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Depuis quelques jours, à la télé, Mireille Deyglun tient bien de nous rappeler que la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac avance à grands pas et que, fumer, ben… c’est pas beau.
À chaque année, quand je vois ses publicités, c’est la même chose : je ressens un puissant petit malalaise. À cause du choix de la porte-parole pseudo-has-been, à cause de la musique pseudo-triste et du pseudo-jeu des pseudo-acteurs, à cause de l’utilisation de mots comme «Mami» ou «Papou d’amour»… et j’en passe!
Mais, pour être honnête, il n’y a pas que le choix du porte-parole qui m’agace dans les campagnes anti-tabac du Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS)…
C’est plus profond que ça.
Pour tout dire, mon malaise remonte à un travail que j’avais fait il y a quelques années, à l’université, sur le mouvement anti-tabac.
Ça fait très «Que sais-je», mais saviez-vous que le CQTS a été fondé par des membres de l’Église adventiste du 7e jour? Comme «preuve à l’appui», je copie-colle ici un extrait du site web du CQTS :
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«C’est sans succès qu’un premier groupe de personnes, à l’initiative de l’Église Adventiste du 7e Jour, tente de former une coalition de lutte contre le tabac en 1973. Bien qu’un deuxième appel, en mars 1975, permette de repartir du bon pied, c’est véritablement la troisième tentative, un an plus tard, qui marque la fondation du CQTS. Convaincu de l’urgence d’agir, le pasteur Erwin Morosoli, de l’Église Adventiste du 7e Jour, prend l’initiative d’envoyer une lettre à vingt-huit sociétés, associations et personnes pour demander leur participation à la lutte contre le tabagisme, en février 1976. Une douzaine de personnes manifestent leur appui. Lors de la première réunion officielle, le 15 mars 1976, les participants choisissent le nom: Conseil du Québec sur le Tabac et la Santé. Celui-ci est refusé par le Bureau d’enregistrement. On recommence l’exercice et un autre nom recueille l’assentiment général, le 12 avril, celui de Conseil québécois sur le tabac et la santé. Dès les premières semaines, les membres élaborent un plan d’action triennal ainsi que des règlements. Au nombre des priorités: les jeunes dans les écoles et dans les activités de loisir, les femmes enceintes, la fumée dans les établissements de santé, l’intérêt pour les employeurs d’avoir du personnel non-fumeur et la sensibilisation des ministres et députés au problème du tabac.»
Et au risque de recevoir des poissons morts dans ma boîte aux lettres, la Fédération des Églises adventistes du 7e jour du Québec fait partie des membres du CQTS, aux côtés de groupes de santé comme la Fondation québécoise du cancer, l’Ordre des pharmaciens du Québec ou encore la Fondation des maladies du cœur du Québec.
Religion meets la Science avec un grand S.
En même temps, c’est pas étonnant que les adventistes soient, en quelque sorte, à l’origine du mouvement anti-tabac au Québec… Le groupe religieux joue un rôle de premier-plan dans la lutte anti-tabac partout dans le monde. Sur leur site web, on peut d’ailleurs lire le texte suivant : «Les adventistes considèrent que la foi touche l’intégralité de leur personne. Ils adoptent une hygiène de vie conforme aux principes bibliques et aux découvertes de la science. Ils tiennent à s’abstenir de toutes les formes de toxicomanie (tabac, alcool, drogues, etc.) et à faire le nécessaire afin de garder une bonne forme physique et morale pour leur bonheur personnel mais aussi pour celui des autres.»
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Bon, je dis pas que le Conseil québécois sur le tabac et la santé est un outil de recrutement pour l’Église adventiste du 7e jour ou quoi que ce soit… Noooon.
Je trouve juste que ça vaut la peine – à la veille de la Semaine anti-tabac – de rappeler l’origine du mouvement au Québec…
Un peu comme se souvenir que, le 25 décembre, c’est la journée de la naissance de Jésus, à la veille de Noël… genre.