomme et leur ouvre les portes de la vie culturelle newyorkaise. C’est donc un peu grâce à lui que Marie-Joëlle a pu commencer à bâtir son réseau de contacts. Pour Marie-Joëlle, New York ressemble à un immense hôtel dans lequel les gens ne sont que de passage : “Personne ne te juge à New York, tout le monde se fout de comment tu t’habilles ou de la voiture que tu conduis. Par contre, la chose qui est un vrai statement aux yeux des newyorkais, c’est ton quartier. Comme le disait l’auteure Nora Ephron, à NY, ton quartier est ta religion. Quand je suis arrivée là-bas, j’habitais à Time Square et les gens n’en revenaient pas… C’était l’équivalent d’habiter au-dessus du club de danseuses Super Sexe sur Sainte-Catherine!”

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Le cheminement de Marie-Joëlle est nourri par sa passion pour la ville et ses habitants. Quand lui vient l’idée d’écrire un livre, elle a déjà accumulé beaucoup de matériel : cinq ans de photos, de souvenirs, de personnages et d’anecdotes. Elle raconte des moments de pur bonheur et d’énergie, comme ce matin où des musiciens se sont mis à jouer dans le métro, et le quai s’est transformé en gros party. Ou l’histoire de cette dame de Harlem qui, tous les dimanches, invite des musiciens de jazz dans son salon et laisse entrer les gens chez elle : “Elle s’occupe de toi comme si elle était ta grand-mère!” Selon Marie-Joëlle, ce sont ces portraits qui vont faire perdurer le guide dans le temps : “Ce sont eux qui donnent une âme à cette ville… et dans un endroit où l’espérance de vie d’un resto est de deux ans, un simple carnet d’adresses aurait été désuet après 6 mois.”

300raisonsnewyorkAprès à peine un mois en kiosque, son livre 300 raisons d’aimer New York est déjà un best-seller et est déjà en réimpression… Marie-Joëlle peut donc dire qu’elle a gagné son pari de survivre à la jungle newyorkaise, elle dont la vie fait maintenant rêver. Sa vieille toile fripée du pont de Brooklyn est désormais bien roulée et rangée dans le fond de sa garde-robe.

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Pour suivre les aventures newyorkaises de Marie-Joëlle sur Instagram : https://instagram.com/mariejoelleparent/

300 raisons d’aimer New York est publié aux Éditions de l’Homme et est présentement en vente chez tous les bons libraires.