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Mini-histoires de miniature

Par
Jean-Pierre Bastien
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PALACE DE POCHE

C’est dur à croire, mais il y a déjà eu un Palais des nains sur la rue Rachel, en plein cœur du Plateau, à Montréal. Même que dans les années 1930, c’était l’une des attractions les plus populaires en ville, avec la basilique Notre-Dame et le Musée de cire.

Le « Palais » était en fait l’appartement d’une famille de personnes de petite taille : Philippe et Rose Nicole, et leur fils. Des autobus pleins de touristes y débarquaient puis payaient 3,50 $ pour découvrir un mobilier complet à petite échelle, du piano aux installations de la cuisine en passant par les toilettes. L’attraction a tenu le coup jusqu’en 1970 (notre comptable Sylvie y est même déjà allée !) avant de devenir un hôpital de… poupées. À notre plus grand chagrin, l’endroit a depuis rompu avec sa thématique « mini » et abrite un centre de yoga — et pas, mettons, une pépinière de bonsaïs.

NAPOLÉON DANS SON (PETIT) CERCUEIL

En plus d’avoir laissé de nombreuses images de lui avec la main rentrée dans son cardigan, l’empereur Napoléon Ier a aussi légué son nom à un complexe. Ainsi, selon le « complexe de Napoléon », les hommes de petite taille compensent leur manque de hauteur avec une attitude agressive et, parfois même, de la méchanceté. Ça les aiderait à vaincre leur sentiment d’infériorité et à affirmer leur autorité. Un peu comme des chihuahuas qui jappent tout le temps.

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Mais il paraît que Napoléon n’était même pas si petit que ça. Selon les historiens, il devait mesurer autour de 5 pieds 6 pouces. Juste un peu plus grand que l’ancien président français Nicolas Sarkozy, qui a fait l’objet de nombreuses blagues à cause de ses chaussures à talonnettes. L’ancien premier ministre italien Silvio Berlusconi (5 pieds 5) et le président russe Vladimir Poutine (5 pieds 7) font aussi partie du club des petits chefs d’État qui ont gouverné avec une main de fer. On est loin du soft power que Justin Trudeau exerce du haut de ses 6 pieds 2 pouces.

CHÉRIE J’AI SAUVÉ LA PLANÈTE

Et si on vous proposait de sauver la planète en devenant un minihumain ? C’est la prémisse du film Downsizing, qui met en vedette un Matt Damon mesurant cinq pouces. On répète depuis longtemps qu’il faut absolument réduire notre empreinte écologique, et le réalisateur Alexander Payne s’est dit que si on rapetissait les humains (et les VUS qu’ils conduisent), ce serait beaucoup plus facile de freiner les changements climatiques et le problème de surpopulation.

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Mais la nature humaine étant ce qu’elle est, les minipersonnages du film veulent surtout sauver leur portefeuille plutôt que la planète. Car la seule chose qui ne rétrécit pas dans le processus, c’est leur compte de banque… dont la valeur est décuplée dans un monde miniature. On repassera pour la B.A. ! Les recettes de Downsizing en salle ont d’ailleurs fait honneur au titre du film, avec un « mini » 55 millions de dollars.

PETITE MAISON, GROSSE FRUSTRATION

Depuis sa naissance, le mouvement des minimaisons a reçu beaucoup de fleurs. Comment résister à ces petites demeures à la fois pas chères, écolos et tellement Instagram-friendly ?

Mais ça a l’air que la vie dans moins de 400 pieds carrés, c’est pas tout le temps cute. Dans Google, tiny house regret génère pas moins de 42 millions de résultats. Parmi les complaintes qui reviennent souvent :

• Ça pue. Avec la minicuisine et la toilette à une distance de bras du lit, c’est clair que c’est dur d’échapper aux odeurs.

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• Cuisiner à longueur d’annéee comme en camping, ça fait son temps.

• Le panier à linge sale est mieux d’être beau. Avec si peu de rangement, chaque objet, aussi prosaïque soit-il, prend une place démesurée.