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Milieu de travail toxique: est-ce que démissionner est la seule solution?

Spoiler: non.

Par
Hugo Bastien
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Y a pas à dire, les histoires de milieux de travail toxiques se sont enchaînées récemment dans les médias. Entre deux nouvelles sur la rentrée scolaire qui devient de plus en plus confuse, nous avons été nombreux.ses à apprendre comment certaines personnes évoluaient dans des bureaux où règne une culture que je qualifierais poliment de… fucked up. Harcèlement, intimidation, des réunions qui finissent en pleurs; disons que c’est pas le genre de truc qui donne envie de se lever à 7h tous les matins pour rentrer au boulot, même si le café de la cafétéria est ben bon.

Quand on pense qu’on passe environ le tiers de son temps au travail, on réalise à quel point ces environnements nocifs finissent par affecter notre humeur dans la vie de tous les jours. Ces pensées négatives, vous les ramenez avec vous à la maison, elles vous gâchent vos week-ends et vous font crier «Je sais tu moé calisse!» quand votre fils vous demande de vous aider avec son devoir d’algèbre avant le souper.

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La question maintenant: que faire? Que faire quand on préfèrerait se faire frapper par un char en se rendant au travail plutôt qu’endurer une énième réunion humiliante?

C’est pourquoi on vous propose aujourd’hui quelques pistes d’action à prendre pour changer votre environnement de travail et éviter de remettre votre démission ou de tomber en burnout.

Exposez clairement vos limites

On ne cesse de vous rajouter des tâches urgentes dans votre liste de choses à faire? On vous suggère fortement (lire ici «oblige») à rester pour des heures supplémentaires? On vous incite à rester ensuite pour des 5 à 7 ou des lunchs d’équipe? C’est le temps d’avoir une discussion avec votre gestionnaire.

C’est à vous de mettre des limites claires envers votre supérieur.e. La personne responsable doit savoir que vous n’êtes pas un robot et que si elle veut certaines choses, elle doit soit se prendre plus d’avance ou accepter de repousser la date de tombée. Si une tâche est d’une urgence capitale, dites à votre boss que vous vous y mettrez à condition qu’il ou elle vous permette de tasser certains autres mandats en attendant.

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En discutant de ces choses avec votre employeur, vous lui ferez comprendre que ses attentes sont irréalistes et que certaines choses nécessitent du temps pour qu’elles soient bien faites. Ce n’est pas à vous de porter le poids de ses erreurs ou de ses frustrations. Vous faites de votre mieux. Et si votre gestionnaire n’arrive pas à le voir, eh bien il pue du cul. Voilà, JE L’AI DIT!

Prenez soin de vous

C’est important de fixer ses limites avec son entourage, mais il faut aussi en être conscient soi-même. Les milieux de travail toxiques sont énergivores et mènent facilement au surmenage. Il vous faut donc être à l’écoute de votre santé physique et mentale afin de savoir quand vient le temps de vous reposer.

Établissez-vous des listes de priorités et dotez-vous d’outils qui facilitent votre travail, prenez l’habitude de prendre des pauses. Quand vous revenez à la maison, apprenez à laisser la job derrière: déconnectez votre cellulaire, ne regardez pas vos courriels, coupez les notifications. Évitez de vous laisser aspirer dans cet univers toxique, vous êtes au-dessus de tout ça.

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Amener des changements dans votre emploi se fera sur une longue période, et demandera beaucoup d’énergie. D’où l’importance de prendre soin de vous avant de péter au frette.

Adressez-vous à votre supérieur ou au département des ressources humaines

Parfois le climat toxique ne vient pas du boss, mais d’un employé. Si vous avez discuté avec la personne en question et que rien ne change, il serait temps de vous tourner vers votre supérieur. Pas besoin de se sentir comme un délateur lorsque vous le faites: le but de cette action est de faire changer les choses pour le bien-être de tout le monde, incluant la personne problématique. C’est beaucoup plus noble que snitcher des jeunes qui chillent dans un parc après 23h…

Si la personne problématique est votre boss, essayez de vous adresser à quelqu’un en qui vous avez confiance dans le département des ressources humaines pour qu’il discute du problème auprès de votre supérieur.e. Les RH peuvent coacher les gestionnaires à reprendre le contrôle sur leur bureau sans devenir des tyrans ou perdre leur leadership.

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Vous avez des allié.es dans votre bureau, suffit de les impliquer dans votre démarche.

Connaissez vos droits et tournez-vous vers l’aide juridique si nécessaire

Vous avez tenté de discuter du problème avec les personnes concernées, mais les abus continuent. Avant de quitter, peut-être devriez-vous considérer vous tourner vers l’aide juridique. Amener un employeur devant la justice est une démarche longue, mais peut apporter un sentiment de réparation chez certaines personnes.

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Si vous croyez que les abus physiques et psychologiques que vous avez vécus à votre travail méritent d’être présentés en cour, c’est dans votre droit d’intenter une telle démarche. Personne n’a le droit de porter atteinte à votre intégrité, même si elle signe votre chèque de paie.

Soyez un exemple dans votre équipe

C’est cliché que l’criss, mais parfois il faut être le changement qu’on aimerait voir dans le monde. (Yup, je viens de citer Gandhi. Sue me.)

Combattez le feu avec de l’eau et amenez une énergie positive au bureau. Félicitez vos collègues lorsqu’ils font de bons coups et assurez-vous qu’ils aient le crédit qu’ils méritent. N’encouragez pas le commérage ou les attitudes négatives. Soyez gentil et faites de votre mieux pour insuffler du bonheur dans l’équipe.

Finalement, si jamais votre bureau est voué à rester de la marde malgré tous les efforts que vous avez faits, c’est le temps de passer à autre chose. Mettez à jour votre CV et votre profil LinkedIn, et commencez à envoyer une couple de courriels.

«Skrr Skrr Skrr», comme dirait Migos.

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(Je me suis dit qu’après avoir cité Gandhi, c’était le temps de rétablir l’équilibre.)