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Merci Guy A. pour le beau spectacle

Par
Judith Lussier
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Puisque la fête nationale sert à unir plutôt qu’à diviser (vous irez dire ça à Justin «hué» Trudeau) je m’abstiendrai de comparer les spectacles de Montréal et de Québec. Clairement, Montréal avait plus de budget que Québec cette année, l’exercice serait donc malhonnête. Je vais me contenter de vous partager ma GRANDE appréciation du spectacle montréalais.

La première qualité de ce spectacle : l’absence des Cowboys Fringants. Tu peux faire jouer des artistes de toutes les générations à la Saint-Jean, pour que tout le monde se sente inclus, mais plus de quatre chansons d’un album de 2004, c’est une surreprésentation de l’année 2004.

Deuxièmement, pour faire un beau spectacle, ça prend un animateur. Simple de même. On dira ce qu’on voudra de Guy A. Lepage, on pourra lui expliquer en long et en large à quoi devrait ressembler un fa dièse, mais force est d’admettre qu’il a su trouver les mots justes pour s’adresser à tous les Québécois lors de ce spectacle. Vous direz peut-être que son discours est resté dans le politiquement correct, mais être politiquement correct, cette année, c’était une des choses les plus difficiles à accomplir. Donc chapeau.

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C’était cute de sa part de considérer (enfin) que les «rappeurs» et le «hippe-hoppe» faisaient partie de la grande famille québécoise. Ce qui était le plus cute, encore, c’est comment les rappeurs se sont intégrés au spectacle en participant aux chansons. Anodajay et Koriass qui chantaient Passe-moé la puck, ça a sûrement donné envie à Dédé Fortin de se réincarner en yo. On le souhaite très fort.

Personnellement, je comprends que Manu Militari n’ait pas participé aux numéros d’ouverture et de fermeture : le gars est visiblement limité dans sa palette de chant. Pour ce qui est des danseurs aborigènes qui accompagnaient sa performance, j’aurais aimé avoir le point de vue des trois autochtones itinérants qui ont commencé la fête à sept heures le matin la veille dans ma ruelle là-dessus. Mais surtout : un chandail avec un gros logo en anglais pour un spectacle de la fête nationale? Crime, fais un effort!

Ma plus grande révélation de la soirée d’hier, c’est peut-être Richard Séguin. On ne le voit pas souvent, celui-là. Il n’enseigne pas à Star Académie, il n’écrit pas de livres sur le cycle des tendances, mais force est de constater que c’est notre chanteur des années 70 qui s’est le mieux conservé.

Pour ce qui est de Raoul Duguay et de Diane Dufresne, je n’ai qu’une chose à ajouter : quand les gens de notre génération disent «yo, c’était fou, man», on sait vraiment pas de quoi on parle. Yolo*, c’est eux.


*Ou UVAV, pour honorer la langue française.

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